Saint Pie X, un pape réformateur mal connu

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Un congrès organisé par le Comité pontifical des sciences historiques

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Une Journée d’étude organisée par le Comité pontifical des sciences historiques à l’occasion du centenaire de la mort de saint Pie X (1914-2014) aura lieu le 12 juin à Rome, sur le thème « Saint Pie X – Un pape réformateur face aux défis du nouveau siècle ».

Pie X fut « un pasteur d’âmes », « mû par le désir d’instaurer toute chose en Christ », mais qui reste aujourd’hui « peu connu et surtout mal connu », a déclaré le P. Bernard Ardura, O. Praem., président du Comité, qui a présenté cet événement avec le Prof. Alejandro Mario Dieguez, des Archives secrètes du Vatican, ce lundi matin, 9 juin 2014, au Saint-Siège.

Le P. Bernard Ardura a donné une courte biographie du saint pape, « qui fut essentiellement un pasteur d’âmes » mais qui reste aujourd’hui « peu connu et surtout mal connu » : né Giuseppe Melchiorre Sarto en 1835 à Riese (Trévise), curé de Salzano, puis évêque de Mantova, cardinal et patriarche de Venise, il fut élu pape en 1903 pour succéder à Léon XIII.

« Tous ses engagements dans le domaine ecclésial et dans le domaine social étaient dictés par un réalisme pastoral, orienté vers le renouveau de la vie chrétienne des personnes et des communautés », a souligné le P. Ardura.

« A une époque marquée par les progrès du libéralisme, du socialisme matérialiste et d’un scientisme qui niait tout réalité en-dehors de l’expérience des sciences expérimentales », Pie X fut d’abord « un pasteur mû par le désir d’instaurer toute chose en Christ ».

A cette lumière, il fut le premier à réformer la Curie romaine, plus de trois siècles après la réforme de Sixte V, en 1588. Il mourut dans la nuit du 20 au 21 août 1914, après avoir tout tenté pour écarter le fléau de la Première guerre mondiale.

Béatifié le 3 juin 1951 et canonisé le 29 mai 1954 par Pie XII, saint Pie X était, jusqu’à il y a encore quelques semaines, l’unique pape du XXe siècle canonisé. De son vivant déjà il était appelé le « saint pape », et des cas de guérison au contact de ses vêtements avaient été rapportés, mais lui souriait en rétorquant : « Je m’appelle Sarto, pas saint » (« Mi chiamo Sarto non Santo »).

Le Prof. Alejandro Mario Dieguez a expliqué que la journée d’étude offrirait un panorama des nouvelles découvertes historiques sur ce pontificat : « une figure riche en contradictions », qui a « révolutionné l’organisation des diocèses italiens et la Curie romaine ».

Comme pape, a-t-il rappelé, « il ouvrait tout grand les portes du Vatican pour rencontrer la population le dimanche », introduisant même « le sport et le loisir au Vatican ».

Grâce à la publication des archives vaticanes et d’autres études historiques, les participants pourront retrouver « le Pie X de l’histoire et non celui du mythe, le Pie X du gouvernement et des réformes ecclésiastiques et non celui de la piété populaire », en reconstruisant « sa personnalité complexe et fascinante ».

Le séminaire mettra au centre de son pontificat non pas « la condamnation du modernisme », mais « le renouveau de l’Eglise » à travers « la réforme de la vie de foi par la promotion de l’enseignement catéchétique, de la communion fréquente », « la reforme morale par le choix d’évêques-pasteurs et la promotion de la formation sacerdotale » et enfin « la réforme des institutions, avec le lancement de la codification du code de droit canonique et la réforme de la curie ».

Parmi les intervenants : le prof. Mirosław Lenart, de l’université d’Opole en Pologne, qui présentera les écrits du cardinal Jan Puzyna – récemment retrouvés à Cracovie – sur le conclave de 1903 où Pie X fut élu.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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