"Qui suis-je devant Jésus ?"

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Le pape invite à une prise de conscience

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« Qui suis-je devant Jésus ? » : le pape François invite le chrétien à se positionner, à prendre conscience de son attitude face au Christ, ce 13 avril 2014, lors de la célébration du Dimanche des rameaux et de la Passion.

Le pape a inauguré la Semaine sainte ce dimanche matin, avec la bénédiction des palmes et des rameaux d’olivier à 9h30, place Saint-Pierre.

Il a présidé la procession rappelant l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, de l’obélisque situé au centre de la place jusqu’à l’autel, sur le parvis de la basilique vaticane, avec la participation de jeunes du diocèse de Rome et du monde entier, le dimanche des Rameaux marquant aussi la Journée mondiale de la Jeunesse, intitulée cette année « Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des Cieux est à eux » (Mt 5, 3).

Pour l’occasion, le bâton pastoral du pape a été conçu par des détenus de la prison de San Remo, à l’ouest de la Ligurie, dans le nord de l’Italie : en bois d’olivier, il était surmonté d’une croix et portait également le blason du pape François.

Comme chaque année, les 3.000 feuilles de palmiers utilisées pour la procession provenaient de San Remo et de Bordighera, tressées selon la tradition locale. La palme du pape, composée de trois feuilles reliées, symbolisait la Trinité. Les oliviers et fleurs utilisées pour orner la place avaient quant à eux été offerts par la région des Pouilles, dans le sud-est de l’Italie.

Après la procession, le pape a célébré la messe de la Passion du Seigneur, mettant de côté son homélie écrite pour parler d’abondance de cœur en invitant à se poser la question : « Qui suis-je devant le Seigneur ? »

Selon la tradition ignatienne qui invite à « entrer » dans la scène même de l’Evangile, le pape a invité à une véritable prise de conscience : « Qui suis-je devant Jésus qui entre en fête à Jérusalem ? Suis-je capable d’exprimer ma joie, de louer, ou bien est-ce que je prends des distances ? »

« Qui suis-je devant Jésus qui souffre ? », a poursuivi le pape, qui sur un ton méditatif, grave, a passé en revue les protagonistes de la Passion, pour conduire le chrétien à une prise de position inéluctable : « Qui suis-je, devant mon Seigneur ? »

« Suis-je comme ces prêtres, pharisiens, docteurs de la loi qui ont décidé de le faire mourir ? Suis-je comme les disciples qui étaient endormis quand le Seigneur souffrait ? Ma vie est-elle endormie ? Ou suis-je comme cet autre disciple qui voulait tout solutionner par l’épée ? »

« Suis-je comme Judas qui fait semblant d’aimer Jésus en l’embrassant pour le trahir ? Suis-je comme ces gens qui font les faux témoins durant le procès ?… Suis-je comme Pilate quand je vois que la situation est difficile : je me lave les mains ? Je ne sais pas assumer ma responsabilité ? Je laisse condamner ou je condamne moi-même les personnes ? »

« Suis je comme cette foule qui choisit Barabbas ?… Suis je comme les soldats qui insultent Jésus, qui se divertissent en humiliant le Seigneur ? Suis-je comme Simon de Cyrène qui rentre du travail fatigué mais avec la bonne volonté d’aider le Seigneur à porter la croix ? Suis-je comme ceux qui passent devant la croix en disant ‘Descend de la croix et nous croirons en toi !’ »

« Suis-je comme ces femmes courageuses et la mère de Jésus qui étaient là et souffraient en silence ? Suis-je comme Joseph d’Arimathie, le disciple secret qui porte le corps de Jésus avec amour ? Suis-je comme les deux Marie qui restent devant la porte du sépulcre en pleurant et priant ? Suis-je comme ces dirigeants qui vont à Pilate, qui bloquent le sépulcre, qui bloquent la vie pour défendre la doctrine, pour que la vie ne sorte pas ? »

« A laquelle de ces personnes est-ce que je ressemble ? Que cette question nous accompagne durant toute la semaine », a conclu le pape.

A la fin de la messe, avant l’angélus, la Croix des Journées mondiales de la jeunesse et l’icône de Marie « Salus Populi Romani » ont été remises par des jeunes brésiliens de Rio2013, à des jeunes polonais, qui les apporteront en pèlerinage jusqu’à Cracovie où auront lieu les prochaines JMJ en 2016.

Après la célébration, le pape a fait un grand tour de la place Saint-Pierre, bénissant des enfants, des malades, buvant un maté – boisson d’Argentine – offert dans la foule et descendant de voiture pour des bains de foule et des photos au milieu des jeunes. 

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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