Sainte Thérèse de Lisieux: : "Le temps des travaux et des conquêtes"

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Les reliques attendues au Liban et en Egypte

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CITE DU VATICAN, Mardi 1er octobre 2002 (ZENIT.org) – Les reliques de sainte Thérèse de Lisieux, patronne des missions et docteur de l’Eglise, dont c’est aujourd’hui la fête, seront bientôt accueillies au Liban, puis par les communautés chrétiennes d’Egypte, en attendant que la conjoncture lui permette de visiter la Terre Sainte, explique le P. Zambelli sur le site du sanctuaire therese-de-lisieux.cef.fr

Il cite sainte Thérèse: « Les saints me disent : après ta mort ce sera le temps de tes travaux et de tes conquêtes » (Derniers entretiens, 10 août 1897).

Le calendrier se remplit pour 2003 avec la visite programmée de l’Ile Maurice , de l’Ile de La Réunion, des Seychelles, avant de revenir en Europe, en Ecosse et en Espagne.

Quant à l’Afrique, les épiscopats de cet immense continent se préparent activement à recevoir la patronne des Missions à l’horizon 2004-2005.

Mais plus que le relevé de l’itinéraire des reliques, le p. Zambelli rappelle l’histoire des reliques de sainte Thérèse et s’attache à faire comprendre le sens chrétien des reliques. Il cite en particulier à ce propos des réflexions de Blaise Pascal.

– « L’accueil des reliques de Thérèse dans le monde. Histoire et signification » –
Par le P. R. Zambelli

Depuis 1994 Thérèse de Lisieux parcourt le monde entier. A travers ses pauvres restes mortels se manifestent sa présence active et l’extraordinaire rayonnement de son message. Cette pérégrination de ses reliques dans les cinq continents constitue en soi un événement mondial sans précédent dont on ne semble pas avoir pris toute la mesure si l’on en juge par le silence des médias dans notre pays. Et cependant, le fait est là, irrécusable : Thérèse fait le tour du monde. Chaque semaine nous parviennent au Sanctuaire de Lisieux des témoignages surprenants d’évêques et de communautés chrétiennes qui relatent ce qui s’est passé partout où Thérèse a été accueillie. Nous conservons précieusement toutes ces informations qui constituent à ce jour plus de 50 volumes d’archives (programmes, itinéraires, photos, témoignages, reportages, affiches, images, vidéos, etc…). C’est dire la véritable mine de renseignements dont disposeront les futurs chercheurs qui s’intéresseront à ce qu’il faut bien appeler : une véritable épopée que relate, chaque mois, la revue Thérèse de Lisieux.

Il y a cent ans

Pour parler de l’accueil des Reliques de Thérèse dans le monde, il convient tout d’abord de reprendre les choses par le début. Tout a commencé il y a cent ans.

Lorsque survint la mort de Sœur Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face on l’enterra dans le cimetière municipal de Lisieux, le 4 octobre 1897. C’est même elle qui étrenna l’enclos acheté par le Carmel à la suite des nouvelles dispositions légales qui interdisaient toute sépulture dans la clôture du monastère. Avec le recul du temps et au vu des événements survenus depuis sa mort on peut dire que cette réglementation fut providentielle car elle permit à des centaines de milliers de pèlerins de se rendre sur sa tombe pendant 25 ans, ce qu’ils n’auraient jamais pu faire si Thérèse avait été inhumée à l’intérieur de son couvent. Ce n’est qu’en 1923, à l’occasion de sa Béatification, que ses restes mortels furent ramenés dans la chapelle du Carmel où ils reposent toujours. Quand on parle des reliques de Thérèse il faut donc remonter à l’origine de leur vénération dans le cimetière de la ville. C’est ainsi que tout a commencé, au point que j’ai coutume de dire que le berceau du pèlerinage fut le tombeau de Thérèse… Mais n’en est-il pas de même à Rome, à Compostelle et dans tant d’autres sanctuaires à travers le monde ?

Un phénomène anthropologique

Quand on parle des reliques il convient d’attirer l’attention sur le fait que le culte des reliques n’est pas d’abord un phénomène chrétien ou spécifiquement catholique. C’est avant tout un phénomène anthropologique, universel, et qui remonte aux origines de l’homme. C’est même l’un des signes indubitables qui atteste la présence de l’homme sur la terre, comme le confirment tous les anthropologues, car seuls les hommes enterrent leurs semblables.

