Quelques propositions concrètes au synode

De la lecture de la Bible à l’achat de terres

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ROME, Mardi 19 octobre 2010 (ZENIT.org) – Le rapporteur général du synode, Antonios Naguib, patriarche d’Alexandrie des Coptes (République arabe d’Egypte), a lu, lundi matin, en assemblée générale son « Rapport après le débat général ».

Il s’agit d’une synthèse des différentes interventions qui se sont succédé au cours de la première semaien du synode au sein des assemblées générales et il a proposé 23 questions pour faciliter les travaux des carrefours. Ces carrefours divent éléborer les « Propositions » à remettre à Benoît XVI.

De cette synthèse émergent cependant déjà des propositions ici ou là. Nous les avons relevées, de la lecture de la Bible à l’achat de terres, en passant par la prière du Notre Père ou la mise en place de commissions.

Bible

« Il nous faut devenir des personnes bibliques, vivifiées par l’esprit de l’Évangile qui nous transforme en Évangiles vivants, jetés comme semence et levain dans notre contexte, pour y cultiver la culture de l’Évangile, au lieu d’être modelés selon la culture matérialiste, égoïste et relativiste de la société. La Parole de Dieu reste la source spirituelle et le trésor théologique de nos liturgies vivantes (…). Nous avons besoin que la Parole de Dieu évangélise notre vie, pour que notre vie évangélise notre société ».

« La Bible, … devrait être une source privilégiée pour le dialogue avec les autres chrétiens, et les croyants des autres religions ».

« Il faut former nos fidèles à la compréhension de l’Ancien Testament, dans la vision de l’œuvre du salut. Ceci leur permettra de ne pas tomber dans le piège de politiser les textes de la Bible ».

« L’interprétation tendancieuse de certains versets de la Bible justifie ou favorise la violence. La lecture de l’Ancien Testament, et l’approfondissement des traditions du judaïsme aident à mieux connaître la religion juive. Elles offrent un terrain commun d’études sérieuses, et aident à mieux connaître le Nouveau Testament et les Traditions orientales ».

Catéchèse

« La catéchèse doit viser l’affermissement de la foi dans notre contexte socioreligieux. Il faut l’étudier ensemble et établir un plan pastoral à son sujet. Il est important d’établir un catéchuménat post-baptismal pour l’accueil des personnes converties au christianisme. La catéchèse doit porter à l’engagement concret au service des plus pauvres, souffrants et marginalisés ».

« La catéchèse doit aussi promouvoir les valeurs morales et sociales, le respect de l’autre, la culture de la paix et de la non-violence, ainsi que l’engagement pour la justice et l’environnement ».

« On invite à encourager la formation de la foi dans de petits groupes ou de petites communautés, qui donnent plus de chaleur par les relations personnelles. Ceci évitera que nos fidèles s’orientent vers les sectes. La paroisse deviendra ainsi la communauté des communautés. Il a été affermi que les chrétiens d’Orient, comme ceux d’Occident, ont besoin d’une nouvelle évangélisation, pour une profonde conversion, et un renouveau à la lumière de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie ».

« Nous devons encourager tous les fidèles, mais surtout les prêtres, les religieux et les religieuses, les personnes consacrées, et les responsables de la pastorale et de l’apostolat, à suivre l’enseignement de l’Église, et à étudier les documents du Magistère, et préférablement par une étude commune ».

« Une catéchèse pour aujourd’hui, par des personnes bien préparées »

« La catéchèse doit s’adresser à tous les groupes d’âge, les enfants, les jeunes et les adultes. Les catéchistes doivent être bien préparés pour cette mission, par une formation adaptée, qui tienne compte des problèmes et défis actuels. »

« Après une bonne préparation, des jeunes peuvent être de bons catéchistes pour les autres jeunes. »

« Des parents bien préparés participeront à l’activité catéchétique dans la famille et dans la paroisse. La famille chrétienne a un rôle primordial pour la transmission de la foi à ses enfants. »

« Les écoles catholiques, les associations et les mouvements apostoliques sont des lieux privilégiés pour l’enseignement de la foi. »

« La catéchèse doit être intégrale, (…). Remédier à la disparition de l’initiation chrétienne avant le baptême, conféré maintenant aux bébés ».

« L’éducation religieuse doit être intégrée avec l’éducation humaine. La Doctrine Sociale de l’Église, en général peu présente, est partie intégrante de la formation de la foi. ‘Le Catéchisme de l’Église catholique’ et le ‘Compendium de la Doctrine Sociale de l’Église’ sont des ressources excellentes ».

« Les familles de religion mixte doivent être l’objet d’un soin pastoral particulier. Les manuels de catéchisme doivent compléter les lacunes et corriger les erreurs qui se trouvent ailleurs. Le thème des ‘Méthodes de catéchèse’ n’a pratiquement pas été touché ».

