En effet le 5e congrès mondial du Conseil Pontifical a eu lieu début juillet à Budapest sur le thème: « Eglise et Gitans, pour une spiritualité de communion ». Le congrès a été l’occasion de souligner la nécessité de conjuguer les efforts en faveur des Gitans, à l’intérieur d’une collaboration entre l’Eglise et l’Etat juste et respectueuse.
Les congressistes ont pris acte de la convention européenne pour la sauvegarde des droits humains et des libertés fondamentales et ont formulé un appel dans lequel ils demandent une rapide mise en œuvre de ce qu’elle prévoit, en soulignant avec force que la protection judiciaire de tels droits concerne chaque Gitan résidant dans un pays européen.
Les Gitans sont au nombre de 18 millions environ dans le monde et leur majorité vit en Europe. Mais ils sont nombreux en Inde, qui est leur terre d’origine.
Mgr Marchetto précise: « L’appel demande qu’à chaque Rom soit reconnu le droit à la nationalité, au logement, que le nomadisme soit reconnu comme style de vie volontaire, que soit reconnus la liberté de circulation à l’intérieur et à l’extérieur de son pays, et l’accès aux systèmes de protection sociale et en particulier à la santé ».
Cet appel doit être diffusé par les soins du Conseil Pontifical, explique encore son secrétaire: il sera adressé aux conférences épiscopales de façon à se soumettre aux instances compétentes des différents pays concernés.
« Notre Conseil Pontifical, explique Mgr Marchetto, souhaite que l’appel soit accueilli positivement par les gouvernements des Etats et par les organisations internationales de façon à ce que se crée un terrain adapté à la croissance d’une véritable, authentique communion dans la solidarité, dans le respect et dans la tolérance en harmonie avec les droits et les devoirs de chacun. Droits et devoirs marchent ensemble. C’est pourquoi j’ose aussi espérer que les Gitans, lorsqu’ils ne se sentiront plus discriminés, et marginalisés, mais citoyens de plein droit, seront plus disposés à remplir eux aussi leurs devoirs vis à vis de tous ».
Le congrès de Budapest a réuni plus de 200 personnes, représentant 26 nations d’Europe, d’Asie et d’Amérique, les délégations les plus nombreuses venant de France, d’Italie, d’Espagne, d’Allemagne et du Portugal. Un groupe important représentait les pays du centre et de l’Est de l’Europe: République Tchèque, Croatie, Pologne, Roumanie, Slovaquie et Hongrie. Et pour la première fois étaient représentés l’Ukraine, la Bosnie Herzégovine, la Serbie et le Monténégro.
Treize délégations étaient accompagné des évêques promoteurs de la pastorale des Gitans, signe notable de l’intérêt suscité par des congrès et de la sollicitude des pasteurs pour les Gitans.
Les congressistes ont tout particulièrement insisté sur la nécessité d’assurer l’instruction des jeunes Gitans et de leur faciliter l’accès à la formation professionnelle, la connaissance des langues, l’exercice d’une profession.
A ce sujet, Mgr Marchettto déclarait: « Si l’on considère qu’il y a dans la seule Europe deux millions de jeunes Gitans en âge scolaire, mais pas encore scolarisés (deux autres sont scolarisés), il devient évident qu’investir dans l’éducation et dans la formation professionnelle des Roms est une des priorités pour le vieux continent. Le congrès a exprimé le souhait que des agents pastoraux soient aussi choisis parmi les Gitans. Je crois en effet que le signe le plus tangible d’une vraie et authentique communion entre l’Eglise et les Gitans soit justement les Roms qui ont consacré totalement leur vie à Dieu et ils sont plus de trente dans le monde ».