Ces restes humains, ces pauvres os disposés avec soin dans une caverne ou dans une tombe remplissent une fonction sacrée de mémoire, de présence et de communion, depuis la nuit des temps jusqu’à nos jours. Quand chaque année des millions d’hommes et de femmes de toutes cultures et de toutes conditions sociales se rendent dans les cimetières, c’est bien devant les  » reliques « , c’est-à-dire les restes mortels de leurs proches, qu’ils aiment se recueillir, se souvenir et entrer en communion avec eux par la pensée, le cœur et la prière.

L’actualité nous fournit de multiples exemples de cet attachement des hommes à conserver et à honorer les restes mortels de leurs semblables. Ainsi, quand survient une tragédie, comme l’effondrement des deux tours du World Trade Center à New-York ou un drame de la mer comme ce fut le cas avec le Kourks, ce sous-marin russe qui a sombré dans la Baltique, on met alors tout en œuvre pour retrouver les corps des disparus et les rendre à leurs familles.

Sens chrétien des reliques

L’Eglise,  » experte en humanité  » selon la belle expression de Paul VI, a toujours respecté cette coutume qui consiste à se recueillir et à prier en présence des restes mortels de ceux que nous avons connus et aimés. Cette pratique, présente dans l’Ancien Testament et le Nouveau, perdure jusqu’à nos jours.

Nous ne sommes pas de purs esprits et nous avons besoin de signes. Précisément les reliques des saints sont à considérer comme les signes très pauvres et très fragiles de ce que furent leurs corps. En présence des reliques nous pouvons donc évoquer plus facilement leur condition humaine : c’est avec leur corps que les saints ont agi, pensé, prié, travaillé, souffert et fait l’expérience de la mort.

Or ces signes si ténus et presque dérisoires, voici que Dieu veut parfois s’en servir pour manifester sa Présence et faire éclater sa Puissance et sa Gloire. Car c’est Lui qui agit à travers ces signes. Nous sommes alors dans une autre logique que celle du monde, la logique de Dieu si déroutante pour nos pauvres esprits. Souvenons-nous de ce qu’écrivait l’apôtre Paul aux Corinthiens : « Ce qui est faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort ; ce qui est fou pour confondre ce qui est sage… » (1 Co 1/27). Mais le même apôtre ne venait-il pas de déclarer : « Ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes ? » (1 Co 1/25)

Pour revenir au cas précis de Thérèse, c’est un fait qu’en présence et au contact de ses restes mortels, ses pauvres restes, tels les débris d’une rose effeuillée, Dieu qui avait reçu tant de signes d’amour de sa part à travers son humanité, se plait en retour à manifester son amour à travers les restes de son humanité.

A partir de ces pauvres signes, sa puissance de salut se révèle et se déploie. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire les volumes relatant les faveurs, les guérisons obtenues au contact des reliques de Thérèse, ainsi que l’abondant courrier qui parvient chaque jour à Lisieux. Qui dira d’ailleurs le nombre de ceux qui conservent précieusement dans leur portefeuille ou dans leurs papiers personnels telle image portant la mention : étoffe ayant touché les reliques de la Sainte … ? « Je te bénis, Père, d’avoir caché cela aux sages et de l’avoir révélé aux tout-petits » (Luc 10/21).

De surcroît le culte des reliques des saints est là aussi pour signifier que nous sommes en attente de la Résurrection. En effet Dieu qui nous a fait un corps à partir de si peu de chose est assez puis
sant pour nous façonner un corps de gloire. Les restes mortels du premier sont comme les arrhes du second. Les reliques sont le signe de cette double vérité. C’est à ce titre qu’elles sont scellées dans la pierre de nos autels, lieu de la présence réelle du Christ Ressuscité en chacune de nos eucharisties, ces eucharisties où s’anticipe dans la foi le mystère de notre propre résurrection.

Si des abus se sont produits dans les siècles passés à propos de l’usage et de l’authenticité des reliques, si la sensibilité de certains de nos contemporains est sur ce point différente de celle de nos aïeux, il demeure que le culte des reliques a toujours sa valeur et sa raison d’être dans l’Eglise et les fêtes qui gravitent autour de leur présence significative attirent toujours les foules, comme nous le constatons à Lisieux et ailleurs.

