Somalie : Mgr Giorgio Bertin remercie Benoît XVI de son appel

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« Situation dramatique du peuple somalien »

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ROME, Vendredi 23 novembre 2007 (ZENIT.org) – L’administrateur apostolique de Mogadiscio, Mgr Giorgio Bertin, également évêque de Djibouti, remercie Benoît XVI de son appel en faveur de la population de Somalie, lors de l’audience du mercredi.

« Nous sommes profondément reconnaissants au Saint-Père d’avoir rappelé à l’attention de la communauté internationale la situation dramatique du peuple somalien », a-t-il confié à l’agence vaticane Fides.

« Le total des réfugiés somalien a atteint le chiffre d’un million de personnes, dont 400.000 sont des réfugiés de longue date. La crise somalienne s’est en effet aggravée dans les derniers mois : ces trois dernières semaines, au moins 200.000 personnes se sont échappées de Mogadiscio », rappelle à Fides Mgr Bertin.

Rappelons en effet, qu’au terme de l’audience générale de mercredi dernier, 21 novembre, Benoît XVI a lancé un appel disant : « Des nouvelles douloureuses nous parviennent quant à la situation humanitaire précaire de la Somalie, spécialement à Mogadiscio, toujours plus frappée par l’insécurité sociale et par la pauvreté ».

Le pape confiait qu’il suit « avec inquiétude l’évolution des événements » et il lançait un « appel à ceux qui ont des responsabilités politiques, au niveau local et international, afin que l’on trouve des solutions pacifiques et que l’on soulage cette chère population ».

« J’encourage également, insistait le pape, les efforts de qui, en dépit de l’insécurité et de la pauvreté, restent dans cette région pour apporter leur aide et soulager les habitants ».

Mgr Bertin renchérit auprès de Fides en disant : « Je me rends compte qu’il est difficile d’intervenir dans une réalité compliquée comme celle somalienne, mais la communauté internationale doit prendre ses responsabilités et venir au secours d’une population qui est à bout. L’ex-président de Djibouti disait, en parlant de la Somalie, qu’il est extrêmement difficile d’arrêter un homme qui veut brûler sa maison. Cela signifie que c’est aux Somaliens, en premier, de chercher une solution pour ramener la paix dans leur pays ».

« C’est pour cette raison, continuait l’administrateur apostolique, que je renouvelle l’appel à la diaspora et aux personnes les plus raisonnables à l’intérieur de la Somalie pour qu’elles agissent ».

Dans une précédente interview à Fides, Mgr Bertin avait en effet indiqué dans l’implication de la diaspora une ressource possible pour résoudre la crise somalienne (cf. Fides 13/11/2007).

De leur côté, les leaders religieux somaliens réunis à Hargheisa, la capitale de la République autoproclamée indépendante du Somaliland, ont publié une déclaration pour la résolution du conflit et la construction de la paix. Pour Mgr Bertin, « il s’agit d’un document très important. Un des passage qui m’a le plus frappé est celui dans lequel on affirme accepter les autres religions ».

Mgr Bertin expliquait les différents courants présents dans l’Islam en Somalie : « Pour l’instant, disait-il à Fides, je n’ai pas d’informations précises sur les leaders religieux qui ont élaboré le message. Je peux cependant dire qu’en Somalie on distingue deux courants musulmans. Le premier, traditionnel, est lié au soufisme et aux confraternités religieuses. Il s’agit d’un islam qui veut la paix et avec lequel le dialogue est possible. L’autre, plus récent, représente l’idéologie courante, liée à la politique, qui encourage une vision extrémiste de la religion ».

« Avec le premier courant religieux on peut et on doit dialoguer pour ramener la paix en Somalie », a souligné Mgr Bertin.

Plus encore, il soulignait que « même dans une situation difficile, comme celle de la Somalie, la collaboration entre catholiques et musulmans est possible ».

Il prenait cet exemple de coopération sur le terrain en faveur de la population : « Entre Mogadiscio et Afgoi, il existe un camp pour réfugiés dirigé par une femme somalienne, qui est médecin. Cette structure reçoit des aides de la CAFOD (la Caritas britannique), de la Caritas Italie, et du « Christian Relief Service », qui travaillent avec une ONG musulmane anglaise, « Islamic Relief » : la collaboration entre personnes de différentes religions est excellente ».

Autre exemple : le dispensaire de Baidoa, au Nord-Ouest de Mogadiscio, une structure catholique, ouverte à tous, qui travaille dans des conditions difficiles. C’est à ce dispensaire que Benoît XVI a destiné le fruit de la collecte du Jeudi Saint 2007, lors de la messe de la Cène célébrée en la basilique Saint-Jean-du-Latran.

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ZENIT Staff

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