Retraite au Vatican: Pourquoi Paul a-t-il fait 8.000 km à pied?

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Méditations de Mgr Comastri

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CITE DU VATICAN, Lundi 10 mars 2003 (ZENIT.org) – Pourquoi Paul a-t-il fait 8.000 km à pied? Mgr Comastri répond dans le cadre de la retraite qu’il prêche au Vatican sur le thème « Dieu est amour: repartir de cette bonne nouvelle ». Mgr Angelo Comastri a donné, lundi matin, des méditations sur deux thèmes: « Le témoignage suppose la rencontre » et « Quel chemin pour rencontrer le Seigneur? »

Au micro de Radio Vatican, Mgr Comastri résume ces méditations: « Le christianisme repose sur la certitude que Dieu est entré dans l’histoire des hommes et si Dieu est entré dans l’histoire des hommes, Dieu est incontrôlable. Dieu peut se faire proche. Dieu peut même être vu. Et ceux qui rencontrent Dieu, qui voient Dieu, deviennent nécessairement témoins de Dieu. Mais pour qu’il y ait témoignage, il faut une rencontre. L’Apôtre Paul rencontre Jésus sur la route de Damas. Après la rencontre avec Jésus, Paul n’arrive plus à s’arrêter. On estime que Paul a parcouru environ 8.000 kilomètres à pied et environ 9 à 10.000 kilomètres en bateau. Mais pourquoi? Parce qu’il n’arrivait plus à garder en lui le feu qui l’avait rempli lors de sa rencontre avec Jésus. Mais s’il n’y avait pas eu cette rencontre, Paul n’aurait jamais été le témoin du Christ ».

Mgr Comastri évoque aussi la figure de saint François d’Assise. « Jusqu’à l’âge de 20 ans, saint François était un chrétien, mais « moyen ». La rencontre avec le Christ avait été très faible. Mais lorsque dans la petite église de San Damiano, François ouvrit soudain les yeux sur le mystère du Crucifié, et sentit dans la foi que le Crucifié hurlait l’amour de Dieu, criait l’amour de Dieu, ce jour-là, François changea. Thomas da Celano écrit que ce jour-là François a commencé à ressentir de la compassion pour le Seigneur. Cette façon de parler de Thomas da Celano est curieuse: qu’est-ce qu’il veut dire? En général, nous disons que Dieu a de la compassion pour nous. Thomas da Celano au contraire écrit que François a commencé à ressentir de la compassion pour le Seigneur, parce qu’il a compris que Dieu est Amour et il a compris que cet amour est sans réponse. Alors, il a ressenti un grand besoin d’y répondre, mais ce besoin de témoigner s’est manifesté au moment où François a rencontré Jésus, a ouvert les yeux de la foi sur Jésus ».

Puis, le prédicateur a offert un témoignage plus récent, celui de Jacques Fesch, ce jeune Français condamné à mort pour meurtre et guillotiné le 1er octobre 1957. Il était père d’une petite fille à laquelle il a légué un bel héritage spirituel: l’itinéraire de sa conversion en prison, sous l’influence de sainte Thérèse de Lisieux. Son procès de béatification a été ouvert.

« En prison, explique Mgr Comastri, ce jeune homme était enfermé dans sa solitude et n’arrivait pas à trouver la paix. Il frappait même les murs de sa cellule et une nuit il se mit à crier: « Mon Dieu, mon Dieu! » et s’étonna lui-même d’avoir invoqué Dieu sans jurer. A ce moment-là, raconte-t-il, son orgueil s’est écroulé et il s’est retrouvé dans les bras de Dieu. Il a rencontré Dieu; Et à partir de là, il a ressenti le besoin de raconter à tous le visage de Dieu qu’il avait connu cette nuit-là, et il est devenu apôtre en prison, apôtre auprès de sa femme qui était athée, auprès de son père qui était athée, et il est mort en s’abandonnant dans les bras de Jésus. Avant de passer sous la guillotine, il s’écria: « Jésus, aide-moi! Toi seul peux m’aider! ». Lui, condamné, a invoqué le condamné du Golgotha, convaincu que dans des moments extrêmes de la vie, la seule ancre, c’est Dieu. Mais il y avait eu une rencontre ».

Mgr Comastri précisait ensuite les conditions nécessaires à cette rencontre. « La réponse, disait-il, nous vient une fois encore de la Parole de Dieu, de l’Ancien et du Nouveau Testament. Dans l’Ancien Testament, il est dit à différents endroits que « ceux que Dieu appelle, et ceux qui répondent à Dieu sont toujours et seulement les humbles ». Abraham est âgé et il est appelé à devenir père. Non, ce n’était pas une plaisanterie. Mais un défi, un défi à l’orgueil et Abraham devint le père des croyants. Jacob était orgueilleux mais il a dû lutter sur la rive du Yabok. Cette lutte que raconte le Livre de la Genèse, est une lutte entre le non-croyant et le croyant, l’orgueil et l’humilité. Jacob a lutté et à la fin il a traversé le torrent, c’est-à-dire, il s’est fait humble, et il a eu confiance en Dieu. C’est pourquoi Dieu a changé son nom. « Tu n’es plus Jacob, tu t’appelleras Israël. Tu as lutté et tu as vaincu. C’est-à-dire: « Tu t’es fait humble ». Dans l’évangile, nous nous rendons compte que la plus grande croyante est la créature la plus humble, Marie. En Marie, l’expérience de Dieu atteint un sommet. Son ouverture à Dieu est si forte que par son « Oui » elle devient la demeure de Dieu parmi les hommes. Le fiat de Marie donne un corps du Fils de Dieu, une chair et un sang humains. Marie est la plus grande expérience de Dieu parce que le Cœur de Marie a été le cœur le plus humble qui soit sur la face de la terre. Alors, voilà la conclusion de cette première journée: soyons humbles. Le Bon pape Jean le disait souvent: « Mettons notre orgueil sous nos pieds ». C’est une condition indispensable pour rencontrer Dieu et devenir témoins de Dieu ».

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ZENIT Staff

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