"Quo vadis?" Une question toujours d´actualité

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Commentaire de Jean-Paul II au nouveau film polonais

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CITE DU VATICAN, dimanche 2 septembre 2001 (ZENIT.org) – Jeudi dernier, Jean-Paul II a assisté à la première diffusion du nouveau film polonais « Quo Vadis? », réalisé sous la direction de Jerzy Kawalerowicz, dans la salle des audiences, au Vatican.

A la fin de la projection, le pape s´est adressé aux personnes présentes, d´abord en italien puis en polonais. Voici le texte de son intervention. La traduction, de travail, est de la rédaction.

1. Je souhaite exprimer ma plus vive reconnaissance à ceux qui ont rendu possible ce soir la projection en avant-première d´une oeuvre, par bien des aspects, si importante. Je remercie avant tout le metteur en scène, M. Jerzy Kawalerowicz, et le réalisateur M. Miroslaw Slowilski, d´avoir réalisé un travail de si longue haleine, qui montre que le roman de Henryk Sienkiewicz, écrit il y a plus d´un siècle, et qui lui valut le Prix Nobel en 1905, est encore bien actuel.

Cette nouvelle adaptation cinématographique a été préparée à l´occasion de l´an 2000. Au cours du grand Jubilé, le Christ a, dans un certain sens, traversé à nouveau les routes de Rome et du monde entier. Et nous lui avons répété les paroles de Pierre, rapportées par saint Ambroise (serm. C. Auxentium, 13): « Domine, quo vadis? » Seigneur, où vas-tu? Et Jésus, comme à l´époque, nous a répondu: « Venio iterum crucifigi ». Je viens pour être de nouveau crucifié. C´est-à-dire je viens renouveler mon don de salut pour tous les hommes, à l´aube du troisième millénaire. Dans cette perspective, l´intention du metteur en scène de repenser la question de Pierre comme si elle était adressée à l´homme contemporain, prend un sens profond: « Quo vadis, homo? » Homme, où vas-tu? Vas-tu à l´encontre du Christ où suis-tu d´autres voies qui te portent loin de lui et de toi-même?

Cette question nous touche particulièrement puisque le lieu où nous nous trouvons en ce moment est précisément celui où se sont déroulés il y a environ deux mille ans, des faits racontés par le roman et par le film Quo Vadis. Nous sommes en effet dans l´espace du cirque de Néron, où de nombreux chrétiens furent martyrisés, y compris Pierre. L´obélisque, celui même qui se trouvait au milieu du cirque et qui se trouve au centre de la place Saint Pierre, coeur de l´Eglise catholique, depuis le XVIe siècle, est un témoin muet de ces événements, à la fois tragiques et glorieux. Au sommet de cet obélisque se dresse la Croix, comme pour rappeler que le ciel et la terre passeront, avec les empires et les règnes humains, mais que le Christ demeure: Il est le même hier, aujourd´hui et toujours.

(Le pape a ensuite parlé en polonais). Traduction à partir de l´italien délivré par la Salle de Presse.
Un grand merci à vous tous ici présents, pour cette soirée, et surtout à vous, les réalisateurs du film: merci au metteur en scène Jerzy Kawalerowicz, aux excellents acteurs et à ceux qui d´une manière ou d´une autre ont contribué à l´achèvement de cette oeuvre. Les critiques feront bientôt une évaluation artistique du film. Moi je voudrais seulement vous remercier pour l´attention avec laquelle le film a été réalisé. Une attention non seulement au chef d´oeuvre de Sienkiewicz, mais surtout à la tradition chrétienne d´où il est tiré. On ne peut pas comprendre le cadre actuel de l´Eglise et de la spiritualité chrétienne sans retourner aux vicissitudes religieuses des hommes qui, enthousiasmés par la « bonne nouvelle » concernant Jésus-Christ, sont devenus ses témoins.

Il faut retourner au drame qui s´est déroulé dans leurs âmes, où se sont confrontés la peur humaine et le courage surhumain, le désir de vivre et la volonté d´être fidèle jusqu´à la mort, le sens de la solitude face à la haine impassible et en même temps l´expérience de la puissance qui jaillit de la présence proche et invisible de Dieu, et de la foi commune de l´Eglise naissante. Il faut retourner à ce drame pour que naisse la demande: y a-t-il un peu de ce drame en moi? Le film « Quo vadis? » nous permet de retourner à cette tradition d´épreuves émouvantes et nous aide à nous retrouver dans cette tradition.

Je vous remercie tous encore une fois.

3. Je remercie encore ceux qui ont offert et organisé cette avant-première, ce soir, et je vous donne à tous de tout coeur ainsi qu´à tous ceux qui vous sont chers, une Bénédiction Apostolique spéciale.

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ZENIT Staff

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