Réfugiés : se concentrer sur la prévention

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Mgr Tomasi au Haut-Commissariat pour les Réfugiés

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Le Saint-Siège appelle « un changement de politique » pour se concentrer non seulement sur « la protection » des réfugiés mais sur « la prévention » de leurs situations difficiles.

Mgr Silvano M. Tomasi, représentant permanent du Saint-Siège à l’Organisation des Nations Unies à Genève, a pris la parole une seconde fois, au cours de la 65ème session du Comité exécutif du Haut-Commissariat pour les Réfugiés (UNHCR), à Genève, le 1er octobre 2014.

Il a fait observer qu’on dénombrait aujourd’hui un record de personnes déplacées de force depuis la Seconde Guerre mondiale avec « une augmentation de la complexité » des migrations.

La protection de ces personnes « est un défi sans cesse croissant », a-t-il estimé, soulignant « le manque de ressources financières ; les mesures toujours plus restrictives pour l’accès des demandeurs d’asile ; les tensions entre les populations locales et les nouveaux arrivants; et le phénomène des mineurs non accompagnés », spécialement en Amérique mais aussi en Europe.

Saluant « la générosité de la communauté internationale » comme « un signe d’espoir », le Saint-Siège a appelé à « continuer en exprimant sa solidarité aux victimes des conflits armés et des violations des droits humains fondamentaux ».

Mgr Tomasi a aussi rendu hommage à « la générosité extraordinaire de nombreux pays donateurs et des sociétés d’hébergement qui ont accueilli, souvent au prix d’un grand sacrifice, des millions de personnes déplacées de force ».

Mais cela « leur crée un énorme fardeau » et donc impose « une obligation de solidarité » de la part de la communauté internationale, que l’archevêque a appelée à « mettre au point des mesures de prévention afin que les personnes ne soient pas forcées de quitter leurs maisons pour survivre ».

Le Saint-Siège préconise pour cela « un changement de politique pour se concentrer sur l’aide à la prévention », avec « des méthodes et des structures de prévention, d’aide humanitaire et de développement à long terme ».

Cela implique « un changement culturel important, où la personne humaine, sa dignité inviolable et ses droits inaliénables, est le centre de l’attention, plutôt qu’un simple instrument de décisions économiques et politiques ».

Mgr Tomasi a plaidé pour « le développement d’un partenariat mondial fondé sur la solidarité humaine et non sur des intérêts égoïstes » : solidarité qui « n’est pas seulement une idée abstraite, mais un impératif moral concret », a-t-il précisé.

Au-delà de l’aide à apporter, la situation des réfugiés est « une manifestation claire que la violence ne peut que détruire et fragmenter la société », a conclu l’archevêque : « la seule façon d’avancer est de poursuivre la voie du dialogue vers la coexistence pacifique ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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