« Renoncez à la violence » : Appel de Benoît XVI aux groupes armés

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Discours du pape au Corps diplomatique (4)

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ROME, Lundi 11 janvier 2010 (ZENIT.org) – Benoît XVI demande une nouvelle fois à tous les groupes armés du monde de renoncer à la violence. Il demande « justice, solidarité et clairvoyance » pour les migrants et pour les chrétiens persécutés, en appelant à la liberté religieuse. Il invite à un « gros effort d’éducation » pour surmonter les défis actuels.

Benoît XVI a reçu ce matin au Vatican les membres du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, pour le traditionnel échange de vœux du début de l’année civile.

La joie de la paix

« En cette circonstance solennelle, je voudrais renouveler l’appel que j’ai lancé le 1er janvier, lors de la prière de l’Angelus, à ceux qui font partie de groupes armés, quels qu’ils soient, afin qu’ils abandonnent la voie de la violence et ouvrent leur cœur à la joie de la paix », déclare le pape (cf. Zenit du 1er janvier 2010).

Le pape déplore les « graves violences » dans différents pays, les « fléaux de la pauvreté et de la faim », les « catastrophes naturelles » et la « destruction de l’environnement », comme contraignant les populations à « abandonner leur propre terre ». « Face à un tel exode, je désire exhorter les autorités civiles, intéressées à divers titres, à œuvrer avec justice, solidarité et clairvoyance », demande le pape.

Chrétiens du Moyen Orient

Le pape mentionne spécialement les chrétiens du Moyen Orient pour lesquels il a convoqué un synode : « Assaillis de diverses manières, jusque dans l’exercice de leur liberté religieuse, ils quittent la terre de leurs pères, où se développa l’Eglise des premiers siècles. C’est pour leur apporter un soutien et pour leur faire sentir la proximité de leurs frères dans la foi que j’ai convoqué pour l’automne prochain l’assemblée spéciale du synode des évêques sur le Moyen Orient ».

Benoît XVI souligne que la racine de la crise – économique et environnementale -, et des conflits, est « d’ordre moral », ce qui demande un « grand effort d’éducation, afin de promouvoir un changement effectif des mentalités et d’établir de nouveaux modes de vie ».

Le pape indique la ressource des croyants, à une condition : « La communauté des croyants peut et veut y participer, mais, pour ce faire, il faut que son rôle public soit reconnu. »

Identité chrétienne, un rôle irremplaçable

Or, le pape constate de « l’hostilité », en Occident et une conception fermée de la laïcité : « Malheureusement, dans certains pays, surtout occidentaux, se diffuse parmi les milieux politiques et culturels, ainsi que dans les médias, un sentiment de peu de considération et parfois d’hostilité, pour ne pas dire de mépris, envers la religion, en particulier la religion chrétienne. Il est clair que si le relativisme est considéré comme un élément constitutif essentiel de la démocratie, on risque de ne concevoir la laïcité qu’en termes d’exclusion ou, plus exactement, de refus de l’importance sociale du fait religieux ».

Le pape invite au contraire à une « laïcité positive, ouverte, qui, fondée sur une juste autonomie de l’ordre temporel et de l’ordre spirituel, favorise une saine collaboration et un esprit de responsabilité partagée », en citant l’entrée en vigueur, en Europe, du Traité de Lisbonne, qui, « a ouvert une nouvelle phase de son processus d’intégration, que le Saint-Siège continuera à suivre avec respect et avec une attention bienveillante ».

« Le Traité prévoit que l’Union européenne maintienne avec les Eglises un dialogue ‘ouvert, transparent et régulier’ (art. 17) », relève le pape qui espère que « dans la construction de son avenir, l’Europe sache toujours puiser aux sources de sa propre identité chrétienne », une question abordée lors de son voyage en République tchèque, en septembre 2009.

L’identité chrétienne de l’Europe, souligne le pape, « a un rôle irremplaçable pour la formation de la conscience de chaque génération et la promotion d’un consensus éthique de base qui est utile à toute personne qui appelle ce continent ‘ma maison’ ! » (Rencontre avec les Autorités politiques et civiles et avec le Corps diplomatique, 26 septembre 2009).

La différence sexuelle, pas arbitraire

Enfin, dans la « problématique complexe » de l’environnement le pape épingle une « attaque » venant de « lois » ou de « projets » qui, « au nom de la lutte contre la discrimination, attentent au fondement biologique de la différence entre les sexes », dans « des pays européens ou du continent américain ».

Le pape rappelle à ce propos que la liberté humaine « ne peut être absolue, parce que l’homme n’est pas Dieu, mais image de Dieu, sa créature ». Il en tire cette conclusion : «  Pour l’homme, le chemin à suivre ne peut être fixé par l’arbitraire ou le désir, mais doit consister, plutôt, à correspondre à la structure voulue par le Créateur », entendez, dans la différence sexuelle notamment.

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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