Rencontre des responsables religieux du monde

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Des propositions pour le G8 de l’Aquila au mois de juillet

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ROME, Vendredi 19 juin 2009 (ZENIT.org) – Alors que la crise économique et financière touche le monde entier, les responsables religieux du monde soulignent la nécessité d’un « nouveau paradigme moral pour affronter les défis ».  

C’est le message qui ressort du document final de la 4e rencontre des responsables religieux qui s’est déroulée à Rome les 16 et 17 juin en vue de la réunion du G8 de juillet prochain à L’Aquila (Italie). Plus de 80 représentants de l’Eglise catholique, d’autres confessions chrétiennes, de juifs, de musulmans, de bouddhistes, de la Conférence mondiale des religions pour la paix et du Rissho Kosei Kai du Japon, y ont participé. 

Les responsables des religions et des traditions religieuses mondiales se disent « unis par un engagement commun pour la justice et la défense de la vie humaine, la construction du bien commun et la conviction de la dignité inviolable, établie par Dieu, de toute personne, de sa conception à sa mort » naturelle. 

Face à une crise financière et économique qui « pèse surtout sur les pauvres », ils soutiennent la nécessité d’un « nouveau pacte financier » qui « affronte les causes de la crise financière », « reconnaisse les principes moraux fondamentaux », « implique tous les agents du secteur » et « donne la plus grande importance au besoin urgent de financer le développement ».

La « contribution décisive » des religions

« A l’heure de la crise économique où beaucoup de certitudes s’écroulent, nous sentons de manière encore plus importante le besoin d’une orientation spirituelle », observent les responsables religieux, se disant convaincus que « la vie spirituelle et la liberté de la pratiquer sont une garantie véritable pour une paix authentique ». 

Selon eux, « une approche spirituelle peut répondre au besoin de valeurs de notre société contemporaine » où « le matérialisme prend souvent la forme de l’idolâtrie et se révèle impuissant face à la crise actuelle ». 

Dans ce contexte, ils expriment leur conviction que les religions peuvent offrir « une contribution décisive à la recherche du bien commun ». 

« Il faut confier la sagesse spirituelle aux grandes religions mondiales pour indiquer une voie éthique pour la justice et le développement humain », déclarent-ils. 

A l’image des précédentes rencontres de responsables religieux mondiaux, ils exhortent encore une fois à respecter les Objectif du Millénaire, prévu pour 2015 mais qui ne pourront être atteint à cette date. 

« La crise actuelle a aggravé la situation de ceux que les Objectifs du millénaire doivent aider », dénoncent-ils, rappelant que « l’Afrique est fortement touchée par la crise financière mondiale et cela risque sérieusement de causer du tort à ses efforts contre la pauvreté ». 

« Nous espérons que la communauté internationale mette l’Afrique au centre des politiques pour le développement, trouvant de nouvelles sources pour financer la coopération et favoriser l’engagement des Etats et des sociétés civiles des pays africains dans une perspective de renaissance du continent tout entier », relèvent-ils.

Guerre, prolifération nucléaire, immigration clandestine

Soixante-dix ans après le début de « la seconde guerre mondiale, une grande tragédie pour l’humanité », les responsables religieux exhortent les nations à « résister » et à ne pas faire de la « guerre un moyen de politique internationale », ainsi qu’à « accomplir tous les efforts possibles pour rétablir une paix juste pour tous ». 

A l’occasion du sommet du G8 qui se déroulera à L’Aquila du 8 au 10 juillet, ils demandent aussi de poursuivre une mise en place « rigoureuse de la réduction nucléaire et des politiques de non prolifération pour atteindre l’objectif d’un désarmement nucléaire total ». 

Alors que les Etats qui possèdent officiellement les armes nucléaires doivent « travailler pour éliminer les armes existantes le plus rapidement possible », ceux qui n’ont pas reconnu qu’ils la possèdent doivent « le reconnaître, assumer les mêmes engagements pour leur élimination et adhérer au Traité de non-prolifération ». 

De la même manière, les responsables religieux attirent l’attention sur la « plaie du nombre croissant d’immigrés ‘illégaux’ et sur l’absence de règles adaptés pour les défendre ». 

« Nous exhortons à respecter les pleins droits et la dignité des personnes », demandent-ils, en soulignant que « la pression écologique » peut accélérer de manière notable le phénomène migratoire.  

L’importance du dialogue 

Face « aux menaces et aux défis » d’une période de crise pour nos sociétés, les responsables rappellent donc leur engagement « à travailler avec toutes les personnes de bonne volonté pour la réalisation du bien commun », demandant « l’institution de mécanismes de dialogue entre communautés religieuses, responsables politiques, organisations internationales et structures de la société civile ». 

« Notre méthode et notre force, la force d’hier, d’aujourd’hui et de demain, sera toujours et seulement celle de la transformation des cœurs et de l’action partagée à travers le dialogue », déclarent-ils. 

Le dialogue, concluent-ils, « est un art que chacun doit pratiquer et cultiver dans et entre les religions, les cultures et la politique ». Cela « demande du courage et rend les personnes capables de se voir réciproquement de manière plus claire, nous permettant d’offrir vie et espérance aux nouvelles générations ». 

Le communiqué final se termine en rappelant l’engagement des responsables religieux à se rencontrer une nouvelle fois au Canada, en juin 2010. 

Roberta Sciamplicotti

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ZENIT Staff

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