Réactions et polémiques autour du projet de constitution européenne

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Le card. Tucci explique

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CITE DU VATICAN, Jeudi 29 mai 2003 (ZENIT.org) – Réactions et polémiques se lèvent autour du projet de constitution européenne présentée hier par le présidium de la convention, en raison de l’absence de référence aux racines chrétiennes du vieux continent, comme le souligne le cardinal Roberto Tucci, sj, au micro de Radio Vatican.

Pas de référence aux racines chrétiennes de l’Europe, explique la radio pontificale: le préambule en effet souligne le rôle central, dans la culture européenne, de l’homme et de ses droits inaliénables et inviolable : démocratie, liberté, solidarité, développement et bien commun. On parle seulement de « l’élan spirituel » qui a traversé l’Europe, mais sans référence à Dieu ou au christianisme.

La requête relative à la mention des racines chrétiennes – présentée par l’ancien Premier ministre irlandais John Burton et évoquée à mainte reprises par le pape – a été rejetée pour cette raison invoquée qu’il aurait alors fallu mentionner également les religions juive et musulmane.

Mais ce n’est pas la seule polémique suscitée par l’approbation d’hier. Pour sa part, souligne Radio Vatican, Romano Prodi estime que cette première mouture manque de vision, tandis que le président de la convention, Valéry Giscard d’Estaing, estime que la commission européenne freine les changements: les 205 conventionnels sont appelés à débattre sur l’intégralité du projet constitutionnel.

A propos du chapitre controversé sur les institutions, le présidium a décidé de présenter un nouveau texte à la plénière des 5 et 6 juin à Bruxelles.

Le cardinal Tucci estime pour sa part que le texte est « très bon », mais « hélas, ils n’ont pas le courage, nos braves constituants, disait-il aujourd’hui à Radio Vatican, de reconnaître non pas la foi catholique ou protestante, ou orthodoxe: il ne s’agissait pas d’une adhésion, mais certainement de reconnaître le fait historique de l’énorme influence qu’a eue la culture chrétienne sur la culture européenne. Et je crois que c’est un point négatif et il me semble que l’indignation d’un professeur Rumi est justifiée, lorsqu’il dit qu’il manque le facteur le plus unifiant de l’Europe, qui a été la culture chrétienne. Récemment encore, un intellectuel français de gauche, Debré, disait que dans l’école française, il faudrait introduire un peu de culture religieuse, non dans le sens d’une catéchèse, du catéchisme, mais d’une culture religieuse pour comprendre la culture de la France.

Pour le cardinal Tucci, la difficulté à parler de ces racines « naît aussi d’une tradition laïque ». « Elle naît aussi du fait que l’on constate en Europe occidentale, centrale et aussi centro-orientale, une certaine perte de la pratique religieuse, de la foi… Mais cela ne doit pas faire oublier que des centaines de millions d’Européens se reconnaissent dans les valeurs chrétiennes, même s’ils n’y croient pas. Il y a en outre une masse de chrétiens qui y croient. Par conséquent, pour moi, c’est une offense à la raison, une offense au bon sens, et une offense à une bonne partie des citoyens d’Europe ».

Enfin, une note de la Comece et de la Kek (cf. ZF030528), ces deux organes des évêques catholiques et des 126 Eglises orthodoxes, informe que le « présidium de la convention européenne a proposé un préambule à la constitution qui reconnaisse la contribution de l’héritage religieux en Europe, un continent en majorité chrétien, de façon à déterminer les valeurs communes fondamentales pour un processus d’intégration européenne. Une Europe qui méconnaîtrait son propre passé, qui nierait le rôle de la religion et de la dimension spirituelle résulterait notablement appauvrie pour affronter cet ambitieux projet qui a besoin de toutes les énergies disponibles: construire une Europe pour tous ».

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ZENIT Staff

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