Sainte-Marthe, 17 sept. 2019 © Vatican Media

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Sainte-Marthe: “Notre Dieu est un Dieu de compassion”

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L’antidote à l’indifférence

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«  »Le Seigneur fut saisi d’une grande compassion » (Luc 7,13). Notre Dieu est un Dieu de compassion. La compassion est la faiblesse de Dieu, mais aussi sa force. #SainteMarthe »: tel est le tweet publié par le pape François, ce mardi 17 septembre 2019, sur son compte @Pontifex_fr. Le pape y cite un extrait de son homélie du matin.
“Notre Dieu est un Dieu de compassion”, a en effet expliqué le pape François qui a commenté l’évangile du retour à la vie du fils de la veuve de Naïm et de la compassion de Jésus pour elle, dans l’évangile de Luc, lu à la messe de ce mardi 17 septembre 2019, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican, selon Vatican News. Et, pour le pape, dans le coeur humain, la compassion est en quelque sorte l’antidote à l’indifférence et elle conduit à la « vraie justice », loin de la fermeture sur soi. « Qu’il ait aussi compassion de chacun de nous: nous en avons besoin”, a conclu le pape.
Le pape souligne que la compassion permet de “voir la réalité”: “La compassion te fait voir les réalités telles qu’elles sont. La compassion c’est comme la loupe du coeur, elle nous fait vraiment comprendre les dimensions. Dans les Evangiles, Jésus est si souvent saisi de compassion. La compassion c’est aussi le langage de Dieu. Dans la Bible, elle n’apparaît pas d’abord avec Jésus: c’est Dieu qui a dit à Moïse : “J’ai vu la douleur de mon peuple” (Exode 3, 7). C’est la compassion de Dieu qui envoie Moïse sauver le peuple. Notre Dieu est un Dieu de compassion. Et on pourrait dire que la compassion est la faiblesse de Dieu, mais aussi sa force. C’est ce qu’il nous donne de meilleur: parce que c’est la compassion qui l’a poussé à nous envoyer son Fils. C’est un langage de Dieu, la compassion.”
Le pape fait aussi observer que la compassion, ce n’est pas le sentiment de “peine” que l’on éprouve par exemple lorsque l’on voit mourir un petit chien sur la route: “le pauvre” et l’on éprouve un peu de peine. La compassion va plus loin: c’est “s’impliquer dans le problème des autres, engager sa vie”, à la suite du Christ.
Le pape François rappelle aussi la compassion de Jésus lors de la “multiplication des pains”: il dit à ses disciples de donner à manger à la foule, alors qu’eux pensent à la congédier. “Ils étaient prudents, les disciples”, fait observer le pape: “Je crois qu’à ce moment-là, dans son coeur, Jésus a été un peu en colère, vu sa réponse: “Donnez-leur vous-mêmes à manger” (…). Le Seigneur, dit l’Evangile, a éprouvé de la compassion parce qu’il voyait ces personnes comme des brebis sans berger.” Tandis que ses disciples cherchent une solution “mais sans s’engager”.
Et le pape de commenter: “Si la compassion est le langage de Dieu, le langage humain est si souvent un langage de l’indifférence. Aider jusqu’à un certain point, mais ne plus y penser ensuite. L’indifférence. Un de nos photographes de L’Osservatore Romano, a pris une photo qui est maintenant à l’Aumônerie pontificale et s’intitule: “Indifférence”. J’en ai déjà parlé à d’autres occasions. Une nuit d’hiver, devant un restaurant de luxe, une dame qui vit dans la rue tend la main à une autre dame qui sort d’un restaurant, bien couverte, et qui regarde ailleurs. Voilà l’indifférence. Allez voir cette photo: voilà l’indifférence. Notre indifférence. Si souvent, nous détournons le regard… Et c’est ainsi que nous fermons la porte à la compassion. Nous pouvons faire un examen de conscience: est-ce qu’habituellement je détourne le regard? Ou est-ce que je laisse l’Esprit Saint me conduire sur le chemin de la compassion? Qui est une vertu de Dieu.”
Le pape confie qu’il a été spécialement touché par la parole de Jésus adressée à la mère du jeune homme: “Ne pleure pas!” Il y voit une “caresse de compassion”.
Alors Jésus le ramène à la vie et “il le rend à sa mère”, souligne le pape avant de commenter: “Il l’a “restitué”: c’est un acte de justice. C’est un terme de justice. La compassion nous conduit sur la voie de la vraie justice. Il faut toujours “restituer” à ceux qui ont un certain droit, et cela nous sauve toujours de l’égoïsme, de l’indifférence, de la fermeture sur soi. Poursuivons l’eucharistie d’aujourd’hui avec cette parole: “Le Seigneur fut saisi d’une grande compassion”. Qu’il ait aussi compassion de chacun de nous: nous en avons besoin.”

Sainte-Marthe, 17 sept. 2019 © Vatican Media

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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