Signature de la Charte européenne pour les politiques de "l’interdépendance"

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CITE DU VATICAN, Lundi 13 septembre 2004 (ZENIT.org) – La signature de la Charte européenne pour les politiques de « l’interdépendance » a eu lieu à Rome le 12 septembre. Le document établit les priorités pour une nouvelle coexistence mondiale. Il a été signé dans le cadre de la seconde « Journée de l’Interdépendance » – « Interdependence Day », fixée désormais au lendemain du 11 septembre de chaque année.

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Le dialogue interculturel et religieux, la coopération internationale, la libre circulation des personnes, le droit des citoyens étrangers, l’accès à l’eau potable, et le droit à la santé pour tous : ce sont quelques-uns de ces principes fondamentaux contenus dans cette Charte.

Le document a été mis au point par la Ville de Rome (www.comune.roma.it), les Associations chrétiennes des travailleurs italiens (ACLI, www.acli.it), le mouvement italien pour la sauvegarde de l’environnement « Legambiente » (www.legambiente.it), la communauté de Sant’Egidio (www.santegidio.org), le mouvement des Focolari (www.focolari.org), et l’association « Civ-World » (www.civworld.org), ainsi que le Collège international éthique, politique, et scientifique.

« Pour vaincre les inégalités et les horreurs qui affligent le monde, écrit le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, dans un message adressé aux participants, la coopération entre gouvernements prévoyants ne suffit pas, il est également nécessaire que les hommes et les femmes de tous les pays développent leur perception du fait qu’ils sont citoyens du monde ».

Le politologue Benjamin Barber, des Etats-Unis, expliquait aujourd’hui au micro de radio Vatican le sens de cette « Journée de l’Interdépendance ».

« Evidemment, disait-il, je viens d’un pays, les Etats-Unis, qui, depuis 225 ans, se base sur cette prémisse que l’indépendance, la justice, le bonheur et la sécurité marchent de pair, que si les personnes voulaient être justes, démocratiques et sûres, elles devaient être indépendantes. Nous avons une Déclaration d’Indépendance. Et tous les Etats nationaux – Italie, France, Chine – partent des mêmes présupposés. Mais ce que je veux dire, c’est qu’aujourd’hui cette indépendance n’est plus suffisante, et que pour un pays donné la justice et la sécurité n’existent pas de façon contemporaines, que tant que les enfants de Bagdad sont affamés et en colère, les enfants de New York ne peuvent pas dormir tranquilles dans leurs lits. L’Interdépendance, cela signifie que nous pouvons créer un monde qui soit sûr pour tous, ou un monde qui n’est sûr pour personne ».

« Le terrorisme, estime le politologue, est le symptôme d’une maladie cachée, mais la bonne nouvelle, c’est qu’ici, en Europe, où pendant 300 ans, les nations se sont fait la guerre, et ont accompli des génocides l’une contre l’autre, aujourd’hui on reconnaît franchement l’interdépendance. La France, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, l’Angleterre, toutes les Nations qui ont été en guerre les unes contre les autres pendant des millénaires vivent aujourd’hui une situation d’interdépendance civile et économique. Voilà que l’Europe démontre comment l’interdépendance est un principe politique réalisable et réaliste, pourvu que les individus aient la volonté de la réaliser. Ce qui manque aujourd’hui dans certains pays comme les Etats-Unis, c’est justement cette volonté. Nous, nous cherchons à construire cette volonté politique pour mettre en œuvre une interdépendance toujours plus grande ».

Pour ce qui est du rôle éventuel de l’Eglise dans cette perspective, Benjamin Barber, fait observer que « ces dernières décennies, l’Eglise catholique est devenue une sorte de « modèle » pour son engagement à reconnaître et à accepter l’interdépendance des peuples ».

Il précise : « Evidemment, toutes les religions s’adressent substantiellement à l’âme et non pas tant aux citoyens. L’âme ne connaît pas de frontières et l’Eglise catholique a travaillé dans le monde entier dans le dessein de créer une communauté interdépendante. Ces groupes avec lesquels nous collaborons, en particulier Sant’Egidio et les Focolari, représentent des organisations qui ont travaillé en dépassant toute frontière justement pour former la volonté, la communauté, et pour faire grandit le dialogue interreligieux. L’Eglise a un rôle formidable, surtout parce qu’un des problèmes d’aujourd’hui est que certaines petites minorités de zélotes et de fanatiques religieux – et pas seulement musulmans, il y a des protestants fanatiques, des juifs fanatiques, des hindous fanatiques – ont tordu les religions en les transformant en une prémisse qui justifie la guerre et le terrorisme, alors qu’au contraire, traditionnellement, les grandes religions du monde ont élevé leur voix en faveur d’une humanité commune et d’une foi commune. Je crois que l’Eglise catholique et le pape ont réalisé une œuvre très importante pour faire de la religion catholique une force en vue de l’unité entre les peuples ».

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ZENIT Staff

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