Recherche sur les cellules souches de sang de cordon : Création d’un consortium

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Cellules souches, colloque au Sénat de France

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ROME, Vendredi 23 novembre 2007 (ZENIT.org) – Le lancement d’un consortium international sur la recherche sur les cellules souches de sang de cordon, intitulé « Novus Sanguis », a été annoncé à Paris, jeudi 22 novembre lors d’un colloque sur les cellules souches adultes, et sur les cellules issues du sang de cordon ombilical, organisé à Paris, au siège du Sénat, indique la synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune, fondation qui est partie prenante dans le projet.

Placé sous le haut patronage du président du Sénat et parrainé par l’Académie nationale de Médecine, ce colloque était organisé par le groupe UMP du Sénat. Il était présidé par Madame Marie-Thérèse Hermange, sénateur de Paris, membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) et membre correspondant de l’Académie nationale de Médecine, précise la même source.

Au cours de son intervention, le Docteur Nico Forraz (Université de Newcastle) a annoncé le lancement, prochain, d’un consortium international sur la recherche sur les cellules souches de sang de cordon, baptisé « Novus Sanguis ». Créé par l’équipe du Professeur Colin Mc Guckin (Université de Newcastle) et la Fondation Jérôme Lejeune, « Novus Sanguis » réunira des laboratoires de plusieurs pays.

Le Professeur Eliane Gluckman, présidente de l’Association européenne Eurocord et médecin consultant à l’hôpital Saint-Louis (Paris), a souligné le besoin de développer la recherche sur le sang de cordon.

« Le sang de cordon représente le futur de la thérapie cellulaire hématopoïétique et potentiellement de la médecine régénératrice. Ce potentiel se réalisera quand le potentiel thérapeutique du sang de cordon sera mieux connu », a-t-elle déclaré. Elle a par ailleurs insisté sur la nécessité d’augmenter le stock de sang de cordon dont dispose la France : « cette augmentation est un véritable enjeu de santé publique ».

Les banques de sang de cordon, question de santé publique
A ce jour, la France compte 6 076 unités de sang placentaire (contre 14 000 et 16 000 en Italie et en Espagne, par exemple), alors que la demande est estimée à 50 000 greffons de sang de cordon. En attendant, en 2006, la France a importé 53% de ses unités de sang placentaire…

Les participants ont ensuite longuement débattu du développement des banques de sang de cordon (il y en a deux en France actuellement : Besançon et Bordeaux, et bientôt deux supplémentaires à Paris et Montpellier), et des formes qu’elles peuvent revêtir.

Quel serait le système le plus adapté à la France, pour permettre d’associer les avantages des banques « autologues » (du sujet) à ceux des banques « allogéniques » (donneur extérieur) ? Il semble nécessaire à la fois de laisser la liberté aux parents de stocker le sang de cordon de leurs enfants (banques autologues) et de respecter le principe de solidarité, en offrant à tous la possibilité de disposer de cette nouvelle source de cellules (banques allogéniques).

Cellules souches de peau
Le Docteur Michèle Martin, du Service de Génomique fonctionnelle au CEA (Evry) a consacré son intervention aux cellules souches de peau, dont elle a démontré l’efficacité. Elle est aussi revenue sur la formidable publication de Shinya Yamanaka (cf. Synthèse de presse du 21/11/07). Elle a notamment annoncé que Shinya Yamanaka travaille déjà à contourner les risques tumorigènes de sa technique, en isolant le gène responsable.

Prolonger le moratoire pour la recherche sur les embryons
Devant les progrès considérables accomplis grâce aux cellules adultes et de sang de cordon, le Pr Huriet a insisté sur la nécessité d’intensifier les efforts, notamment au plan politique, pour favoriser ces recherches. Il a également demandé la poursuite du moratoire sur la recherche sur les cellules souches embryonnaires mis en place par la loi de bioéthique de 2004, en maintenant l’interdit de principe de faire de la recherche sur les embryons énoncé par cette loi. L’annonce de Ian Wilmut, « père » de la brebis clonée Dolly, selon laquelle il abandonnait ses recherches sur le clonage, au profit de la production de cellules souches sans utiliser d’embryon (cf. Synthèse de presse du 19/11/07), le conforte dans cette idée.

Parmi les autres intervenants, « Gènéthique » cite: le Professeur Martijn van Griensven (Ludwig Boltzmann Institute for Experimental and Clinical Traumatology – Vienne) sur les cellules épithéliales et mésenchymateuses ; le Professeur Krystina Domanska-Janik (Center for Tranfusion medicine, cell Therapy and Criobiology – Varsovie) sur les cellules souches neurales ; le Docteur Lorenza Lazzari (Center for Transfusion Medicine, Cell Therapy and Criobiology – Milan) sur les cellules souches du liquide amniotique ; le Professeur Colin Mc Guckin (Université de Newcastle) et le Professeur Dominique Charron (Hôpital Saint-Louis – Paris) sur les banques publiques – banques privées ; Monsieur Jean Maribert (Directeur général de l’Afssaps – Paris) sur la thérapie cellulaire et la sécurisation des patients.

La découverte japonaise
En conclusion des travaux de la Journée, Jean-Claude Ameisen, président du Comité d’éthique de l’Institut national de la Santé et de la Recherche médicale, en France (INSERM, cf. http://www.inserm.fr/fr), est revenu sur la découverte révolutionnaire de Shinya Yamanaka. Il a mis en parallèle le fait que 10 ans se sont écoulés entre la première brebis clonée et les premiers primates clonés ; que 15 ans ont été nécessaires pour passer des cellules souches embryonnaires de souris aux cellules souches embryonnaires humaines ; alors qu’il a fallu à peine 1 année à Shinya Yamanaka pour passer de sa découverte sur l’animal (publiée en août 2006) à son application à l’homme.

A la nouvelle de cette découverte, M. Ameisen avait déclaré : « Le travail de Yamanaka, véritable révolution scientifique, prouve qu’il est possible de reprogrammer des cellules adultes ordinaires et montre que la plasticité des cellules est beaucoup plus grande qu’on ne le pensait (…). Avec cette technique, on ne peut plus dire : « il n’y a pas moyen de faire autrement » » (cf. Gènéthique et Zenit du 19 novembre 2007).

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ZENIT Staff

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