Réaction du Vatican à la production de la première cellule artificielle

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« Seul Dieu est créateur », met en garde Mgr Zimowski

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ROME, Jeudi 27 mai 2010 (ZENIT.org) – S’il s’agit d’une prouesse scientifique, on ne peut parler de création car « seul Dieu est créateur » : c’est ainsi que Mgr Zygmunt Zimowski, président du Conseil pontifical pour la santé, a réagi sur Radio Vatican à l’annonce de la production de la première cellule artificielle.

On peut admettre qu’il s’agisse « d’un résultat technique important pour la recherche scientifique », a observé Mgr Zimowski, mais « il est impropre de définir cette réalisation de cellule d’acte créatif ou de création de la vie ». « On ne peut pas parler de création », a-t-il insisté, car « seul Dieu est créateur ». L’homme, quant à lui, « produit ».

Cette « cellule synthétique » construite en laboratoire par le biologiste américain Craig Venter et son équipe n’est donc pas une création mais « une production de l’homme ». « Il s’agit – sans rien enlever à la valeur des chercheurs – de la modification de quelque chose qui existe déjà, de biologie synthétique », a expliqué le président du Conseil pontifical pour la santé.

Evoquant cette découverte, Mgr Zimowski a souhaité que la poursuite des recherches soit « soigneusement surveillée » et que l’on respecte toujours l’alliance entre la « science » et l’« éthique ».

La vie n’a pas été créée

Le docteur Carlo Bellieni, professeur en néonatologie à l’université de Sienne et membre de l’European Society of Pediatric research, a lui aussi réagi à cette nouvelle dans les colonnes de L’Osservatore Romano daté du 22 mai.

A ses yeux, la ‘fabrication’ de cette cellule est un « travail d’ingénierie génétique de haut niveau » mais en réalité, « la vie n’a pas été créée ». « Au-delà des proclamations et des titres des journaux, un résultat intéressant a été obtenu qui peut trouver des applications et doit avoir des règles, comme toutes les choses qui touchent au coeur de la vie », a-t-il ajouté.

Si le médecin rappelle combien l’ingénierie génétique « peut faire du bien – il suffit de penser aux possibilités de soigner des maladies chromosomiques » -, il invite aussi à unir « le courage à la prudence : les actions sur le génome peuvent – on l’espère – soigner, mais elles touchent aussi un terrain très fragile où l’environnement et la manipulation jouent un rôle qui ne doit pas être sous-évalué ». « L’ADN, tout en étant un très bon moteur, n’est pas la vie elle-même », a-t-il lui aussi insisté.

La production d’un ADN synthétique

Dans sa synthèse de presse, « Gènéthique », le site de la Fondation Jérôme Lejeune, rapporte les étapes de la « création » de cette « cellule vivante ».

« Les biologistes ont choisi un génome (ensemble des gènes constitués d’ADN) petit et simple qu’ils ont entièrement séquencé. Il s’agit du génome de la bactérie, Mycoplasma mycoides, agent infectant les bovidés. Après le séquençage, ils ont pu procéder à une synthèse chimique des morceaux du génome par ordinateur, et reconstituer le génome complet du M. micoide, ajustant à la suite des séquences d’ADN synthétisées, comptant au total 1 000 000 de caractères », peut-on lire dans cette revue de presse du 26 mai.

« C’est ce génome artificiel que l’équipe de Craig Venture a injecté dans une autre bactérie, Mycoplasma capricolum, le mycoplasme de la chèvre préalablement vidée de son propre génome. Résultat : la nouvelle bactérie survit, se divise, fonctionne en suivant les instructions de son nouveau génome. Placé dans une cellule ‘porteuse’ fournie par un autre mycoplasme, cet ADN synthétique a pris les commandes du système et initié des divisions cellulaires ».

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ZENIT Staff

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