« Santo Subito »: Rome fait un nouveau triomphe à Jean-Paul II

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Le cardinal Ruini prononce le serment du juge

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ROME, Mardi 28 juin 2005 (ZENIT.org) – « Santo Subito »: Rome a fait un nouveau triomphe à Jean-Paul II en la lumineuse basilique Saint-Jean du Latran, ce mardi soir, à l’occasion du procès diocésain de béatification, après les premières vêpres de saint Pierre et saint Paul.

Le cardinal Ruini a prononcé, à 20 h 47, en la basilique du Latran, le serment du juge dans le procès de béatification de Jean-Paul II, un serment qui implique la fidélité dans l’accomplissement de cette tâche, le silence et la gratuité: il n’acceptera aucun cadeau dans le cadre de cette cause.

Le cardinal Camillo Ruini, vicaire du pape pour Rome, qui est juge ordinaire du Tribunal diocésain, a ensuite signé ce serment, premier acte du procès « sur la vie, les vertus, et les miracles du serviteur de Dieu Jean-Paul II (au siècle Karol Wojtyla), souverain pontife ».

Ont également signé ce serment le juge délégué Mons. Gianfranco Bella, le juge adjoint, Mons. Francesco Maria Tasciotti, le promoteur de la justice, le P. Giuseppe D’Alonzo et les notaires, Giuseppe Gobbi, Francesco Allegrini et Marcello Terramani.

Ils ont été suivis par la présentation de la liste des personnes à interroger lors de ce procès, par le postulateur, Mons. Slawomir Oder, qui a montré au cardinal Ruini et aux autres membres du tribunal, le mandat qui lui a été remis en tant que postulateur de la cause et les documents rassemblés, actuellement plus de 600. Il a ensuite lui-même prêté serment.

Cet acte juridique a été précédé de la prière des premières vêpres de la fête des saints patrons de Rome, les apôtres Pierre et Paul, sous la présidence du cardinal Ruini, en présence d’une grande foule internationale, de nombreux cardinaux, des personnalités politiques, des amis du pape Wojtyla.

C’est ainsi qu’a commencé, sous les applaudissements prolongés de la foule, la « marche du pape Wojtyla vers la gloire des autels, dans la cathédrale qui, pendant presque 27 ans, l’a vu exercer son ministère d’évêque de Rome ».

Le cardinal vicaire devait lire sa présentation de la biographie de Jean-Paul II, mais, rayonnant de joie, il laissait d’abord s’exprimer la joie de la foule, pendant plus de cinq minutes. « Giovanni Paolo », criaient les jeunes comme à Tor Vergata en 2000. Le secrétaire du pape, Mgr Stanislas Dziwisz, archevêque de Cracovie était ému aux larmes, bouleversé.

« Santo Subito », « saint tout de suite », reprenait la foule comme le jour des funérailles, le 8 avril dernier.

« Vos applaudissements sont aussi insolites qu’éloquents », disait le cardinal Ruini avant de commencer en rappelant que le 13 mai dernier, en cette même basilique, « au terme de son premier discours au clergé romain », Benoît XVI a accordé « la dispense des 5 ans » prévus avant l’ouverture de la cause de béatification d’un serviteur de Dieu défunt.

Il était interrompu par de nouveaux applaudissements.

« Et donc, continuait-il, la cause de béatification et de canonisation pouvait commencer tout de suite ». Il soulignait que la décision de Benoît XVI est survenue « seulement 41 jours après la mort de Jean-Paul II, et le jour du 24e anniversaire de l’attentat accompli contre lui place Saint-Pierre, le 13 mai 1981 ».

Le cardinal Ruini faisait observer qu’il lui semblait « interpréter » le « sentiment » de la foule en renouvelant au pape « l’expression de la gratitude de Rome, de Cracovie, et du monde pour cette décision ».

Nouveaux applaudissements nourris.

