Scientifiques et agriculteurs africains écrivent aux pères synodaux

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Pour que l’agriculture en Afrique soit « un vrai moteur » de développement

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ROME, Lundi 28 septembre 2009 (ZENIT.org)En vue de la seconde assemblée spéciale du synode des évêques pour l’Afrique, qui aura lieu à Rome du 5 au 25 octobre, agriculteurs et scientifiques africains ont publié une lettre sous forme de « décalogue  pour le développement agricole et pour la réalisation de la paix sur le continent ». 

C’était au terme, jeudi dernier, de la journée d’étude « pour une révolution verte en Afrique. Le développement est le nouveau nom de la paix », organisée à l’université pontificale « Regina Apostolorum » de Rome. 

Parmi les signataires de la lettre : le prof. Emmanuel Tambi, directeur régional du Forum For Agricultural Research in Africa (FARA), le prof. Sylvester O. Oiken, directeur de projet à l’African Agricultural Technology Foundation (AATF), Francis B. Traoré, président de l’Association des producteurs de coton africains (APROCA), et Motlatsi Everest Musi, un agriculteur sud-africain qui cultive du mais.  

Après avoir remercié le pape Benoît XVI et l’Eglise catholique pour les multiples activités de charité et de promotion humaine entreprises par les missionnaires, le clergé, les ordres religieux et les associations de bénévoles pour favoriser l’assistance, l’éducation et le développement du peuple africain, les signataires de la lettre soulignent le paradoxe de l’Afrique où « le Seigneur ne pouvait être plus généreux  en matières premières », mais où « les populations restent pourtant les plus pauvres de la planète ». 

Scientifiques et agriculteurs africains soulignent que « l’insuffisance alimentaire, le sous-développement économique, le manque d’investissements et d’infrastructures, engendrent des situations de dégradation, favorisant l’émigration et les conflits armés ». 

Aussi estiment-ils que pour « éviter le désespoir, favoriser l’espérance et construire les raisons d’un développement articulé et intégral de l’Afrique », des écoles et des instituts de formation sont nécessaires. 

Ce « sont les premières infrastructures dont l’Afrique a besoin », insistent-ils, rappelant que l’homme est « le premier capital à protéger et à valoriser », et que le développement « est déterminé par la qualité humaine des acteurs en cause ».  

La formation et la scolarisation doivent être encouragées, notamment chez les femmes dont l’accès à l’école est limité dans beaucoup de régions d’Afrique. 

Le capital humain et social, surtout dans ses phases initiales, dépend de l’unité et de la stabilité familiale, ceci renvoyant donc à la mise en place de politiques de défense et de soutien à l’égard des familles. 

Pour que l’agriculture en Afrique devienne un vrai moteur de développement il est indispensable, selon ces experts, de réussir à augmenter la productivité en utilisant au mieux les zones déjà cultivées. Ce qui implique une connaissance et une utilisation de techniques et de technologies qui favorisent l’utilisation optimales des ressources. 

Pour développer l’agriculture, ajoutent-ils, il faut investir dans la recherche et dans le développement, favoriser la capacité de tous à produire en accordant une attention particulière aux petits exploitants.

Ces derniers devront notamment avoir accès aux technologies les plus avancées, à une variété de cultures à haut rendement, aux semences industrielles, aux fertilisants et à de meilleurs services et suivis pour obtenir une formation adéquate. 

Pour créer une valeur ajoutée et donner aux agriculteurs la possibilité d’avoir accès durablement aux marchés de haute qualité il faut investir davantage sur la qualité et sur les systèmes de distribution, facilitant ainsi l’accès au marché des produits alimentaires africains. 

Les effets de la sècheresse et des inondations peuvent être limités et réglés par le biais d’un système intégré d’utilisation des eaux, en construisant des barrages, des puits, des canaux et réseaux de distribution, des systèmes de recyclage et des appareils pour irriguer.

Pour que les produits africains aient accès aux marchés continentaux et intercontinentaux, il faut développer le système des transports, en construisant des routes, des ponts, des voies ferrées et des aéroports. 

Les signataires de la lettre soulignent un autre effort important à faire : la mise en place de projets de recherche et de développement au niveau continental, en incitant les nouvelles générations à étudier et travailler dans leurs pays d’origine. Les experts entrevoient d’ailleurs de grandes perspectives dans le domaine des biotechnologies végétales, visant l’amélioration des semences et leur enrichissement, et une amélioration également de la production de médicaments et vaccins. 

Scientifiques et agriculteurs africains sont convaincus que le problème de l’écologie est « un problème que l’on peut transformer en ressource », et que les projets de défense environnementale sont une grande opportunité de développement et de croissance économique et civile.  

 Mais pour ce faire, affirment-ils, il faut que la culture change, soit fondée sur la personne, sur la famille et sur le développement, comme le soulignent les papes dans leur « écologie humaine ». 

Les signataires du décalogue, rejoignant la position de Benoît XVI, rappellent que « la personne, la famille et la liberté d’éducation » sont « des valeurs non négociables ». Ils terminent leur lettre en disant leur espoir que ces réflexions soient « une aide » pour les pères du synode et qu’elles puissent « servir au développement de l’Afrique ». 

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ZENIT Staff

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