Formation solide

« L’appel et la vocation à la sainteté doivent être au centre de la formation de la foi, à toutes les étapes et dans toutes les formes de la vie des chrétiens ».

« Une présence de qualité est requise pour qu’elle puisse avoir un impact réel et efficace sur la société. Ceci nécessite pour les pasteurs, mais aussi des fidèles et surtout des jeunes, une formation solide sur les plans doctrinal, spirituel et social. Ici, la famille a un rôle essentiel dans la l’éducation de ses enfants dans cet esprit et cette perspective ».

« La formation du clergé et des fidèles, les homélies et la catéchèse doivent approfondir et renforcer le sens de la foi, et la conscience du rôle et de la mission dans la société, comme traduction et témoignage de cette foi. Un renouveau ecclésial est à réaliser : conversion et purification, approfondissement spirituel, détermination des priorités de la vie et de la mission.

« Il est opportun aussi de former des cadres à la présentation du Christianisme tant aux chrétiens, peu en contact avec l’Église ou loin d’elle, qu’aux non-chrétiens. La qualité des cadres est plus importante que le nombre. La formation permanente est indispensable. Une attention particulière doit être accordée aux jeunes, force du présent et espérance de l’avenir ».

« Nos chrétiens laïcs doivent être bien formés pour approfondir et renforcer la conscience de la vocation chrétienne ».

Témoigner

« L’annonce est un devoir de l’Église et du chrétien. L’annonce respectueuse et pacifique n’est point prosélytisme (…). Jésus nous demande aujourd’hui de continuer l’action des Apôtres et de nos Églises d’origine, (…), de témoigner avec joie et force de notre foi. (…) L’Église est donc essentiellement missionnaire par nature (…). Et pour cela, la formation missionnaire de nos fidèles, et surtout de nos responsables de la vie de l’Église, est indispensable »

« Le danger qui menace les chrétiens du Moyen-Orient vient surtout de leur éloignement de la vérité de l’Évangile, de leur foi et de leur mission ».

« La duplicité de la vie est plus dangereuse pour le christianisme que n’importe quelle autre menace. Le vrai drame de l’homme n’est pas qu’il souffre à cause de sa mission, mais qu’il n’ait plus de mission, et ainsi perde le sens et le but de sa vie. Même dans les situations difficiles et tragiques, la réponse chrétienne dans la vie quotidienne sera l’engagement pastoral, les œuvres de charité, et les initiatives culturelles et éducatives de grande qualité. Des exemples concrets illustrent cet engagement, comme en Turquie et ailleurs ».

«  Efforçons-nous d’être fidèle à ces conseils que nous donne
saint Paul et d’accueillir les personnes telles qu’elles sont, en les aimant. Le rôle prophétique de l’Église et des fidèles a besoin d’être élaboré et approfondi. Il fait partie principale de l’annonce et du témoignage ».

Engagement dans la patrie 

« Les chrétiens du Moyen-Orient sont des ‘citoyens indigènes’. Ils appartiennent de plein droit au tissu social et à l’identité même de leurs pays respectifs. Il faut renforcer cette conviction dans l’âme des pasteurs et des fidèles, pour les aider à vivre avec sérénité, force, et engagement dans leur patrie ».

La religion et l’État

« La laïcité positive fut évoquée (…), mais le terme lui-même n’est pas bien accepté dans nos milieux. Il est suspect d’athéisme ou du moins de laïcisme écartant la dimension religieuse et l’ouverture à Dieu et à l’absolu. On lui préfère le terme ‘État civique’. Les émigrés se trouveront cependant confrontés au terme ‘laïcité’. Le terme ‘citoyenneté’ est aussi problématique, vu que sa conception est plus restreinte en Orient qu’en Occident. L’État civique désigne un système sociopolitique basé sur le respect de l’homme et de sa liberté, sur les droits qui lui sont inhérents de par sa nature humaine, sur l’égalité et la citoyenneté complète, et sur la reconnaissance du rôle de la religion même dans la vie publique, et sur les valeurs morales. Ce système reconnaît et garantit la liberté religieuse, liberté de culte aussi bien que liberté de conscience. Il distingue entre l’ordre civil et l’ordre religieux, sans domination de l’un sur l’autre, et dans le respect de l’autonomie de chacun. La religion ne doit pas être politisée, ni l’État se prévaloir de la religion ».

