Racines chrétiennes de l’Europe : Jean-Paul II remercie la Pologne

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Et les six autres Nations qui ont défendu la mention des racines chrétiennes

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CITE DU VATICAN, Dimanche 20 juin 2004 (ZENIT.org) – Jean-Paul II remercie la Pologne d’avoir défendu la reconnaissance des racines chrétiennes de l’Europe par la constitution européenne, et les six autres Nations qui ont défendu cette mention, tout en avertissant : « On ne peut pas couper les racines d’où nous venons ».

C’est en polonais et à la fin des salutations aux pèlerins présents à l’angélus que Jean-Paul II a mentionné la nouvelle constitution adoptée par l’Europe des 25. Samedi déjà, le porte parole du Saint-Siège avait fait état de la déception du Vatican. Une déception à la Une de L’Osservatore Romano.

Jean-Paul II remerciait ses compatriotes en ces termes : « Je remercie la Pologne qui, au Forum européen, a défendu fidèlement les racines chrétiennes de notre continent. D’elles est sortie la culture et le développement de la civilisation de notre temps. On ne peut couper les racines d’où l’on provient ».

Samedi 19 juin, faisant allusion à l’adoption, la veille au soir vers 22 h 30 du texte de la constitution, le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, M. Joaquin Navarro Valls soulignait d’abord la satisfaction du Vatican pour l’adoption de la constitution : « Les moyens de communication sociale ont rapporté l’adoption par consensus, à Bruxelles, du traité constitutionnel européen, de la part des Chefs d’Etat et de gouvernement, des 25 Etats membres. Le Saint-Siège exprime sa satisfaction pour cette nouvelle et importante étape dans le processus d’intégration européenne, toujours souhaitée et encouragée par le pontife romain ».

Il ajoutait cet autre motif de se réjouir : « C’est aussi un motif de satisfaction que l’insertion dans le traité de la disposition qui sauvegarde le statut des confessions religieuses dans les Etats membres et oblige l’Union à maintenir avec elles un dialogue ouvert, transparent, régulier, en en reconnaissant l’identité, et la contribution spécifique ».

« Toutefois, explique M. Navarro Valls, le Saint-Siège ne peut pas ne pas exprimer ses regrets pour l’opposition de certains gouvernements à la reconnaissance explicite des racines chrétiennes de l’Europe. Il s’agit d’une méconnaissance de l’évidence historique et de l’identité chrétienne des populations européennes ».

« Le Saint-Siège, soulignait le porte-parole du Vatican, exprime sa vive appréciation et sa gratitude aux gouvernements qui, conscients du passé, et de l’horizon historique sur lequel la nouvelle Europe prend forme, ont travaillé pour donner une expression concrète à son héritage religieux reconnu ».

Sept pays ont en effet défendu cette reconnaissance : la Pologne et l’Italie, la Slovénie, la Slovaquie, la République Tchèque, Malte et le Portugal, soit quatre pays naguère sous régime communiste athée.

M. Navarro Valls précisait : « Il ne faut pas non plus oublier l’engagement fort et répandu des différentes instances pour faire mentionner le patrimoine chrétien de l’Europe dans un tel traité, en stimulant la réflexion des responsables politiques, des citoyens, et de l’opinion publique sur une question non secondaire dans le contexte actuel, national, européen, et mondial ».

L’édition en italien du 20 juin de L’Osservatore Romano barre sa une de ce titre : « Une Europe à la mémoire décolorée ». Le surtitre explique : « A la satisfaction pour l’adoption du traité constitutionnel, doit pourtant s’ajouter le regret pour les contenus qui ne sont pas à la hauteur des espérances et des souhaits ». Un encadré titre : « Regrets du Saint-Siège », reprenant intégralement la déclaration de M. Navarro Valls.

Un communiqué des évêques de Pologne fait écho aux paroles de Jean-Paul II. Ils soulignent qu’en dépit de la conviction de la majeure partie des habitants de l’Europe, du pape et de nombreuses conférences épiscopales, le texte du traité constitutionnel « ne contient aucune référence aux racines chrétiennes du continent », déplorent les évêques polonais.

Leur réaction est forte : « Nous accueillons ce fait, écrivent-ils, avec indignation, comme une falsification de la vérité historique et une marginalisation consciente du christianisme qui, au cours des siècles, a été et est encore la religion de la majeure partie des Européens ».

Les évêques de Pologne dénoncent « l’idéologie laïciste » manifestée par « différents gouvernements d’Europe ».

Ils affirment : « On ne peut construire une maison commune européenne sur la falsification de l’histoire du vieux continent, et sur l’imposition de la vision laïciste de l’Europe entière ».

Ils concluent : « Vu la situation, nous faisons appel à tous les hommes de bonne volonté afin qu’ils réfléchissent à l’avenir de l’Europe construite sur l’omission des valeurs fondamentales ».

Le traité doit encore être ratifié par les 25 Etats.

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ZENIT Staff

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