Rencontre de Rimini : Témoignages d'un évêque et d'une éducatrice

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ROME, Vendredi 4 septembre 2009 (ZENIT.org) – Nous proposons ci-dessous deux témoignages de vie chrétienne, celui d’un évêque et celui d’une mère de famille qui a lancé un projet d’accueil d’enfants. Tous deux étaient présents au « Meeting de Rimini » (Italie), le 25 août dernier.

Mgr Filippo Santoro est évêque de Petrópolis, dans l’Etat de Rio de Janeiro, depuis cinq ans. Et pourtant, il n’avait jamais imaginé aller un jour au Brésil.

« Toi, irais-tu volontiers au Brésil ? » lui a un jour demandé don Luigi Giussani, fondateur du Mouvement « Communion et libération ». « Ce ‘volontiers’ m’a blessé et je lui ai répondu aussitôt : ‘Si tu me le demandes, j’y vais!’ », a raconté l’évêque.

Et il partit. C’était en 1984. Arrivé à Rio, Filippo Santoro se mit à donner des cours de théologie à l’université catholique de la ville, remplaçant à ce poste Clodovis Boff, le frère du plus célèbre Leonardo, mais qui était lui aussi un représentant bien connu de la théologie de la libération, très répandue en Amérique Latine.

C’est ainsi qu’il décida d’utiliser comme méthode théologique de son enseignement « non pas une dialectique, mais la présence », car « la communion vient avant la libération. Et non le contraire ».

« Et la communion était pour moi le regard et l’étreinte de don Giussani et des amis où était pratiquée la totale diversité de l’étreinte du Christ. De la communion à la libération », a expliqué Mgr Santoro.

Pour l’évêque, il est en effet « indispensable d’offrir des faits qui indiquent la présence du Mystère parmi nous, avant toute analyse sociale, avant les catégories du pauvre, de la mondialisation, de l’écologie et de la culture ».

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Et ainsi deviennent encore plus vraies les paroles de don Giussani : « La libération c’est quand le destin est plus proche du cœur de l’homme ».

Le second témoignage est celui d’ Amparito Espinoza, 38 ans, éducatrice à Pisullì, dans un quartier périphérique de Quito, en Equateur.

Amparito fut l’une des premières à se lancer dans un projet de la Fondation non gouvernementale Avsi appelé Pelca (Paître dans la maison, qui est une sorte de « garderie pour enfants » ), né pour assister les enfants et les familles les plus pauvres qui habitent dans les zones rurales du Manabì.

A un certain moment de sa vie, après avoir déjà souffert de la perte d’une petite fille de 16 mois, Amparito est abandonnée par son mari alors qu’elle est enceinte d’Amanda, qui aura 16 ans en ce mois de septembre. Son mari, deux ans après l’avoir quittée pour épouser une autre femme, revient en arrière. Elle l’accueille et un jour découvre d’être de nouveau enceinte.

Mais en 2003, les médecins diagnostiquent à Anthony une cardiopathie incurable. L’enfant n’a que quatre ans.

« Je passais mes journées à l’hôpital avec lui, a raconté Amparito. Souvent, il se réveillait et me disait : ‘Je t’aime maman, ne t’inquiète pas, le Seigneur me guérira’ ».

Au bout de neuf mois, le petit arriva au bout de ses forces. « Il mourut sous mes yeux et je ne pouvais rien faire. Tout devint noir ». J’étais seule et sans argent, j’étais « en colère avec Dieu ». Amanda étudiait dans une école religieuse gérée par les sœurs missionnaires du Saint côté, qui l’avaient soutenue durant la maladie d’Anthony, au plan aussi bien financier qu’humain.

« Qu’attends-tu de moi, Seigneur ? Si je ne suis pas méchante, pourquoi m’arrive-t-il tout cela ? Je ne veux plus pleurer, mets-moi où tu veux, mais de manière à ce que je sois utile aux autres », disait-elle.

Un jour, elle rencontra Stefania Famlonga, responsable de l’Avsi en Equateur, qui lui donnera une nouvelle raison d’espérer et de recommencer à vivre.

« Les choses qui t’arrivent dans la vie, dit aujourd’hui Amparito, même les plus dramatiques, comme la mort d’un enfant, n’arrivent pas par hasard ou par caprice mais pour nous permettre de comprendre la volonté du Seigneur ».

Avec Stefania, elle se met donc à suivre le projet Pelca, qui prévoit aussi une maison d’accueil et une garderie pour enfants après l’école, rencontrant périodiquement des groupes de mères pour les aider à éduquer leurs enfants. Pendant quatre mois les deux femmes se sont rendues dans les familles pour rencontrer les enfants de Quito, faire leur connaissance, étudier leur situation.

Un jardin d’enfants « Ojos de Cielo », qui accueille aujourd’hui 35 enfants, a alors vu le jour, ainsi que huit « garderies » qui accueillent chaque jour 56 enfants dont les parents généralement travaillent.

Une des clefs du succès de ce projet est que ceux qui travaillent dans les centres d’éducation et ont des rapports avec les familles sont des personnes qui vivent au milieu d’eux, y compris des mamans d’enfants accueillis sur place qui ont commencé à travailler dans les garderies.

Beaucoup de celles qui travaillent actuellement à Quito sont des filles-mères.

Depuis 2000, date à laquelle a été lancé le projet, rendu possible grâce au soutien à distance, sous la direction de don Dario Maggi, aujourd’hui évêque auxiliaire de Guayaquil, à Pelca s’est ajouté un autre projet, baptisé « Aedi », qui prend soin des familles ayant des enfants en âge scolaire, pour un total de 1.500 enfants dont 600 ne vont pas encore à l’école.

« L’idée qui est à la base du projet Pelca, a expliqué Amparito, est que l’enfant doit être élevé essentiellement au sein de sa famille ».

« Nous ne voulons pas remplacer ce qui manque, mais aider les mamans à comprendre ce qu’elles doivent donner à manger à leurs enfants, à reconnaître et soigner les maladies, à savoir comment passer du temps avec eux pour les aider dans leur apprentissage », a-t-elle dit.

« Nous grandissons ensemble, moi, les mamans et les enfants. C’est une expérience qui me fait sentir chaque jour plus riche », a-t-elle conclu.

Mirko Testa

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ZENIT Staff

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