Le bien commun

« Il est important aussi de former les esprits à la ‘citoyenneté’, pour qu’elle soit inculquée dans les mentalités et le style de vie. Les media modernes (textos, website, internet, télévision, radio) ont une place importante dans ce domaine. Elles fournissent un moyen puissant et précieux pour propager le message chrétien, affronter les défis qui sont en opposition à ce message, et communiquer avec les fidèles de la diaspora. Des cadres spécialisés sont à former dans ce but. Les chrétiens orientaux doivent s’engager pour le bien commun, dans tous ses aspects, comme ils l’ont toujours fait ».

« Les chrétiens doivent être encouragés à s’engager dans les institutions publiques pour la construction de la cité ».

Doctrine sociale

« Par la présentation de la Doctrine sociale de l’Église, dont l’absence a été notée, nos communautés offrent un apport valable pour la construction de la société. La promotion de la famille et la défense de la vie devraient occuper une place principale dans l’enseignement et la mission de nos Églises ».

Education

« L’éducation est un domaine privilégié de notre action et un investissement majeur ».

L’argent

« Pour assurer sa crédibilité évangélique, l’Église doit prendre les moyens pour garantir la transparence dans la gestion de l’argent, en distinguant clairement ce qui lui appartient et ce qui est propre au personnel de l’Église. Des structures appropriées sont requises en vue de cela ».

La Palestine

« Tout en condamnant la violence d’où elle vient, et en appelant à une solution juste et durable du conflit israélo-palestinien, nous exprimons notre solidarité avec le peuple palestinien, dont la situation actuelle favorise le fondamentalisme ».

L’Irak

« Nous demandons à la politique mondiale de tenir suffisamment compte de la tragique situation des chrétiens de l’Irak, qui sont la principale victime de la guerre et de ses suites ».

La démocratie

« Selon les possibilités disponibles dans chaque pays, les chrétiens ont à favoriser la démocratie, la justice et la paix, et la laïcité positive dans la distinction entre religion et État, et le respect de chaque religion. Une attitude d’engagement positif dans la société est la réponse constructive et pour la société et pour l’Église ».

Les Églises d’Occident

« Les Églises d’Occident sont priées de ne pas prendre le parti des uns en oubliant le point de vue et les conditions des autres ».

La liberté religieuse

« Les droits humains sont la base qui garantit le bien de la personne humaine intégrale, critère de tout système politique. La liberté religieuse est une composante essentielle des droits de l’homme. Le manque de liberté religieuse est le plus souvent associé à la privation des droits fondamentaux. La liberté de culte est un aspect de la liberté religieuse. Dans la plupart de nos pays, elle est garantie par les constitutions. Mais même là, dans quelques pays, certaines lois ou pratiques en limitent l’application.

Liberté de conscience

« L’autre aspect de la liberté religieuse est la liberté de conscience, basée sur le libre choix de la personne. La liberté de conscience est affirmée dans la ‘Déclaration Universelle des Droits de l’Homme’ (10.12.1948, article 18), et ratifiée par la plupart des États de notre région. La liberté religieuse n’est pas un relativisme qui considère toutes les croyances égales. Elle est la conséquence du devoir que chacun a d’adhérer à la vérité, par un choix convaincu de conscience, et en respect à la dignité de chaque personne ».

Le droit

« Avec toutes les personnes de bonne volonté, l’Église s’efforce de promouvoir le pluralisme dans l’égalité. L’éducation dans ce sens est un apport précieux au progrès culturel du pays, pour plus de justice et d’égalité devant le droit ».

Droit à l’annonce

« La liberté religieuse comporte aussi le droit à l’annonce de sa foi, qui est un droit et un devoir de toute religion. L’annonce pacifique est très différente du ‘prosélytisme’ que l’Église condamne fermement dans toutes ses formes. (…) Il faut noter que ce sens s’applique à ces activités lorsqu’elles utilisent des moyens malhonnêtes ou frauduleux, ou abusent de leur autorité, de leur richesse ou de leur puissance pour attirer de nouveaux adeptes. L’annonce que l’Église réclame est au contraire la proclamation et la présentation sereine et pacifique de la foi en Jésus-Christ.

L’émigration

« L’un des grands défis qui menacent la présence des chrétiens dans quelques pays du Moyen-Orient. Ce sujet qui est une préoccupation commune à toutes les Églises, devrait être pris en considération dans une concertation œcuménique. (…) Les jeunes, les personnes instruites, et les gens aisés, sont les plus nombreux à partir, privant l’Église et le pays des ressources les plus valables. (…) Elle pourrait constituer un sujet de dialogue sincère et franc avec les musulmans, sur les raisons qui poussent à partir, surtout pour les chrétiens ».

« L’émigration est un droit naturel laissé au libre choix des personnes et des familles, surtout pour ceux qui se trouvent dans des conditions éprouvantes. Mais l’Église a le devoir d’encourager ses fidèles à rester comme témoins, apôtres, et constructeurs de paix et de bien-être de leurs pays ».