Le témoignage de Blaise Pascal

Qu’il me soit permis d’évoquer à ce sujet la grande figure de Pascal. Ce penseur génial en tant de domaines, cet authentique mystique, nous a livré ses pensées au sujet des reliques que lui-même vénérait avec un infini respect. Il est vrai qu’il avait été le témoin bouleversé de la guérison miraculeuse de sa nièce, atteinte d’une fistule lacrymale et instantanément guérie au contact d’une relique de la Sainte Epine. Ce miracle fut d’ailleurs authentifié par l’Eglise de Paris. C’est pour cela qu’il écrira :
 » Comme Dieu n’a pas rendu de famille plus heureuse, qu’il fasse aussi qu’il n’en trouve point de plus reconnaissante  » (Pensées 922).

Dans un passage de sa correspondance à ses amis les Roannez, et après qu’il eut reçu lui-même en présent une relique, Pascal écrit :

 » C’est une vérité que le Saint Esprit repose invisiblement dans les reliques de ceux qui sont morts dans la grâce de Dieu, jusqu’à ce qu’il y paraisse visiblement en la résurrection, et c’est ce qui rend les reliques des saints si dignes de vénération. Car Dieu n’abandonne jamais les siens et non pas même dans le sépulcre où leurs corps, quoique morts aux yeux des hommes, sont plus vivants devant Dieu, à cause que le péché n’y est plus, car les fruits du péché n’y sont pas toujours ; et cette malheureuse racine qui en est inséparable pendant la vie, fait qu’il n’est pas permis de les honorer alors, puisqu’ils sont plutôt dignes d’être haïs. C’est pour cela que la mort est nécessaire, pour mortifier entièrement cette malheureuse racine et c’est ce qui la rend souhaitable. » (Septembre 1656).

A la lumière de ces lignes, il me semble que l’attitude que nous devons avoir par rapport à tous ces signes que sont les reliques, se trouve admirablement décrite par ce même Pascal dans cet autre fragment des Pensées :  » Il faut que l’extérieur soit joint à l’intérieur pour obtenir de Dieu ; c’est-à-dire que l’on se mette à genoux, prie des lèvres, etc… afin que l’homme orgueilleux qui n’a pas voulu se soumettre à Dieu soit maintenant soumis à la créature. Attendre de cet extérieur le secours est être superstitieux, ne vouloir pas le joindre à l’intérieur est être superbe  » (944).

L’histoire de cette épopée

Tout a commencé au lendemain des fêtes thérésiennes de septembre 1992. Cette année-là, le 10 janvier, j’avais été nommé recteur de la Basilique en charge de l’organisation et de l’animation du Pèlerinage de Lisieux. Mon évêque, Mgr Pican, m’avait assigné deux missions particulières : préparer les fêtes du Centenaire de la mort de Thérèse en 1997 et œuvrer, avec Mgr Gaucher à la reconnaissance du Doctorat de Thérèse. Dans mon esprit, 1997 était encore loin mais je savais qu’il fallait s’y préparer sans tarder. C’est alors que je reçus soudainement un trait de lumière qui s’imposa à moi comme une évidence. Je m’en ouvris à des amis, le soir même des fêtes thérésiennes 1992. Je m’étais souvenu en effet du voyage extraordinaire des reliques de Thérèse de l’Enfant Jésus en 1947- et 48 dans tous les diocèses de France, au lendemain de la guerre. Dès lors, pourquoi ne pas tenter à nouveau l’expérience ? Certes, beaucoup de choses avaient changé depuis cinquante ans dans la société et dans l’Eglise de France et je savais qu’on ne pourrait pas reconduire l’expérience telle quelle.

Cependant, le cœur de l’homme n’a pas changé dans ses profondeurs, aussi étais-je convaincu qu’on pouvait à nouveau proposer, à ceux qui le désireraient, d’accueillir les reliques de sainte Thérèse de Lisieux. Dans mon esprit ceci avait pour but de provoquer une dynamique susceptible de mobiliser les esprits et les cœurs afin d’entrer pleinement dans la célébration du Centenaire de la mort de Thérèse et d’en recevoir un maximum de grâces. Il m’apparaissait, en effet, qu’à l’occasion de cette pérégrination ce serait une formidable occasion de faire connaître sa pensée, son message, sa  » petite doctrine « , comme elle disait, qui était encore si ignorée du grand public. Je demeure convaincu que ce trait de lumière m’a été envoyé par Thérèse elle-même.

