R. D. Congo : « La politique ne peut faire abstraction de la morale »

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« Morale et politique », par Mgr Monsengwo

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ROME, Mardi 1er avril 2008 (ZENIT.org) – « La politique ne peut faire abstraction de la morale » affirme le président des évêques congolais dans un  exposé dont l’agence vaticane Fides fait ici la synthèse.

« Le pouvoir politique s’occupe seulement de savoir si son action assure le bien commun de la société, ou ensemble des conditions qui permettent à chaque membre de la communauté d’accéder au développement intégral qui va au-delà de ses efforts personnels. Ce qui veut dire qu’un pouvoir public qui ne s’occupe pas du bien commun ou qui se contente de s’occuper des affaires privées des gouvernants est un pouvoir irresponsable, un pouvoir politique inutile, car il est en contradiction de termes. On ne peut « faire de la politique » sans gérer la chose publique au bénéfice du peuple » : c’est ce qu’a affirmé Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa et président de la conférence épiscopale de la République démocratique du Congo, dans introduction au second « Atelier » des catholiques engagés en politique, qui s’est tenu du 28 au 30 mars au Centre « Betania » de Gombe.

Dans son exposé, intitulé « Morale et politique », Mgr Monsengwo a souligné que dans le Congo d’aujourd’hui il fallait retrouver les valeurs fondant la cohabitation civile pour permettre au pays de sortir de la grave crise qui le traverse. « La politique n’échappe pas à la morale, étant constituée d’un ensemble d’actions dont dépend la vie de la communauté ; l’homme politique exerce des actes humains, volontaires et responsables, dont la bonté ou la malice sont évidentes devant la loi naturelle et la loi morale » a dit Mgr Monsengwo. Par conséquent, « les acteurs politiques répondent de leurs actions non seulement face au peuple dont ils reçoivent le mandat, mais aussi et surtout devant le Créateur des hommes, et par conséquent de la société ».

Enfin, le président de la conférence des évêques du Congo a rappelé que « la loi positive, y compris la Constitution, tire sa force de contrainte de la loi naturelle et de la loi divine, révélée par Jésus-Christ. Quand elle s’en écarte, la loi positive des nations risque d’être arbitraire et de donner lieu au droit de résister et à l’objection de conscience. Le chrétien engagé en politique doit donc lutter à travers les voies du droit, car il promeut les valeurs humaines et culturelles authentiques pour faciliter dans la société la pratique de la vertu ».

« A ce propos on a trop vite oublié que le peuple congolais a choisi un ensemble de valeurs cohérentes au cours de la Conférence nationale souveraine. Un peuple sans mémoire risque d’être un peuple sans histoire. Pour avoir oublié ces valeurs la société congolaise doit faire face maintenant à d’anti-valeurs indignes. Un mouvement national est donc nécessaire » a conclu l’archevêque de Kinshasa.

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ZENIT Staff

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