R.D.C : Réinsertion des combattants et dialogue, appel de l’évêque de Bunia

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La guerre ne peut résoudre les conflits

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ROME, Mardi 31 mai 2005 (ZENIT.org) – « La guerre ne règle rien. La solution réside dans le dialogue: il faut se dire la vérité, franchement. La solution ne viendra pas de l’extérieur: bien que nous sachions que l’extérieur a tiré les ficelles chez nous, nous devons trouver nous mêmes nos propres solutions, en évitant de nous faire manipuler » : c’est ce qu’a déclaré à la rédaction romaine de l’agence missionnaire italienne Misna (Misna) Mgr Dieudonné Uringi, récemment nommé évêque de Bunia, chef-lieu de l’Ituri, en République démocratique du Congo.

Agé de 48 ans, Mgr Uringi sera solennellement ordonné le 24 juin. Avec sa nomination, le diocèse sort de 3 années de vacance épiscopale.

Rappelons que la région nord-est du Congo a été le théâtre de guerres – entre1996 et 2003) – et d’âpres combats suscités par la convoitise des richesses naturelles. Ils se sont soldés, selon les chiffres des Nations Unies, par 50.000 morts et 500.000 déplacés.

Faisant un point de la situation, l’évêque congolais se dit confiant : « Le peuple veut vraiment en finir avec la guerre. En Ituri, hormis un petit groupe radical encore présent entre Bunia et Drodro, la majorité des miliciens disent avoir déposé les armes. Ils vivent désormais parmi la population ».

Cependant, souligne l’évêque, « ils ont aujourd’hui un problème énorme: celui du chômage. Peu de ces anciens combattants ont accepté d’entrer dans les rangs de l’armée réunifiée et la plupart de ces jeunes se retrouvent sans emploi. Pour eux, l’avenir est une inconnue. Et l’on regrette qu’après le ‘désarmement’, rien ne soit fait pour la ‘réinsertion’ des ex-miliciens dans la vie civile » dit encore Mgr Uringi, alors que le programme de DDR (Désarmement, démobilisation et réinsertion) promu par le gouvernement congolais et les Nations Unies se trouve dans une phase décisive.

Selon la MONUC (Mission onusienne dans le pays), environ 13.000 des 15.000 combattants de l’Ituri ont désarmé, de gré ou de force. Après l’assassinat de 9 casques bleus en février dernier, la MONUC a en effet durci les mesures à l’encontre des formations armées ituriennes, dont les commandants ont presque tous été arrêtés.

« Mais pour l’instant » reprend Mgr Uringi, jusque là vicaire général à Bunia « on constate qu’aucun programme d’encadrement n’est mis en œuvre pour la réhabilitation dans la vie civile des ex-combattants. Pourtant, les chantiers ne manqueraient pas. Pourquoi ne pas mettre les gens au travail pour la réhabilitation de la route Bunia-Mahagi? Ce serait certainement en outre une belle base d’agrégation sociale ».

Quant à l’Église, qui a été totalement pillée en ses sièges et dans les nombreuses structures médicales qu’elle gère dans la région, « elle continuera, comme elle l’a fait jusqu’à présent, de faire prendre conscience aux citoyens de leur fraternité. Elle continuera de mener des actions concrètes de sensibilisation et de dialogue sur le terrain, dans les paroisses, grâce aussi au travail de la commission Justice et Paix et de la plate-forme locale rassemblant plusieurs confessions religieuses, des ONG et des représentants de la société civile. La population de l’Ituri a trop souvent été prise en otage. Il est temps pour elle de s’en sortir ».

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ZENIT Staff

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