Dans mon esprit les choses se sont vite précisées. Il n’était pas question de songer à refaire un tour de France mais j’ai pensé qu’on pouvait choisir trois lieux prestigieux en lien avec l’histoire de Thérèse : Paris, Lyon et Marseille. Au cours de son voyage à Rome à l’automne 1887 Thérèse s’était rendue dans ces trois villes pour y prier. De surcroît ce sont les trois plus grandes villes de France. Opérant un compte à rebours, j’imaginais que cette visite de Thérèse à Paris, Lyon et Marseille pourrait se faire en 1994. Puis, en 1995, pourquoi ne pas l’étendre à d’autres villes d’Europe et en 1996, au monde entier en choisissant pour ce faire quelques lieux emblématiques comme par exemple une capitale ou un sanctuaire international ?

Bien évidemment, la petite Thérèse bouleversa complètement mes plans et heureusement, car ce qui s’est passé de 1994 à 1996 n’était que le prélude à ce qu’il faut bien appeler, aujourd’hui, une véritable épopée. Je ne ferai pas l’histoire détaillée de cette pérégrination qui reste à écrire. Qu’il me soit permis simplement de rappeler qu’elle débuta le 14 octobre 1994, au Sanctuaire de Fourvière, puis en novembre à Notre-Dame de la Garde à Marseille.

Tout au long de l’année 1995, plusieurs paroisses et sanctuaires de Paris reçurent les reliques de Thérèse ainsi que de très nombreux monastères et pratiquement tous les carmels de France.

Un autre appel me parvint de BELGIQUE. Mgr Léonard évêque de Namur, était très désireux d’accueillir les reliques de Thérèse dans son diocèse, du 17 au 27 novembre 1995.

L’année suivante en 1996 tous les diocèses de BELGIQUE demandèrent à recevoir les reliques ainsi que LE GRAND DUCHE DE LUXEMBOURG puis, au cours de l’été, des milliers de jeunes européens les accueillirent à Altötting en ALLEMAGNE et à Rimini en ITALIE. Thérèse anticipait ainsi ses futures pérégrinations à travers le monde.

Les reliques furent gardées au Sanctuaire de Lisieux pendant toute l’année du Centenaire. Et quand nous parvint la nouvelle du Doctorat, le Saint Père manifesta le désir qu’elles soient présentes à ROME le 19 octobre 1997 pour cet événement extraordinaire.

Je garderai longtemps en mémoire l’immense ovation des milliers de fidèles accourus du monde entier à cette occasion, lorsqu’apparut, sortant de la Basilique Saint-Pierre, le fragile et précieux reliquaire de Lisieux contenant les restes mortels de Thérèse.

Après les fêtes du Centenaire à Lisieux les reliques furent reçues en SUISSE, en AUTRICHE et en SLOVENIE. De là, elles s’envolèrent pour une tournée d’un an au BRESIL en 1998.

Dès leur retour du Brésil, elles furent accueillies dans les principales villes des PAYS-BAS, du 20 janvier au 21 février 1999. Puis du 27 février au 30 juin, ce fut au tour de l’immense RUSSIE de les recevoir et au terme d’un incroyable périple en Sibérie
les reliques séjournèrent au KAZAKHSTAN pendant deux mois.

Du 1er juillet au 4 octobre Thérèse franchit à nouveau les océans pour aller à la rencontre des diocèses d’ARGENTINE et être présente au sixième Congrès Missionnaire Latino Américain qui pour la première fois était ouvert aux deux Amériques.

A partir du 5 octobre, nouvel envol pour les ETATS-UNIS D’AMÉRIQUE qui la reçurent pendant quatre mois.

Parties d’Honolulu le 30 JANVIER 2000, les reliques furent accueillies pendant trois mois aux PHILIPPINES, à TAIWAN ainsi qu’à HONG KONG.

Après cette grande tournée dans le Sud-Est Asiatique, Thérèse regagna l’Europe le 30 avril 2000 où de nouveau l’ITALIE l’accueillit jusqu’à la fin de l’année du Grand Jubilé.

C’est au MEXIQUE, de janvier à Mars 2001, que Thérèse est entrée dans le IIIe millénaire. Au cours de cette même année, l’IRLANDE l’a reçue triomphalement d’avril à juin. En juillet Thérèse s’est rendue en BOSNIE-HERZEGOVINE et actuellement elle parcourt les immensités du CANADA.

En 2002, ce fut au tour de l’AUSTRALIE de la recevoir de février à avril puis de mai à juillet elle s’est rendue au bout du monde en POLYNESIE et en OCEANIE visiter selon son désir,  » les îles les plus reculées  » puisque la Nouvelle Calédonie, Wallis et Futuna, le Vanuatu, Tahiti et les Iles Marquises l’attendent avec impatience.

