ROME, Jeudi 24 août 2006 (ZENIT.org) – Un séminaire scientifique international sur les urgences planétaires s’est conclu hier en Sicile, à Erice. Le pape leur avait adressé un message inaugural.
Une centaine de scientifiques de 26 pays ont participé à ce 37e symposium.
Benoît XVI a souhaité aux participants et aux organisateurs « beaucoup de succès » dans leur initiative et leur promettait son souvenir dans la prière, précise aujourd’hui Radio Vatican.
Le séminaire a en effet été l’occasion d’examiner les menaces qui rendent l’homme plus vulnérable et la terre moins hospitalière, y compris la menace terroriste.
Les participants ont été d’accord sur le fait que la compréhension et la prévention des urgences ne peut se passer d’un engagement immédiat et responsable pour la défense de la terre.
Le haut représentant pakistanais à l’ONU, M. Ahmad Kamal, a fait observer : « La guerre que nous menons contre le terrorisme est la troisième guerre mondiale ».
A propos de l’urgence culturelle et de la menace terroriste, le prof. Antonio Zichichi, président de la fédération mondiale des scientifiques, a confié au micro de Radio Vatican : « Les scientifiques d’Erice veulent faire comprendre au grand public que nous sommes embarqués dans la même nacelle spatiale. C’est un devoir pour nous de la défendre. L’urgence culturelle est une des conséquences plus dévastatrices. La plus dramatique est celle du terrorisme, qui nous fait faire un saut en arrière de plusieurs siècles ».
Mais le symposium a également abordé la question de la crise énergétique mondiale qui devrait être affrontée avec une exploitation améliorée des ressources.
M. Zichichi fait observer : « Des centaines de millions de personnes entrent chaque année sur le marché énergétique parce que tous veulent mieux vivre. Nous dévorons de l’énergie. Nous ne pouvons pas éviter cette demande. Un accord doit être établi afin que l’atmosphère ne devienne pas une chambre à gaz ».
Mais à côté des urgences énergétiques, et de la présentation d’un projet pour le développement de centrales nucléaires de quatrième génération, le symposium a également examiné le phénomène du réchauffement de la planète.
« Nous continuons, explique encore M. Zichichi, à introduire du gaz à effet de serre dans l’atmosphère, en brûlant du charbon et du pétrole. Est-ce un geste civil de brûler un million de kilos d’une substance pour obtenir la même quantité d’énergie que l’on peut obtenir en en brûlant seulement un kilo ? Voilà ce qu’il faudrait faire comprendre ? »
Mais M. Zichichi a également évoqué des menaces ignorées : « Les vrais dangers que court l’humanité sont ignorés. L’espace cosmique, que nos ancêtres imaginaient vide pullule d’astéroïdes et de comètes. Nous sommes une navette spatiale qui tourne autour du soleil. Si une autre comète surgissait, avec une puissance dangereuse pour la planète, il faudrait nous défendre ».
Le congrès a en outre dénoncé la pollution hydrique massive procurée par le plastic dans la chaîne alimentaire, avec des déséquilibres et des effets nocifs pour le système hormonal.
« Selon certains scientifiques, précisait le prof. Zichichi, cette pollution aurait même des effets sur les caractéristiques fondamentales de notre espèce, comme la possibilité de reproduire certains phénomènes : ces variations toucheraient le code génétique et se transmettraient à travers les générations ».
Enfin, d’autres défis ont été également cités, dont celui d’Internet, qui peut permettre de saboter des centrales électriques ou hydrauliques, et les participants ont préconisé le transfert de technologies pour la sécurité informatique dans les pays en voie de développement.
On a également mentionné le danger d’une éventuelle épidémie virale et les mutations de virus déjà existants, comme celui de la grippe aviaire.
