Rwanda/Anniversaire du génocide : « La mort n’a pas le dernier mot »

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Message de Benoît XVI au président Kagame

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ROME, Lundi 21 mai 2007 (ZENIT.org) – « La mort n’a pas le dernier mot », déclare le pape Benoît XVI dans un message à M. Paul Kagame, président de la République du Rwanda, en date du le 3 avril 2007, et publié ce 21 mai par la salle de presse du Saint-Siège, pour le 13e anniversaire du génocide qui a frappé ce pays en 1994.

Le treizième anniversaire du début du génocide au Rwanda a été marqué, le 7 avril, par une journée de deuil national, coïncidant avec le Samedi Saint, selon le calendrier de l’Église catholique et d’autres confessions chrétiennes.

« Pour les croyants, écrit le pape, ce samedi n’est pas un samedi comme les autres, mais il s’agit d’un des jours les plus importants sur le plan liturgique : après la tragédie du Golgotha, où les païens ont crucifié l’Innocent, les croyants attendent la pleine réalisation de la parole du Christ qui a dit : ‘Moi, je suis la résurrection et la vie’ (Jn 11, 25) ».

« Ce samedi sera aussi pour les Rwandais, rappelle Benoît XVI, un jour très important et différent des autres jours, parce qu’ils feront mémoire des centaines de milliers de personnes innocentes qui, il y a treize ans, furent les victimes de terribles massacres du génocide. Emportés par cette marée de haine et de vengeance, beaucoup de religieux et d’ecclésiastiques perdirent aussi la vie ».

Le pape rend hommage au clergé et aux religieuses et religieux qui ont perdu la vie lors du génocide en disant : « L’Église connaît les effets du ‘mystère d’iniquité’ (2 Th 2, 7), mais elle sait aussi que la mort n’a pas le dernier mot, parce qu’elle a été vaincue par la mort victorieuse du Fils de Dieu et que toute personne possède en elle des qualités et des énergies suffisantes pour triompher du mal par le bien, spécialement si elles sont soutenues par la puissance du Christ Rédempteur ».

Il souligne la part que les évêques prennent dans la célébration de ce tragique anniversaire en disant : « En signe de proximité et de communion avec leur concitoyens, les Évêques du Rwanda ont décidé de reporter la célébration de certains sacrements de l’Église – baptêmes et mariages – parce qu’une telle célébration est généralement accompagnée par des festivités en famille et avec des amis, qui ne sont pas compatibles avec le deuil national ».

« Je désire, moi aussi, ajoute le pape, m’unir à votre deuil national et en particulier à la prière pour toutes les victimes de cet horrible carnage, sans aucune distinction de croyance religieuse ou d’appartenance ethnique et politique ».

Le pape encourage la réconciliation et la reconstruction » : « Je souhaite, dit-il, ardemment que tous les Rwandais, guidés par les Autorités civiles et religieuses, s’engagent de manière plus généreuse et plus efficace en faveur de la réconciliation nationale et pour la construction d’un pays nouveau, dans la vérité et dans la justice, dans l’unité fraternelle et dans la paix ».

Il rappelle, en citant l’enseignement social de l’Eglise, que l’Evangile authentiquement vécu offre l’énergie pour atteindre ces objectifs : « Les motivations religieuses, qui sont à la base de l’engagement des catholiques dans la vie quotidienne, familiale et sociale, et les principes moraux qui en découlent, constituent un point de rencontre entre les chrétiens et tous les hommes de bonne volonté (Cf. Compendium de la Doctrine sociale, n. 579) ».

« La foi chrétienne, qui est partagée par la majorité du peuple rwandais, insite le pape, constitue, si elle est vécue avec cohérence et en plénitude, une aide efficace pour dépasser un passé d’erreurs et de mort, dont le point culminant fut le génocide de 1994 ; dans le même temps, cette foi stimule la confiance dans la possibilité offerte à tous les Rwandais, réconciliés entre eux, d’édifier ensemble un avenir meilleur, en redécouvrant la nouveauté de l’amour, qui est la seule force pouvant conduire à la perfection personnelle et sociale, et orienter l’histoire vers le bien (ibidem, n. 580) ».

Enfin, Benoît XVI accorde à tout le peuple rwandais sa bénédiction spéciale.

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ZENIT Staff

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