Shoah: Radio Vatican salue la mémoire de Gerhart Riegner

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Le premier à dénoncer la barbarie de la « solution finale »

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CITE DU VATICAN, Mardi 4 décembre 2001 (ZENIT.org) – Gerhart Riegner, 90 ans, est décédé hier, lundi 3 décembre. Radio Vatican rend aujourd´hui hommage à cette figure tragique, « sentinelle solitaire et non-écoutée à propos des horreurs de la Shoah ». Riegner a en effet été le premier, rappelle Radio Vatican, à dénoncer au monde – incrédule – la barbarie de la « solution finale » nazie, par le fameux « télégramme Riegner » du 8 août 1942. Riegner s´engagea ensuite dans le dialogue entre Juifs et chrétiens.

Le « télégramme Riegner » est aujourd´hui conservé aux Etats-Unis, au mémorial de la Shoah de Washington D.C. On y lit: « Reçue nouvelle alarmante: dans le quartier général du Führer, discuté et pris en considération un plan selon lequel tous les Juifs des pays occupés ou en tous cas contrôlés par l´Allemagne, au nombre d´environ 34 millions, devraient être, après déportation ou incarcération dans des camps de concentration de l´Est, exterminés d´un seul coup pour résoudre une fois pour toute la question juive en Europe. Action prévue pour l´automne; méthodes prévoient l´usage de l´acide prussique. Transmettons information avec réserves, en tant que son exactitude est invérifiable. Informateur déclare avoir des relations étroites avec les plus hautes autorités allemandes et ses comptes rendus sont en général considérés comme fiables ».

Gerhart Riegner, auteur de ce télégramme « de l´enfer » est décédé hier en Suisse, à Zurich. Issu de la haute bourgeoisie berlinoise, il n´a pas été pris au sérieux par les gouvernements américains et anglais, en 1942, quelques mois après la fameuse conférence de Wannsee, du 20 janvier 1942, où la « solution finale » fut adoptée. Le premier gazage de masse avait eu lieu à Auschwitz I, dès le 3 septembre 1941.

Riegner s´était exilé en France puis en Suisse en 1933. Il recueillit les informations communiquées par un industriel proche des antichambres du pouvoir nazi, Gerard Schulte. Mais l´information, « trop terrible pour être acceptée », ne fut pas prise en considération. On pensa à une « mystification d´un mythomane ou d´un espion », explique Radio Vatican. Gerhart Riegner a ensuite été pendant quelque vingt ans secrétaire général du congrès juif mondial.

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ZENIT Staff

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