Sierra Leone: La réinsertion des enfants-soldats est en route

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Mais les jeunes filles ne sont pas revenues

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CITE DU VATICAN, Jeudi 7 juin 2001 (ZENIT.org) – La réinsertion des enfants-soldats est en bonne voie, estime Mgr Giorgio Biguzzi, évêque de Makeni, en Sierra Leone. Mais il reste inquiet du sort des jeunes filles-esclaves qui n´ont pas été relâchées. La majorité de l´aide vient de l´Action catholique italienne.

Mgr Biguzzi estime que enfants naguère enrôlés de force et libérés seront en majorité « récupérables », parce qu´ils sont conscient d´avoir « perdu du temps », et veulent le rattraper. Un petit nombre cependant devra se remettre des conséquences des drogues qu´ils ont été forcés à prendre, et certains aussi, souffrent de problèmes psychologiques et ont des réactions violentes.

Les rebelles, qui avaient libéré 1000 enfants auparavant, ont libéré ces derniers jours, indique l´évêque, plus de 750 autres enfants-soldats, de 8 à 15 ans. Ils ont été remis aux casques bleus de l´ONU qui à leur tour les ont confiés à la Caritas de Makeni.

Cette démarche des rebelles serait un signe de leur volonté de s´en tenir aux accords signés à Freetown, entre autres, cessation des hostilités, contrôle de la mission de paix, désarmement, réinsertion des combattants. Mais ils retiennent encore entre deux et trois mille enfants enrôlés de force, estime Mgr Biguzzi. Il se montre cependant particulièrement inquiet pour les petites filles enlevées pour être les « épouses-esclaves » des chefs, et dont seulement 10 ont été libérées.

A Makeni, explique Mgr Biguzzi, actuellement en Italie, un centre de premier accueil a été installé dans une école. De là, les enfants sont confiés aux Caritas d´autres diocèses, aux missionnaires xavériens (congrégation d´origine de Mgr Biguzzi), aux Frères chrétiens de Freetown. Mais la majorité des enfants demeure dans le diocèse à Pot Loko, une zone « plus sûre » du Nord du pays. Un autre centre a été mis en place à Lungi, près de l´aéroport, avec les secours venant de la coopération italienne. Les enfants peuvent y apprendre un métier: charpentier, mécanicien, tailleur.

Le principal objectif, continue l´évêque, est la réinsertion familiale et sociale: les deux centres de Port Loko et Lungi ont un collège et un système de familles d´accueil. « La culture africaine est très accueillante, explique l´évêque. Ainsi, de nombreuses familles accueillent deux ou trois enfants-soldats, qui continuent en même temps à fréquenter nos centres pour la formation professionnelle, pendant un ou deux ans ».

Une très grande partie de l´aide reçue par la Caritas de Makeni provient de l´Action catholique italienne qui a adopté ce projet dans le cadre du Jubilé de l´An 2000. Les autres aides proviennent de la Caritas allemande, de l´UNICEF, de la Caritas italienne, d´amis, de groupes, d´associations.

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ZENIT Staff

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