Rome a un nouveau musée de 1250 m2 : celui de la Propaganda Fide

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Un parcours multimédia et inédit

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ROME, Mercredi 9 décembre 2010 (ZENIT.org) – Rome a un nouveau musée de 1250 m2 qui propose un parcours multimédia et inédit : celui du palais « borrominien » de la « Propaganda Fide », à deux pas de la Place d’Espagne, et aujourd’hui siège de la Congrégation romaine pour l’évangélisation des peuples. Il regroupe 400 ans d’histoire des missions et des cultures à la rencontre de l’Evangile.

Des documents et des archives photographiques, des chefs d’oeuvre jusqu’ici inaccessibles au public, à commencer par la Chapelle des Mages due elle aussi à Borromini, dont les quatre chapelles latérales sont ornées de représentations des saints patrons de l’Eglise de Rome, Pierre et Paul, mais aussi de saints Philippe Néri et François de Sales.

Le palais a été entièrement restauré : une dépense de plus de 15 millions d’euros, dont 1,3 pour le musée, notamment en raison du détournement du torrent qui descendait autrefois du Pincio là où ont été construits les fameux escaliers de la Place d’Espagne portant à la Trinité des Monts.

Puis il a été détourné à nouveau pour les travaux du métro : le cours d’eau passe donc sous le palais de la Propaganda Fide, devenu pour cela instable et nécessitant des interventions sur la structure.

Jusqu’à la fin de l’année le parcours sera ouvert au public l’après-midi, du lundi au vendredi, de 14 h 30 à 18 h, et en 2011, trois après-midi par semaine, le lundi, le mercredi et le vendredi aux mêmes heures.

Des guides « audio » seront disponibles dans plusieurs langues dont le français. Et deux catalogues seront à la disposition du grand public et des experts.

Parmi les chefs d’œuvres et les curiosités, on remarque ce portrait d’Ezzelino da Romano – un peu ahuri – par Antonio Canova, plus connu comme sculpteur. Il s’agit d’un canular de génie. En effet, en 1784, Antonio d’Este et le prince Rezzonico della Torre voulaient confondre un marchand de Naples, Locatelli Svelato, faisant passer le tableau pour celui d’un maître de la Renaissance. C’est en enlevant le cadre du tableau que les conservateurs ont été surpris de découvrir la date et la signature et leurs recherches ont abouti à retrouver l’histoire curieuse de ce portrait.

Citons quelques uns des précieux documents exposés. L’un d’eux touche un saint français : c’est le récit, en chinois du martyre, en 1840, de saint Gabriel Perboyre (1802-1840), lazariste.

Le patriarche copte orthodoxe d’Alexandrie, Mattia, écrit, en 1637, au pape Urbain VIII – un magnifique manuscrit en arabe – pour le remercier de sa lettre que lui a remise frère Angelo de Pistoia.

Des Arméniens d’Echmiadzine en appellent, en 1661, à Alexandre VII, se plaignant des traitements réservés aux chrétiens dans l’empire turc.

On note aussi une plainte des évêques et pèlerins arméniens auprès du pape après avoir été détroussés par des pirates « latins » de Livourne, en 1687.

En 1741, quatre ans avant l’expulsion des missionnaires, un texte atteste que le roi du Tibet donne le droit aux prêtres catholiques de prêcher, de célébrer les sacrements, et les distinguent des marchands étrangers, reconnaissant leur rôle essentiellement spirituel.

En 1766, une lettre circulaire de l’empereur de Chine K’ang-Hsi – en chinois, en tartare et en latin – parle au pape Clément IX en faveur des « rites chinois » : elle est aussi signée de plusieurs jésuites (Jean-François Fouquet, Joachim Bouvet, Joseph Suares) et de prêtres diocésains présents en Chine.

Des chrétiens de Corée demandent au pape d’envoyer des prêtres, en 1784, alors que la communauté chrétienne subit de violentes persécutions : une lettre que son messager portait dans la doublure de son pantalon. Mais il fut pris, tué, et enseveli : ce n’est que des années plus tard que l’on retrouva son corps et la lettre.

Les documents attestent aussi qu’en 1648, la typographie polyglotte de la Propaganda Fide (fondée en 1627) pouvait imprimer en 22 langues (c’est-à-dire 22 alphabets).

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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