Sommet 2012 EU-religions : intervention de Mgr Ambrosio

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Les Européens veulent avoir plus denfants

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Traduction d’Hélène Ginabat

ROME, vendredi 13 juillet 2012 (ZENIT.org) – « Les données relatives aux valeurs des Européens indiquent clairement qu’ils aimeraient avoir davantage d’enfants », affirme Mgr Gianni Ambrosio, vice-président de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne.

Intervenant dans le cadre du 8ème Sommet annuel UE-Leaders religieux, jeudi 12 juillet à Bruxelles, l’évêque de Piacenza-Bobbio, en Italie, souhaite que les politiques de l’UE « aident à ce que cette ‘aspiration insatisfaite’ des citoyens européens puisse se réaliser ».

Nous publions notre traduction de cette intervention.

Intervention de Mgr Ambrosio: 

Je désire saluer l’initiative de l’Année européenne : la question du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle constitue une bonne occasion de réfléchir sur le présent et l’avenir de nos sociétés. Je voudrais m’arrêter particulièrement sur le rôle de la famille en tant que ressource sociale. C’est le point de départ pour affronter la crise non seulement démographique mais aussi sociale.

Je crois que l’UE et les Etats membres devraient avoir la lucidité de se mettre au service de la famille et le courage de la soutenir comme sujet social : nos sociétés pourront ainsi bénéficier pleinement de la contribution de la famille en termes de relations, de solidarité, d’élan créatif. Parce que la famille est le milieu de base du souci de la personne et du partage des besoins, à la fois matériels et immatériels et qu’elle représente le premier réseau de solidarité sur lequel la société peut compter. C’est pourquoi, l’engagement pour valoriser la famille ne naît pas de l’intention de défendre un patrimoine de notre tradition, mais de la conviction qu’elle est la garantie d’un avenir viable pour nos sociétés.

Lorsque je parle de la famille, je veux dire la famille ouverte à la vie, fondée sur le mariage d’un homme et d’une femme : telle est l’identité de la famille comme « lieu » où s’acquièrent et sont favorisées les relations et la solidarité entre les générations. L’avenir de nos pays et de l’UE n’est pas imaginable sans un  soutien fort de la famille, comme milieu de croissance et de maturation dans lequel chacun est reconnu dans sa valeur de personne et en même temps renvoyé à ses responsabilités et à ses devoirs. Aucun autre type de relation ne peut être comparé à la famille. Si la famille était privée de son rôle central et si elle était placée dans la situation de ne pas pouvoir s’acquitter de sa tâche, la complexité des relations sociales serait fragilisée dans la mesure où ce sont surtout les relations familiales qui engendrent un climat caractérisé par la confiance, la coopération et la réciprocité. C’est dans ce climat que peuvent se développer les vertus personnelles et sociales.

La grave crise démographique actuelle peut être affrontée si l’on soutient les familles pour qu’elles permettent la génération et l’éducation d’hommes et de femmes capables de prendre en charge le bien commun. Une hausse du taux de fertilité est absolument nécessaire, tout en tenant compte de l’apport de l’immigration. Les données relatives aux valeurs des Européens indiquent clairement qu’ils aimeraient avoir davantage d’enfants : les politiques de l’UE doivent aider à ce que cette « aspiration insatisfaite » des citoyens européens puisse se réaliser.

Nous savons bien que certains pays ont fait des progrès pour surmonter cette faible propension à la procréation. Il s’agit d’interventions au niveau des politiques fiscales en faveur de la famille, de la création de structures d’aide à l’enfance, de mesures visant à concilier vie professionnelle et vie familiale (la fameuse « réconciliation de la vie de travail et de la vie familiale »). Dans ce contexte, permettez-moi de souligner l’importance de la journée hebdomadaire commune de repos. Pour la famille en particulier, pour la vie spirituelle de ses membres et pour les relations humaines, au sein de la famille comme avec les parents et les amis, le repos dominical commun est d’une importance fondamentale. Les organisations de différents secteurs de la société (syndicats et employeurs, organisations liées aux Eglises, société civile) ont uni leurs forces pour soutenir cet élément important du point de vue législatif (par exemple, l’Alliance européenne pour le dimanche ).

Je conclus. Il faut prendre des mesures sérieuses pour reconnaître la valeur (y compris, mais pas uniquement, économique) du « soin » que la famille assume tant envers les enfants qu’à l’égard des personnes âgées. Cela se fait dans différents contextes nationaux, au moins dans certains domaines. L’UE peut favoriser un échange intense de bonnes pratiques pour assurer des résultats éprouvés et efficaces en faveur de la famille. L’UE peut aussi encourager les recherches pour soutenir des politiques qui impliquent la participation pleine et entière de la famille : ceci est nécessaire pour atteindre les objectifs de la Stratégie « Europe 2020 ». Le développement socio-économique, tant au niveau national qu’à celui de l’UE, exige la reconnaissance de la famille comme véritable sujet social et politique.

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ZENIT Staff

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