Saint-Siège : Le respect des droits, le fruit de la justice et la garantie pour la paix

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Intervention à l’ONU de Mgr Celestino Migliore

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ROME, Jeudi 11 décembre 2008 (ZENIT.org) – Le respect des droits de l’homme est « le fruit de la justice » et une « garantie pour la paix », a déclaré mercredi à New York Mgr Celestino Migliore, Observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations-Unies.

Mgr Migliore est intervenu à la session commémorative de l’assemblée générale de l’ONU pour le 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, soulignant que « les droits humains manifestent l’unité de la créature humaine, son aspiration à satisfaire ses besoins essentiels et à agir dans la jouissance de ses libertés, de ses relations, et selon ses valeurs spirituelles ».

Pour le représentant du Saint-Siège, la Déclaration est un « acte fondamental pour la vie internationale et pour la vie de chaque Etat » car, grâce à elle, « peuples, Etats, institutions internationales peuvent aujourd’hui encore redécouvrir le vrai sens de la personne, son humanité concrète, la dimension à un temps individuel et communautaire de ses droits, et en particulier la valeur réellement universelle de la dignité humaine ».

Son texte, a-t-il expliqué, montre en effet clairement que « les droits humains dont on demande l’application et la tutelle ne sont pas seulement l’expression d’une dimension de légalité » ; elles trouvent « leurs racines et leur finalité dans l’éthique et dans la raison naturelle commune à tous les hommes ».

« On peut le dire, par le biais de cette proclamation, la famille humaine tout entière affirme que le respect des droits est le fruit de la justice et une garantie pour la paix, a-t-il relevé. En disant protéger ces droits au niveau mondial, personnes, peuples, Etats et gouvernements manifestent leur volonté de surmonter les conflits et les contrastes pour parcourir ensemble un chemin unitaire fait de coopération et d’intégration ».

L’Observateur permanent du Saint-Siège a ensuite rappelé les paroles du discours prononcé, dans cette même salle, par Benoît XVI, qui « a lié les droits de l’homme et leur protection à deux objectifs fondamentaux : la promotion du bien commun et la sauvegarde de la liberté humaine ».

Concernant le premier aspect, Mgr Migliore a relevé que dans l’activité internationale et l’action de l’ONU en particulier, « l’idée du bien commun apparaît bien comme une condition essentielle pour prendre des décisions efficaces en matière de sécurité, de coopération et de développement, mais aussi au plan des actions à caractère humanitaire que l’organisation est de plus en plus appelée à mettre en œuvre pour faire face à des événements et situations qui compromettent gravement la personne, sa dignité et donc tous ses droits ».

La première violation des droits, en effet, « est le manque de conditions de vie considérées essentielles, quand prévaut une distribution inéquitable des richesses, un état de pauvreté, de faim, de manque de soins médicaux ».

Quant à la liberté humaine, a-t-il poursuivi « la protéger dans ses différentes dimensions et manifestations n’est pas seulement une garantie pour construire le bien commun et permettre que chaque personne ne soit plus atteinte dans sa dignité, mais c’est aussi reconnaître que ‘tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et droits’ (Art. 1) », « un fait qui permet de construire ces corrélations nécessaires entre les droits et les devoirs que possède chaque personne, chaque Etat, chaque communauté d’assumer la responsabilité des choix opérés, et de reconnaître son rapport de réciprocité avec les autres ».

Les droits humains, a-t-il ajouté, sont aussi « un moyen pour la personne de manifester son rapport à la vérité, de protéger sa conscience, sa dimension de foi et ses convictions plus profondes », « des aspirations que chacun doit être en mesure d’exprimer dans sa manière de faire partie d’une communauté de personnes, de citoyens, de croyants, tout en proposant sa propre vision de l’ordre social, des libertés, des institutions et des règles sans que cela devienne motif de discrimination ou de limitation dans sa participation au corps social ».

Dans ce contexte, a-t-il rappelé, la Déclaration universelle des Droits de l’homme prévoit aussi la liberté religieuse comme « une manifestation à la fois individuelle et communautaire » où « la dimension du citoyen et celle du croyant ne sont pas en opposition », où, bien au contraire, est reconnue « la pleine liberté du rapport entre la personne et son Créateur ».

« La Déclaration universelle a fait des droits humains et de l’action finalisée à leur défense, un des objectifs prioritaires de la communauté internationale et de la vie des Etats, faisant mûrir une expérience qui ne se réduise plus aux seules proclamations ou nécessités de modifier des législations et institutions de chaque pays », a relevé Mgr Migliore.

« En effet, les droits ne sont pas un rappel rhétorique, mais le résultat de gestes responsables de la part de chacun » ; des gestes « nécessaires dans un monde qui dispose de moyens adéquats, de structures spécialisées pour mettre fin au scandale de la faim et de la pauvreté, pour garantir une sécurité qui ne soit pas violée et bafouée, pour sauvegarder la vie à chaque instant ».

« Célébrer cette journée, a-t-il conclu, signifie mettre la personne au centre de la communauté internationale et de son droit, pour surmonter les obstacles présents sur le chemin de l’humanité ».

Isabelle Cousturié

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ZENIT Staff

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