« Saint Joseph nous apprend que l'on peut aimer sans posséder »

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Benoît XVI donne saint Joseph comme modèle à tous les états de vie

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ROME, Jeudi 19 mars 2009 (ZENIT.org) – « Saint Joseph nous apprend que l’on peut aimer sans posséder », explique Benoît XVI qui donne Joseph comme modèle des différents états de vie : « il nous livre le secret d’une humanité qui vit en présence du mystère ». Benoît XVI rappelle aussi le « défi majeur » pour les chrétiens : l’unité.

Benoît XVI s’est rendu mercredi après-midi à la basilique mineure Marie Reine des Apôtres, de Yaoundé, pour présider les premières vêpres de la solennité de saint Joseph. L’assemblée de quelque 4000 personnes étaient composée non seulement des évêques camerounais, de prêtres, de diacres, de séminaristes, de religieux et de religieuses, et de membres de mouvements ecclésiaux, mais aussi de représentants fraternels d’autres confessions chrétiennes que le pape a spécialement salués.

Pour le pape, Joseph indique la voie de l’unité : « La vie de saint Joseph, vécue dans l’obéissance à la Parole, est un signe éloquent pour tous les disciples de Jésus qui aspirent à l’unité de l’Eglise. Son exemple nous incite à comprendre que c’est en se livrant pleinement à la volonté de Dieu que l’homme devient un ouvrier efficace du dessein de Dieu qui désire réunir les hommes en une seule famille, une seule assemblée, une seule Ecclesia ».

Benoît XVI affirme ainsi que la recherche de l’unité des disciples du Christ constitue pour eux « un défi majeur ». Le pape souligne que ce défi est celui d’une conversion au Christ et au Père céleste : « Elle nous conduit d’abord à nous convertir à la personne du Christ, à nous laisser toujours plus attirer par lui. C’est en lui que nous sommes appelés à nous reconnaître frères, enfants d’un même Père ».

La paternité de Dieu a été l’un des fils directeurs de l’homélie de Benoît XVI qui constitue, avec son homélie à la messe de jeudi matin, un ensemble très riche de ce que la théologie appelle la « josephologie » : le pape a tiré de la figure et de la vie de saint Joseph des enseignements théologiques concrets pour la vie des communautés chrétiennes, et les différents état de vie, dans le mariage, le sacerdoce ministériel ou la vie consacrée.

La paternité de Joseph est un reflet de la paternité de Dieu, explique tout d’abord Benoît XVI : « A la foule et à ses disciples, Jésus déclare : Vous n’avez qu’un seul Père. Il n’est en effet de paternité que celle de Dieu le Père, l’unique Créateur du monde visible et invisible. Il a cependant été donné à l’homme, créé à l’image de Dieu, de participer à l’unique paternité de Dieu. Saint Joseph illustre cela d’une façon saisissante, lui qui est père sans avoir exercé une paternité charnelle. Il n’est pas le père biologique de Jésus dont Dieu seul est le Père, et pourtant il va exercer une paternité pleine et entière ».

Le pape définit ainsi le rôle du père : « Etre père, c’est avant tout être serviteur de la vie et de la croissance ».

Il applique sa définition à Joseph : « Saint Joseph a fait preuve, en ce sens, d’un grand dévouement. Pour le Christ, il a connu la persécution, l’exil et la pauvreté qui en découle ». Exilé en terre d’Egypte, il trouvera donc refuge avec l’Enfant et sa Mère en terre africaine, soulignera ailleurs le pape.

Benoît XVI tire de la contemplation de la vie de saint Joseph des conséquences pour la vie des prêtres : « Chers frères prêtres, cette paternité, vous avez à la vivre dans le quotidien de votre ministère. En effet, comme le souligne la Constitution conciliaire Lumen Gentium, les prêtres doivent avoir, dans le Christ, un souci paternel envers ceux qu’ils ont spirituellement généré par le baptême et l’enseignement ».