A l’automne 2002, Thérèse prendra à nouveau son bâton de pèlerin pour parcourir le LIBAN et les communautés chrétiennes d’EGYPTE en attendant que la conjoncture lui permette de visiter la Terre Sainte. Déjà, son calendrier se remplit pour 2003 avec la visite programmée de l’ILE MAURICE , de l’ILE DE LA REUNION, des SEYCHELLES, puis des diocèses d’ECOSSE et d’ESPAGNE.

Quant à l’AFRIQUE nous savons que les épiscopats de cet immense continent se préparent activement à recevoir la patronne des Missions à l’horizon 2004-2005.

Quelques conclusions

Cette aventure est en quelque sorte providentielle, dans la mesure où elle a permis et permettra à des foules d’hommes et de femmes qui n’auront peut-être jamais l’occasion de se rendre au Sanctuaire de Lisieux, de recevoir la grâce d’une visite de Thérèse chez eux.

Elle a donné et donnera aussi le désir à beaucoup d’autres de venir découvrir sur place les lieux où Thérèse a vécu. De ce point de vue, la pérégrination des reliques constitue pour le Sanctuaire de Lisieux un investissement sur le court et moyen terme. En effet, je demeure persuadé que les futurs pèlerins des prochaines décennies seront en partie constitués par des personnes ayant bénéficié, dans leurs pays, de la visite de Thérèse, comme déjà nous le constatons à présent. Sous cet angle, le Sanctuaire de Lisieux assure à la ville de Lisieux et à sa région une promotion inespérée. Tous les médias étrangers n’ont-ils pas couvert l’événement à longueur de jours et de semaines ?

Que dire après cela ?

Ainsi, des foules se sont déplacées pour la remercier, lui ouvrir leur cœur et déposer dans le sien leurs fardeaux, leurs joies, leurs peines, leurs espérances. Quelle étonnante proximité que cette rencontre de ces enfants et de ces jeunes, de ces adultes et de ces aînés, de ces pauvres et de ces lettrés, avec la Petite Thérèse, leur amie, leur sœur, leur confidente, leur sainte de prédilection après la Vierge Marie !

Partout le même recueillement, la même ferveur, la même allégresse. Les innombrables témoignages reçus à Lisieux attestent qu’il se passe un événement spirituel de première grandeur dont nous n’avons pas fini de mesurer les conséquences.

Dans tous les lieux où elle est reçue, Thérèse redit inlassablement son message évangélique d’amour, de confiance et d’invincible espérance. Qui dira le nombres de grâces reçues, de guérisons obtenues, de vocations suscitées, de familles confortées, de conversions réalisées ? Des plus prestigieuses cathédrales aux plus petites paroisses, des plus célèbres abbayes aux plus humbles communautés Thérèse ensemence les esprits et les cœurs du bon grain de la parole de Dieu afin qu’il lève et qu’il produise du fruit. En labourant en profondeur et en tous sens le vaste monde, Thérèse ouvre des sillons pleins de promesses…

A l’aube du troisième millénaire, Thérèse apparaît donc comme un acteur privilégié de la nouvelle évangélisation avec lequel il faut compter. Doit-on s’en étonner quand on sait que l’Eglise l’a choisie comme patronne universelle des missions ? Chacun a désormais compris que la permanence de son rayonnement tient au fait que son message est l’écho très pur et très fidèle de l’Evangile.

Heureux sommes-nous d’être les témoins de ces merveilles et de voir se réaliser ses vœux et ses promesses :
« Malgré ma petitesse
je voudrais éclairer les âmes
comme les Prophètes, les Docteurs.
J’ai la vocation d’être apôtre.
Je voudrais parcourir la terre,
annoncer l’Evangile
dans les cinq parties du monde
et jusque dans les îles les plus reculées.
Je voudrais être missionnaire »
(Manuscrit B, 3 r°)

Ayant déjà parcouru des centaines de milliers de kilomètres et rassemblé des millions de personnes de tous âges et de toutes conditions, Thérèse n’a pas fini de nous surprendre. Mais n’était-elle pas surprenante cette prophétie qui s’accomplit sous nos yeux :

« Les saints me disent : après ta mort, ce sera le temps de tes travaux et de tes conquêtes »
(Derniers entretiens, 10 août 1897)

Père R. ZAMBELLI

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ZENIT Staff

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