Sommet 2012 EU-religions : intervention de Mgr Virgil Bercea

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Aider les familles d’Europe de l’est

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Traduction d’Hélène Ginabat

ROME, vendredi 13 juillet 2012 (ZENIT.org) – « Il est important que les institutions européennes créent des mécanismes spécifiques pour aider les pays comme la Roumanie à se développer plus rapidement, sur le plan économique », affirme Mgr Virgil Bercea, vice-président de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (cf. Zenit du 13 juillet 2012 pour le texte de l’intervention de Mgr Léonard, et notre article).

L’évêque de Oradea Mare, en Roumanie, qui est intervenu dans le cadre du 8èmeSommet annuel UE-Leaders religieux, jeudi 12 juillet à Bruxelles, souhaite aussi que les systèmes d’aide favorisent la transparence et le respect de tous les droits de l’homme.

Nous publions notre traduction de cette intervention.

Intervention de Mgr Bercea: 

L’Europe traverse un changement structurel démographique que certains ont déjà appelé un « hiver démographique ». Une société vieillissante est produite par l’effet combiné de la baisse de la fécondité et de personnes qui vivent plus longtemps en raison de l’amélioration de la santé, ce qui est, en soi, positif. Toutefois, les conséquences du vieillissement sont, en général, préoccupantes : cela affecte l’emploi et la croissance, ainsi que les équilibres internationaux.

Dans l’encyclique Caritas in Veritate, le Pape Benoît XVI attire l’attention sur le fait que « des nations, un temps prospères, connaissent à présent une phase d’incertitude et, dans certains cas, de déclin à cause de la dénatalité […] La diminution des naissances, parfois au-dessous du fameux « seuil de renouvellement », met aussi en difficulté les systèmes d’assistance sociale, elle en augmente les coûts, réduit le volume de l’épargne et, donc, les ressources financières nécessaires aux investissements, elle réduit la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée, elle restreint la réserve des « cerveaux » utiles pour les besoins de la nation » (44).

Cela fait partie intégrante de la Doctrine sociale de l’Eglise catholique que le risque lié au vieillissement, qui met une pression croissante sur les budgets publics, doit être supporté par tous. Dans son encyclique Rerum Novarum, le pape Léon XIII encourage les associations privées à recueillir des fonds en vue de soutenir les chômeurs, les malades et les personnes âgées ou victimes d’accidents qui font partie de leurs membres. Cent ans plus tard, le pape Jean-Paul II a revendiqué le droit à une retraite et à une assurance vieillesse. Dans ce contexte, nous saluons des initiatives comme l’Année européenne du vieillissement actif et de la solidarité entre les générations, célébrée en 2012 : elles favorisent un débat nécessaire, sensibilisent les décideurs et mobilisent l’ensemble de la société pour les défis à venir.

Cependant, la viabilité de nos sociétés nécessite la promotion d’un renouveau démographique. Il faut des politiques familiales cohérentes –  « et Dieu leur dit : ‘Soyez féconds et multipliez-vous’ » (Gn 1,28), pour permettre aux couples de faire des choix responsables en ce qui concerne le nombre d’enfants qu’ils veulent avoir.
Les enquêtes montrent que les Européens, en général, aimeraient avoir plus d’enfants qu’ils n’en ont, donnant un chiffre supérieur au seuil de renouvellement. Mais un renouvellement démographique sain ne peut être réalisé avec succès que si nous soutenons des familles fortes.

Le pape Benoît XVI a déclaré à Milan : « Le mariage […] est fécond enfin pour la société, car votre vécu familial est la première et irremplaçable école des vertus sociales telles que le respect des personnes, la gratuité, la confiance, la responsabilité, la solidarité, la coopération » (Benoît XVI, 3 Juin 2012).

De nombreuses familles de pays d’Europe de l’est qui font partie de l’Union européenne, principalement de Roumanie, sont confrontées au fait que l’un des parents, ou même les deux, doit aller travailler en Europe de l’ouest afin de soutenir les familles restées au pays. Cela entraine la désagrégation de nombreuses familles où les enfants grandissent en l’absence d’un ou des deux parents, ce qui créera d’autres problèmes pour la société européenne dans le long terme.

Il est important que les institutions européennes créent des mécanismes spécifiques pour aider les pays comme la Roumanie à se développer plus rapidement, sur le plan économique, afin d’être en mesure d’offrir des opportunités à leurs citoyens. Ces mécanismes doivent inclure la transparence sur la façon dont l’argent public est dépensé, des garanties pour un système indépendant de la justice, l’éradication de la corruption, la protection des droits de l’homme et la liberté religieuse.

Il appartient aux pouvoirs publics de créer un cadre qui offre des possibilités pour que les personnes fassent les meilleurs choix et de favoriser les meilleures conditions pour que les familles exercent leur responsabilité parentale. C’est également en ligne avec l’enseignement de l’Eglise sur la procréation responsable, considérée, dans Caritas in Veritate, comme « une contribution positive à apporter au développement humain intégral ». Je vous remercie de votre attention.

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ZENIT Staff

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