« Décision par laquelle il a accueilli la demande qui lui a été présentée par de nombreux cardinaux qui se sont fait l’écho des innombrables témoignages » manifestés à l’occasion « de la mort et des funérailles de Jean-Paul II ».

« Toutes les paroles que je pourrais ajouter », comme c’est l’habitude de la session d’ouverture d’une cause de béatification, « pour illustrer la figure de Jean-Paul II et motiver cette ouverture semblent superflues », soulignait le cardinal, si « grande et universelle, profonde et unanime, est la conviction de sa sainteté », exprimée jusqu’ici. Le cardinal Ruini disait exprimer la conviction de son « cœur » et du « cœur de chacune » des personnes présentes, qui lui répondaient par des applaudissements.

Puis le cardinal a résumé la vie, la vocation et l’œuvre de Jean-Paul II dans un récit captivant, pendant quelque quarante minutes. Au moment où il rendait hommage à Mgr Dziwisz, la foule est sortie de son silence pour s’associer à cet hommage, si bien que le cardinal s’est arrêté avant de saluer également le cardinal Franciszek Macharski, archevêque émérite de Cracovie, également présent : il recevra demain le pallium des mains de Benoît XVI.

D’autres applaudissements ont interrompu le cardinal Ruini pendant les quelque 45 minutes de ce récit magnifique: lorsqu’il a nommé sainte Faustine Kowalska, lorsqu’il a évoqué l’élection du 16 octobre 1978, lorsqu’il a cité le « N’ayez pas peur, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ », du 22 octobre 1978, les JMJ, sa défense de la vie humaine, des racines chrétiennes de l’Europe, de l’intégrité de la doctrine catholique, « l’intensité » de sa prière dont beaucoup de nous sont les « témoins directs », lorsqu’il soulignait le « rapport du sang » en citant cette parole : « Si la parole n’a pas converti, ce sera le sang qui convertira », lorsqu’il mentionnait le sens de ses derniers jours souffrants.

Mais surtout, il déchaînait un tonnerre d’applaudissements en citant les paroles du cardinal Ratzinger le 8 avril : « A la fenêtre du Père, il nous voit et il nous bénit ».

Et enfin, en souhaitant que cette cause arrive « très vite – molto presto – à son couronnement ». « Giovanni Paolo, Giovanni Paolo », scandait la foule, dans une émotion à son comble.

Il soulignait que les innombrables témoignages continuent d’affluer.

Il achevait en remerciant Jean-Paul II de sa sollicitude non seulement pour Rome mais pour sa seconde patrie, l’Italie », et en remerciant aussi « l’Eglise de Cracovie et la bien aimée nation polonaise ».

« Totus tuus, Maria », chantait ensuite le chœur diocésain de Mgr Marco Frisina, apportant l’apaisement et la douceur après ces vives émotions. Mais l’émotion reprenait avec le chant « Jesus Christ, you are my life » de la Journée mondiale des jeunes de Tor Vergata en 2000, avec les images qui revenaient en mémoire de Jean-Paul II, heureux, levant les mains en rythme avec les jeunes. Malgré l’émotion, la joie se lisait sur le visage de sœur Tobiana et des religieuses polonaises qui ont entouré le pape Wojtyla pendant son ministère.

C’est ainsi que s’est ouverte officiellement, lors d’une célébration de presque deux heures, l’enquête diocésaine sur la vie, les vertus, et la réputation de sainteté du serviteur de Dieu Jean-Paul II, le pape Karol Wojtyla qui s’est éteint le 2 avril dernier, et dont les funérailles ont été présidées par le cardinal doyen du collège cardinalice, Joseph Ratzinger, le 8 avril : « Santo Subito », « Saint tout de suite », avait réclamé la foule.

Le 13 mai dernier, le pape Benoît XVI, élu le 19 avril, a accordé la dispense des cinq ans d’attente avant l’ouverture de cette phase, à la suite de l’instance présentée par le cardinal vicaire du pape pour Rome, Camillo Ruini.

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ZENIT Staff

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