Royaume Uni : Manipulation de l’ADN et transmission, danger !

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« FIV trois parents » : une technique controversée

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ROME, Jeudi 17 mars 2011 (ZENIT.org) – « « FIV trois parents » : une technique controversée », titre « Gènéthique », la revue de presse de la fondation Lejeune. Une technique qui fait tirer le signal d’alarme.

Au Royaume-Uni, le secrétaire à la santé Andrew Lansley a demandé à la Human Fertilisation and Embryology Authority, organisme britannique d’observation de la fertilité, de mener une enquête sur une technique de fécondation in vitro menant à des embryons issus de trois parents.

Cette technique, dénommée « FIV trois-parents » (three-parent IVF), conçue par le Pr. de neurologie Doug Turnbull de l’université de Newcastle, vise à remédier à la transmission de maladies mitochondriales, incurables et mortelles. Près de 100 enfants atteints d’une maladie mitochondriale naissent chaque année au Royaume-Uni. Les mitochondries sont les minuscules éléments présents dans le cytoplasme des cellules et produisant leur énergie.  A la différence de l’ADN présent dans la majeure partie du corps humain, l’ADN mitochondrial est transmis uniquement par la mère.

La technique du Pr. Turnbull, décrite en 2010 dans la revue Nature*, consiste à remplacer l’ADN mitochondrial défectueux d’un oeuf fécondé par celui de l’embryon d’une autre femme (Cf. Synthèse de presse du 16/04/10). Les noyaux de l’ovocyte et du spermatozoïde de l’oeuf fécondé par FIV sont transférés dans l’oeuf fécondé d’une donneuse à l’ADN mitochondrial sain dont on a préalablement retiré les noyaux. L’embryon résultant serait alors implanté à la femme ayant donné son matériel génétique mais dont l’ADN mitochondrial n’est pas sain. 98% de l’ADN des enfants qui naîtraient de cette « thérapie » seraient hérités de leur parents et le reste serait issu de l’ADN de la donneuse. Les chercheurs affirment que les gènes de la donneuse ne modifieraient pas l’apparence de l’enfant ni sa personnalité mais l’empêcherait de mourir précocement.

« Nous ne sommes pas prêts à la mettre en oeuvre chez des patients maintenant, mais la science progresse très rapidement et nous devons obtenir du Parlement de discuter de cette technique à nouveau. Nous prévoyons que l’examen pourrait prendre environ un an » déclare le le Pr. Alison Murdoch, chef du Département de médecine de la reproduction à l’Université de Newcastle.

Cette technique pose de nombreuses questions éthiques et suscite des critiques. Le Dr. David King, de Human Genetics Alert, a ainsi souligné que les scientifiques trafiqueraient l’héritage génétique : « cela modifie les composants génétiques de chaque cellule de l’enfant […] Si c’est une fille, alors ces changements seront transmis à tous ses descendants. Jusqu’à présent, il y a eu un consensus selon lequel nous ne devrions pas manipuler l’ADN de l’homme de la sorte ».

* Nature, « Pronuclear transfer in human embryos to prevent transmission of mitochondrial DNA disease« , Lyndsey Craven, Helen A. Tuppen, Gareth D. Greggains, Stephen J. Harbottle, Julie L. Murphy, Lynsey M. Cree, Alison P. Murdoch, Patrick F. Chinnery, Robert W. Taylor, Robert N. Lightowlers, Mary Herbert & Douglass M. Turnbull, 14/04/10

Sources : Bioedge (Michael Cook) 12/03/11 – Daily Mail (David Derbyshire) 12/03/11 – Science Insider (John Travis) 11/03/11

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ZENIT Staff

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