Pour enraciner la mission, le pape insiste sur la célébration quotidienne de l’Eucharistie et le « lien profond » du prêtre avec le Christ « donné dans l’Eucharistie » : « Que la célébration de l’Eucharistie soit vraiment le centre de votre vie sacerdotale, alors elle sera aussi le centre de votre mission ecclésiale ».

Comme Joseph, le prêtre est appelé à vivre un effacement – joyeux – devant la présence et l’action de Dieu, explique le pape : « En célébrant ce sacrement au nom et en la personne du Seigneur, ce n’est donc pas la personne du prêtre qui doit être mise au premier plan ; celui-ci est un serviteur, un humble instrument qui renvoie au Christ lui-même s’offrant en sacrifice pour le salut du monde. Le ministère pastoral demande beaucoup de renoncements, mais il est aussi source de joie ».

Le pape recommande aussi « une relation confiante avec les évêques »,  une union « fraternelle » aux autres prêtres d’un même diocèse, et le soutien du « Peuple de Dieu » pour que les prêtres puissent « répondre avec fidélité à l’appel » de Dieu, à l’instar de Joseph appelé « à veiller sur Marie et sur l’Enfant-Jésus ».

Benoît XVI interprète ainsi le fait que Marie est la première à accueillir la Bonne Nouvelle : « Lorsque Marie reçoit la visite de l’ange lors de l’Annonciation, elle est déjà promise en mariage à Joseph. En s’adressant personnellement à Marie, le Seigneur associe donc déjà intimement Joseph au mystère de l’Incarnation ».

Et pour sa part Joseph, libre aussi, a pu dire son « oui » : « Il a consenti à se lier à cette histoire que Dieu avait commencé d’écrire dans le sein de son épouse. Il a alors pris chez lui Marie. Il a accueilli le mystère qui était en elle et le mystère qu’elle était elle-même. Il l’aima avec ce grand respect qui est le sceau des amours authentiques. Saint Joseph nous apprend que l’on peut aimer sans posséder ».

Plus encore, le pape parle de guérison des blessures affectives : Benoît XVI invite les fidèles à suivre l’exemple de saint Joseph pour « être conduits à la guérison de ses blessures affectives, à condition d’entrer dans le projet que Dieu a déjà commencé à réaliser dans les êtres qui sont auprès de lui ».

Pour ce qui est des mouvements ecclésiaux, le pape les exhorte à « manifester le visage aimant de Dieu pour les plus humbles, notamment à travers l’exercice des œuvres de miséricorde, l’éducation humaine et chrétienne des jeunes, le service de la promotion de la femme et de tant d’autres manières ».

Aux personnes consacrées, le pape a aussi donné l’exemple de saint Joseph : « Par votre fidélité sans réserve à vos engagements vous êtes dans l’Eglise, un germe de vie qui grandit pour l’avènement du Royaume de Dieu. A tout moment, mais d’une façon particulière lorsque la fidélité est éprouvée, saint Joseph rappelle à chacun le sens et la valeur de ses engagements ».

Le pape invite tous les baptisés à contempler la « richesse de la vocation » de Joseph et ce « modèle » qu’il  « demeure pour tous ceux et toutes celles qui ont voulu vouer leur existence au Christ, dans le sacerdoce comme dans la vie consacrée ou dans divers engagements du laïcat ».

« Joseph a en effet vécu dans le rayonnement du mystère de l’Incarnation. Non seulement dans une proximité physique, mais aussi dans l’attention du cœur. Joseph nous livre le secret d’une humanité qui vit en présence du mystère, ouverte à lui à travers les détails les plus concrets de l’existence ».

Pour le pape, Joseph est aussi le modèle d’une humanité unifiée : « Chez lui, il n’y a pas de séparation entre la foi et l’action. Sa foi oriente de façon décisive ses actions. Paradoxalement, c’est en agissant, en prenant donc ses responsabilités, qu’il s’efface le mieux pour laisser à Dieu la liberté de réaliser son œuvre, sans y faire obstacle. Joseph est un homme juste ».

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ZENIT Staff

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