R. D. Congo: Attentat sanglant durant la Procession des Rameaux à Goma

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Deux morts et une quinzaine de blessés

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CITE DU VATICAN, Lundi 25 mars 2002 (ZENIT.org) – Deux morts et une quinzaine de blessés dans un attentat sanglant qui a frappé une communauté catholique durant la Procession des Rameaux, hier à Goma, au nord-est de la République Démocratique du Congo, rapportent les agences missionnaires ANB-BIA, Misna et Fides.

La procession avait débuté à l´Institut ITIG des Salésiens, précise ANB-BIA, pour arriver dans la cour du collège Muungano, pas très loin de l´évêché. Alors que les chrétiens étaient déjà rentrés dans la cour du collège, une grenade a été lancée sur la fin de la procession atteignant plusieurs personnes, dont quatre prêtres.

Deux grenades ont été lancées contre la communauté catholique en procession, mais une seule a explosé, précise Misna.

Le P. Boniface, qui se trouvait à Goma pour des raisons de santé et aurait dû subir une intervention chirurgicale aujourd´hui, et une fillette de 8 ans sont morts. Une quinzaine de personnes ont été blessées, dont quatre prêtres. Le P. Faustin, prêtre diocésain de Goma se trouve dans un état grave.

Un jeune de 18 ans, Jimmy, et un salésien belge, le P. Jacques Verheyden, se trouvent eux aussi dans un état sérieux.

Mgr Faustin Ngabu, évêque de Goma, ne reporte que de légères blessures aux jambes. Et, bien que touché, il a poursuivi la célébration, invitant les fidèles à prier pour les victimes et pour la paix.

L´attentat s´est produit vers 10 heures, un peu avant le début de la messe célébrée au collège de Muungano, de l´Institut missionnaire des Salésiens, la cathédrale ayant été dévastée par l´éruption du Nyiragongo.

Les autorités du Rassemblement Démocratique Congolais (RCD-Goma) ont déjà procédé à quatre arrestations. L´attentat, de ´´connotation politique´´, aurait été commis pour ´´créer du désordre et pour entraver le processus de paix´´ dans le pays.

Une source de l’Eglise locale déclare à Fides : « Pour l’instant, il est difficile de faire des hypothèses sur les auteurs de l’attentat. La situation est très compliquée. Samedi, il y a eu une grève des étudiants qui protestaient pour que l’on paie les salaires à leurs professeurs. Les étudiants ont défilé devant les écoles catholiques en demandant aux élèves de se joindre à eux, autrement ils s’en prendraient à l’Eglise catholique. Il est possible qu’il y ait un lien entre les deux faits ».

La même source ajoute que « les étudiants ont profité de cette protestation pour attaquer un poste de police du « Rassemblement Congolais pour la Démocratie » (groupe de rebelles appuyé par le Rwanda, qui contrôle une grande partie de l’est du Congo), et pour déchirer le drapeau du mouvement. Dans cette situation de tension, on ne peut exclure que quelqu’un ait trouvé un bouc émissaire dans l’Eglise catholique ».

Un autre représentant de l’Eglise locale, contacté par Fides déclare : « Le dimanche des Rameaux, jour où l’on rappelle le sacrifice de Notre Seigneur, un autre sang innocent s’ajoute à celui de millions de Congolais morts depuis 1998, dans l’indifférence générale. J’espère que Pâques sera une occasion pour les chrétiens du monde entier de se rappeler tous les déshérités qui attendent un peu de paix et de justice ».

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ZENIT Staff

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