Réfugiés/Asile: Coalition internationale contre la détention arbitraire

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« Comment voudrions-nous être accueilli ? » demande le card. Martino

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ROME, Jeudi 15 juin 2006 (ZENIT.org) – Une coalition internationale contre la détention arbitraire d’immigrés ou de réfugiés a été présentée ce matin à Rome, au siège de Radio Vatican, en présence du cardinal Renato Raffaele Martino, président des conseils pontificaux Justice et Paix, et pour la Pastorale des Migrants, avec la participation du directeur du service jésuite des Réfugiés, le P. Lluis Magrinà, du président de la Ligue musulmane mondiale, l’ambassadeur Mario Scialoja, et du président de l’Organisation juive B’nai B’rith, Alan Nacceche.

Pour combattre le phénomène toujours diffus dans les pays industrialisés de la détention arbitraire de personnes qui fuient la misère et les guerres.

Cette campagne internationale regroupe 100 Organisations non gouvernementales de 36 pays différents. Elle a pour objectif de sensibiliser l’opinion publique sur les problématiques, les politiques et les pratiques de détention et sur la protection des droits humains des détenus, demandant des mesures alternatives à la détention d’immigrés et de réfugiés. L’inauguration de la Coalition s’accompagne également d’initiatives au Mexique, au Kenya, en Afrique du Sud, en Inde, au Liban et en Irlande, comme le souligne l’agence missionnaire italienne Misna.

Les mesures de détention visant à décourager l’immigration, se révèlent, soulignait le cardinal Martino, être une « arme à double tranchant ».

« La privation arbitraire de la liberté empoisonne la société humaine, nuit à ceux qui l’imposent, ainsi qu’à ceux qui la subissent. Il est moralement erroné d’avoir recours à des moyens inacceptables, même afin de préserver ce qui est perçu comme le bien commun ».

Le cardinal Martino a également souligné l’importance de l’accueil et de la charité face aux plus vulnérables et en particulier les femmes et les enfants.

« Si vous ou moi nous nous trouvions dans la situation de devoir fuir notre pays, comment voudrions-nous être accueilli ? Je crois que personne ne répondrait : dans un centre de détention ! Les réfugiés, et les immigrés devraient être accueillis comme des personnes et être aidés, avec leurs familles, à s’intégrer dans la société. Nous devons les accueillir à bras ouverts et avec un esprit de solidarité », insistait le cardinal Martino.

Un appel au respect des normes internationales existant déjà pour résoudre la question de la détention des réfugiés a été lancé par M. Alan Naccache.

A partir de 2001, dénonce le Service jésuite des réfugiés, le nombre des demandeurs d’asile dans les pays industrialisés a diminué de 40 %.

Mais le motif, explique-t-il, n’est pas d’améliorer la situation internationale, mais de mettre de nouveaux obstacles au mouvement des personnes, aussi pour ceux qui fuient de graves crises et des conflits sanglants.

Misna cite ces paroles du P. Lluís Magriña : « Après avoir affronté la persécution et la pauvreté extrême dans leurs pays, les réfugiés doivent vivre de nouvelles souffrances quand ils sont privés de leur liberté de circulation et enfermés dans des centres de détention pour immigrés : depuis plus de 20 ans, nous visitons ces centres de détention pour immigrés dans le monde entier et notre personnel est témoin des souffrances physiques et psychologiques causées à des individus déjà très vulnérables, en particulier les enfants ».

Le P. Lluís Magriña annonçait que son organisation est l’une des fondatrices de la nouvelle Coalition internationale sur la détention des réfugiés, des demandeurs d’asile et des immigrés, présentée cette semaine à travers le monde.

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ZENIT Staff

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