Saint Augustin, modèle dans la recherche de Dieu

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Benoît XVI relit la vie de saint Augustin

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ROME, Mercredi 9 janvier 2008 (ZENIT.org) – « Que saint Augustin soit pour vous tous un modèle dans votre recherche de Dieu » : c’est l’invitation lancée par Benoît XVI aux francophones à la fin de sa catéchèse sur la vie de saint Augustin d’Hippone (354-430).

Le pape a consacré toute sa catéchèse à rappeler l’itinéraire intellectuel et spirituel qui a conduit Augustin du paganisme et de la philosophie, notamment manichéenne, à la foi dans le Christ Jésus.

Pour le pape, Augustin est en effet un modèle de l’œuvre de la grâce divine qui oriente les événements de la vie des hommes vers la connaissance de la Vérité, vers l’union au Christ et le service des frères.

« Je suis heureux, disait le pape en français, de vous accueillir, chers pèlerins francophones. Je salue en particulier les jeunes du lycée d’enseignement agricole privé, de Saint-Maximin. Que saint Augustin soit pour vous tous un modèle dans votre recherche de Dieu et qu’il vous aide à approfondir votre foi ! Avec ma Bénédiction apostolique ».

Benoît XVI voit en saint Augustin « un homme de passion et de foi, pasteur infatigable, qui a eu une influence considérable et dont le nom est souvent connu même de ceux qui ne connaissent pas le christianisme ».

Il citait, en italien, cette phrase de Paul VI : « On peut dire que toute la pensée de l’antiquité conflue dans son œuvre et que de celle-ci dérivent des courants de pensée qui parcourent toute la tradition doctrinale des siècles suivants » (AAS, 62, 1970, p. 426).

« Augustin est également le Père de l’Eglise qui a laissé le plus grand nombre d’œuvres, a souligné le pape. Son biographe Possidius dit qu’il semblait impossible qu’un homme puisse écrire autant de choses dans sa vie ».

Pour reconstruire la vie d’Augustin, Benoît XVI renvoie aux fameuses « Confessions », premières du genre dans la littérature. Le pape y voit une « extraordinaire autobiographie spirituelle, écrite en louange à Dieu, qui est son œuvre la plus célèbre (…),  car ce sont précisément les « Confessiones » d’Augustin, avec leur attention à la vie intérieure et à la psychologie, qui constituent un modèle unique dans la littérature occidentale, et pas seulement occidentale, même non religieuse, jusqu’à la modernité ».

« Cette attention à la vie spirituelle, au mystère du ‘moi’, au mystère de Dieu qui se cache derrière le ‘moi’, est une chose extraordinaire sans précédent et restera pour toujours, comme un ‘sommet’ spirituel », a ajouté le pape.

En français, le pape résumait ainsi les premiers pas intellectuels de saint Augustin jusqu’à sa conversion au christianisme : « Augustin est né à Taghaste, en Numidie, dans l’Afrique romaine, en 354. D’une vive intelligence, il étudie à Madaure et à Carthage où il lit l’Hortensius, de Cicéron, qui éveille en lui l’amour de la sagesse, alors que la lecture de la Bible le laisse insatisfait. Le jeune intellectuel est alors proche du manichéisme, qui lui apparaît plus rigoureux et plus rationnel que le christianisme. Il reviendra à Carthage comme brillant maître de rhétorique, mais déçu de la foi des manichéens incapable de résoudre ses doutes, il part pour Rome, puis pour Milan où il suit les prédications de l’Évêque Ambroise. Sa conversion au christianisme, le 15 août 386, sera l’aboutissement d’un long cheminement intérieur ».

Mais ce qui fait aussi la grandeur de saint Augustin, c’est son itinéraire de pasteur, que le pape résumait ainsi : « Après son baptême, Augustin décide de rentrer en Afrique pour pratiquer une vie de type monastique au service de Dieu. Il s’établit à Hippone pour y fonder un monastère. En 391, il y est ordonné prêtre, puis évêque en 395. Il fut un pasteur exemplaire, prêchant souvent, soutenant les pauvres, prenant soin de la formation du clergé. Pendant ses 35 années d’épiscopat, il exerça une influence très grande sur le christianisme de son temps ».

Benoît XVI insistait spécialement sur les derniers moments du grand évêque, et sa façon de s’imprégner concrètement de la Parole de Dieu : « Frappé par la fièvre, alors que depuis presque trois mois sa ville d’Hippone était assiégée par les envahisseurs vandales, l’évêque – raconte son ami Possidius dans Vita Augustini – demanda que l’on transcrive en gros caractères les psaumes pénitentiels ‘et il fit afficher les feuilles sur le mur, de sorte que se trouvant au lit pendant sa maladie il pouvait les voir et les lire, et il pleurait sans cesse à chaudes larmes’ (31, 2). C’est ainsi que s’écoulèrent les derniers jours de la vie d’Augustin, qui mourut le 28 août 430, alors qu’il n’avait pas encore 76 ans ».

Le pape consacrera ses prochaines catéchèses à l’œuvre – immense – de saint Augustin et à son « parcours intérieur ». Ce Père et Docteur de l’Eglise est en effet pour lui un compagnon de route : qu’il suffise de citer sa thèse de doctorat sur « Le peuple et la maison de Dieu dans l’enseignement de saint Augustin sur l’Eglise » (1953), son voyage de l’avril 2007 à Pavie, au tombeau de saint Augustin (cf. Zenit 20 avril 2007), et la coquille présente sur son blason, inspirée par une anecdote racontée par Augustin.

Comme le cardinal Joseph Ratzinger l’explique, à propos de son blason épiscopal, dans son récit autobiographique, « Ma vie, souvenirs (1927-1977) » : « J’ai choisi pour moi deux autres symboles : en premier lieu la coquille, d’abord signe de notre pèlerinage, de notre marche: ‘Nous n’avons pas de cité permanente sur la terre’. Mais elle me rappelait aussi une légende selon laquelle saint Augustin, méditant sur le mystère de la Sainte Trinité, vit un enfant sur la plage jouer avec un coquillage, à l’aide duquel il essayait de puiser l’eau de la mer dans un trou. Et cette parole lui aurait été donnée : il est plus difficile à ton intelligence d’appréhender le mystère divin que de transvaser la mer entière dans un petit trou. Ainsi la coquille me rappelle mon grand maître saint Augustin, mes travaux de théologie et la grandeur du mystère qui dépasse toute science » (pp. 141-142).

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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