Réforme de la curie et avenir de l'IOR

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Mettre en oeuvre les suggestions des cardinaux du monde

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La réforme de la curie sur laquelle le pape François planche avec le groupe de huit cardinaux s’inspire des suggestions des cardinaux du monde lors des congrégations qui ont précédé le conclave: une réflexion collégiale donc. Quant à l’Institut pour les oeuvres de religions (IOR), le pape ne se prononce pas pour le moment: il évalue les différentes possibilités, mais lui demande « transparence » et « honnêteté ».

Jour de congé, jour de travail

Le pape a en effet travaillé, le mardi 25 juillet, à la résidence de Sumaré de Rio de Janeiro, à la réforme de la curie, a indiqué le quotidien espagnol La Razon. Le pape a planché sur le sujet  avec le président de la Commission ad hoc, le cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa (Honduras) dont le pape a dit apprécier les dons d’organisateur.

Celui-ci indique avoir suggéré au pape la rédaction, d’ici octobre, d’un Document de travail rassemblant les souhaits des cardinaux, en les faisant « remonter ». Un travail dans le sens de la « collégialité », ou, selon le terme du pape François, de la « synodalité ».

Les doublons à la curie

Un des axes du travail de la Commission sera d’éviter les « doublons » que des dicastères travaillent sur les mêmes sujets parallèlement, par exemple le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation et la Congrégation pour l’évangélisation des peuples.

Pour ce qui est de l’IOR, le cardinal Maradiaga indique sa préférence: il souhaiterait qu’il devienne une “banque éthique“.

Voici notre traduction de l’intervention du pape à ce sujet sur le vol Rio-Rome (28-29 juillet 2013):

Les pas que j’ai faits durant ces quatre mois ont deux aspects: le contenu de ce que l’on devait faire, tout, vient des Congrégations générales des cardinaux. C’était des choses que nous cardinaux avions demandé à celui qui serait devenu le nouveau pape. Je me souviens d’avoir demandé beaucoup de choses, pensant que cela aurait été un autre … 

La collégialité pratique

Nous demandions de faire, par exemple une Commission de huit cardinaux. Nous savions qu’il était important d’avoir des consultations extérieures, pas les consultations que l’on a déjà, mais en externe. Ceci va à chaque fois dans la ligne – ici je fais une parenthèse, en réfléchissant, mais je le fais pour l’expliquer – dans la ligne d’une maturation des relations entre la synodalité et la primauté. C’est-à-dire que ces huit cardinaux doivent favoriser la synodalité, aider les différents épiscopats du monde à s’exprimer dans le gouvernement même de l’Eglise. 

Beaucoup de propositions ont été faites mais qui n’ont pas encore été appliquées, comme la réforme du secrétariat du synode, dans sa méthodologie; comme la Commission post-synodale, pour qu’elle ait un caractère permanent de consultation; comme les consistoires des cardinaux, avec des thèmes pas aussi formels – comme par exemple, la canonisation, mais aussi d’autres questions, etc. Eh Bien, les contenus viennent de là.

Les urgences qui s’imposent

Le second aspect c’est l’opportunité. Je vous confesse que cela ne m’a pas coûté, le premier mois de pontificat, d’organiser la commission des huit cardinaux, qui est un premier point. La partie économique, je pensais la traiter l’année prochaine, car ce n’est pas la chose la plus importante à traiter. Mais l’agenda a changé à cause des circonstances que vous connaissez et qui est de notoriété publique; sont apparus des problèmes qui devaient être affrontés. 

Le premier: le problème de l’IOR, ou plutôt, quel chemin lui faire prendre, quels contours lui donner, comment le reformuler, comment assainir ce qui est à assainir, et là il y a la première Commission de référence, c’est son nom. Vous connaissez le chirographe, ce qu’il demande, ce qu’il intègre, tout. 

Puis nous avons eu la réunion de la commission des 15 cardinaux qui s’occupent des aspects économiques du Saint-Siège. Ils viennent de toutes les régions du monde. Et là, en préparant cette réunion, on a vu la nécessité de faire une seule Commission de référence pour toute l’économie du Saint-Siège. Disons que le problème économique a été affronté en dehors de l’agenda, mais ces choses arrivent quand dans la gouvernance l’un va d’un côté et que de l’autre côté on lui envoie un ballon, et là il faut parer. Pas vrai ? Donc, la vie est comme ça, mais c’est ce qui fait aussi la beauté de la vie. 

IOR, avenir ouvert

Je reprend la question que vous m’avez faite sur l’IOR, pardonnez-moi, je suis en train de parler en espagnol. Pardon, la réponse m’est venue en espagnol.

A propos de votre question sur l’IOR, je ne sais pas comment finira l’IOR; certains disent qu’il vaudrait mieux avoir une banque,  d’autres qu’il devienne un fonds d’aide, d’autres encore disent de le fermer.  J’ai confiance dans le travail des personnes de l’IOR, qui travaillent à cela, et de la Commission. Le président du IOR reste le même qu’avant ; par contre le directeur et le sous-directeur ont donné leurs démissions. 

Je ne saurais dire comment cette histoire finira, et c’est beau aussi, parce qu’on trouve, on cherche; nous sommes des êtres  humains. Il faut trouver ce qu’il y a de mieux, cela oui, mais les caractéristiques de l’IOR – soit une banque, soit un fonds d’aide -, quel que soit ce qu’il deviendra, un chose est sûre: on veut la transparence et l’honnêteté. Merci.

Traduction d’Océane Le Gall, avec Anita Bourdin

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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