Relations avec le judaïsme : Benoît XVI redit l’engagement irrévocable de l’Eglise

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Le pape annonce son voyage en Israël

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ROME, Jeudi 12 février 2009 (ZENIT.org) – Benoît XVI redit « l’engagement irrévocable de l’Eglise à des relations respectueuses et harmonieuses avec le peuple de l’Alliance » et dénonce à nouveau le « crime épouvantable » de la Shoah et l’antisémitisme. Le pape confirme son prochain voyage en Israël.

Benoît XVI a reçu en audience en fin de matinée au Vatican, en la salle du consistoire, une délégation de la « Conférence des présidents des organisations juives américaines majeures ».

Le pape a évoqué différentes rencontres : aux Etats-Unis l’an dernier, à Washington D.C. et à New York.

« Ces rencontres nous permettent de manifester notre respect mutuel. Je veux que vous sachiez que vous êtes très bienvenus ici aujourd’hui, dans la maison de Pierre, chez le pape », a souligné Benoît XVI.

Il cite ces rencontres comme « des expériences d’estime fraternelle et d’amitié sincère », et mentionne sa visite d’août 2005 à la synagogue de Cologne, et le 26 mai 2006, celle du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.

Le pape redit l’horreur de la Shoah et souligne avec force le lien religieux entre judaïsme et christianisme en disant : « Ces enfants d’Abraham, accablés de douleur et dégradés, avaient  peu de choses pour les soutenir sinon la foi dans le Dieu de leurs pères, une foi que nous, chrétiens, nous partageons avec vous, qui êtes nos frères et sœurs ».

Les mots « énormité », « brutalité », « honte »,  les adjectifs « infâmes », « sauvage »,  « profonde », « sombre », « terrible », ne laissent aucun doute sur les positions stables et réitérées de Benoît XVI et de l’Eglise catholique.

Le pape rappelle ses propres paroles à Auschwitz: « Les potentats du Troisième Reich voulaient écraser le peuple juif tout entier; l’éliminer du nombre des peuples de la terre. Alors, les paroles du Psaume:  « On nous massacre tout le jour, on nous traite en moutons d’abattoir » se vérifièrent de façon terrible ».

Il confie pour la première fois qu’il se prépare à visiter Israël et souligne l’importance de son voyage en commentant l’épître de saint Paul aux Romains: «  Moi aussi, je me prépare à visiter Israël, un pays qui est saint pour les chrétiens comme pour les juifs, puisque les racines de notre foi se trouvent là-bas. En effet, l’Eglise tire sa nourriture de la racine de ce bon olivier, le peuple d’Israël, sur lequel ont été greffées les branches sauvages des gentils (cf. Rm 11, 17-24). Depuis les premiers jours du christianisme, notre identité et chaque aspect de notre vie et de notre prière ont été intimement liés avec l’antique religion de nos pères dans la foi.

Autre pierre miliaire : la déclaration du concile Vatican II, Nostra Aetate, qui, affirme le pape, « a souligné clairement les principes qui ont gouverné l’approche de l’Eglise pour les relations entre chrétiens et juifs depuis lors ».

Il réaffirme l’engagement de l’Eglise « de façon profonde et sans équivoque à rejeter tout antisémitisme » et à « construire des relations bonnes et durales entre les deux communautés ».

Il rappelle à ce propos le geste de Jean-Paul II qui a déposé une prière au Mur des Lamentations, mais en employant le terme que les juifs préfèrent de Mur Occidental en disant : « S’il y a une image particulière qui englobe cet engagement, c’est le moment où mon bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II, debout au Mur Occidental de Jérusalem, suppliant Dieu de pardonner toutes les injustices que le peuple juif a dû souffrir. Je fais maintenant mienne cette prière :

« Dieu de nos pères,

tu as choisi Abraham et sa descendance

pour que ton Nom soit apporté aux peuples:

nous sommes profondément attristés

par le comportement de ceux qui,

au cours de l’histoire, les ont fait souffrir, eux qui sont tes fils,

et, en te demandant pardon, nous voulons nous engager

à vivre une fraternité authentique

avec le peuple de l’alliance » (26 mars 2000). »

Le pape réitère des paroles également fortes pour décrire la Shoah : « La haine et le mépris pour des hommes, des femmes et des enfants qui ont été manifestés dans la Shoah a été un crime contre Dieu et contre l’humanité ».

Mais c’est pour avertir que cette position doit être celle de tout catholique ancré dans la tradition scripturaire : «  Cela doit être clair pour chacun, spécialement ceux qui se réclament de la tradition des Saintes Ecritures, selon lesquelles chaque être humain est créé à l’image et à al ressemblance de Dieu (Gn 1, 26-27) ».

« Toute négation ou toute minimisation de ce crime terrible est intolérable et en même temps inacceptable », déclare le pape qui cite son allocution à l’audience générale du mercredi le 28 janvier dernier contre le « négationnisme » et le « réductionnisme » (cf. Zenit du 28 janvier 2009).

« Ce terrible chapitre de notre histoire ne doit jamais être oublié », ajoute Benoît XVI, avant de préciser la portée d’un tel souvenir : « Se souvenir, c’est faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher tout retour d’une telle catastrophe à l’intérieur de la famille humaine, en construisant des ponts d’amitié durable ».

Benoît XVI souhaite que ces relations soient encore plus solides : « Je prie avec ferveur pour que la mémoire de ce crime épouvantable fortifie notre détermination à guérir les blessures qui ont trop longtemps souillé les relations entre chrétiens et juifs. Je désire de tout cœur que l’amitié dont nous jouissons actuellement se fortifie encore davantage de façon à ce que l’engagement irrévocable de l’Eglise à des relations respectueuses et harmonieuses avec le peuple de l’Alliance porte des fruits en abondance ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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