« Il faut favoriser les conditions qui encouragent le choix de rester. Il revient aux responsables politiques d’affermir la paix, la démocratie et le développement, pour favoriser un climat de stabilité et de confiance ».

Achat de terres

« La liquidation des propriétés dans la patrie est fortement regrettable. La conservation ou l’acquisition de biens fonciers encouragerait à y retourner. La terre affirme et renforce l’identité et l’appartenance, et celles-ci réclament l’enracinement dans la terre. Les communautés de la Diaspora ont le rôle d’encourager et de consolider la présence chrétienne en O
rient, en vue de renforcer son témoignage et de soutenir ses causes, pour le bien commun du pays. Une pastorale appropriée doit prendre soin de l’émigration intérieure dans chaque pays ».

Accueil

« Nos Églises sont très reconnaissantes aux Églises des pays d’accueil pour l’aide précieuse qu’elles apportent à nos fidèles émigrés. (…) Les Églises d’accueil devraient aider les émigrés à avoir leurs structures : paroisses, écoles, centre de rencontre, et autres. Ceci nécessite des structures d’accueil, d’encadrement social et culturel, et d’accompagnement. (…) Les chrétiens d’Occident exprimeront efficacement leur soutien aux chrétiens du Moyen-Orient en venant en aide à leurs confrères d’Orient et en les soutenant ».

« Les Églises d’accueil, dans leurs normes et leurs pratiques sacramentaires et administratives, sont aussi invitées à connaître et à respecter la théologie, les traditions et les patrimoines orientaux ».

Prêtres arabes

« Les Églises du Nord d’Afrique souhaitent la collaboration avec les Églises du Moyen-Orient et la présence de prêtres arabes pour renforcer le dialogue avec les musulmans ».

Juridiction

« Les Pères Synodaux sont revenus avec insistance et fréquence sur le besoin de l’extension de la juridiction des Patriarches sur les fidèles de leur rite en dehors du territoire de l’Église Patriarcale sui iuris. Ils souhaitent ardemment le passage du concept territorial au concept personnel. La limitation de la juridiction du Patriarche aux fidèles de son Église sui iuris est logique, mais à une dimension des personnes et non du territoire. Comment peut-on être ‘Père et Chef’ de personnes soustraites à la tête? Cette extension de juridiction se pose dans le cadre de l’adaptation pastorale du service des fidèles orientaux dans la diaspora. La communion est une relation personnelle, animée par le Saint-Esprit. Cette perspective est très importante pour le dialogue œcuménique et la marche vers l’unité parfaite ».

L’immigration chrétienne internationale

« Les pays du Moyen-Orient connaissent un nouveau phénomène important : l’accueil de très nombreux travailleurs immigrés Africains et Asiatiques, dont la majorité sont des femmes. Ils se retrouvent dans une atmosphère de prédominance musulmane, et quelquefois avec peu de possibilité pour la pratique religieuse. Beaucoup se sentent abandonnés, affrontés à des abus et des mauvais traitements, à des situations d’injustice, et d’infractions aux lois et aux conventions internationales. Quelques émigrants changent de nom pour être mieux acceptés et aidés ».

« Nos Églises doivent faire un effort plus important pour les aider, par l’accueil, l’accompagnement, et l’assistance humaine, religieuse et sociale. Dans chacun de nos pays, nos Églises catholiques doivent établir à leur intention une pastorale appropriée, dans une action coordonnée entre les Évêques, les Congrégations religieuses, et les Organisations sociales et de bienfaisance. Ceci demande aussi une coopération entre les instances catholiques du lieu, et la hiérarchie des Églises de provenance ».

La communion ecclésiale

« La source et le modèle de la communion ne sont donc autres que la vie trinitaire de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. La participation des baptisés à la communion trinitaire crée la communion entre les personnes et les communautés (…). Il nous faut approfondir une ecclésiologie de communion. Elle aidera aussi dans le dialogue œcuménique et interreligieux. Nous avons besoin de mieux valoriser, mieux comprendre, et mieux pratiquer l’unité de l’Église. Il est indispensable d’enseigner l’Église comme ‘communion’, dans la catéchèse, les homélies, la formation des clercs, des religieux et religieuses, et des laïcs. La communion est appelée à être d’abord affective, avant de devenir effective. Il est important de cultiver un sens profond de la communion spirituelle, de l’appartenance à une même Église ».

« La communion doit commencer au sein d’une même Église sui iuris. C’est pourquoi il faudra renforcer les structures de communion dans le Synode Patriarcal de chaque Église. Une expression concrète de cette communion serait la solidarité du personnel et des biens entre les diocèses. Il est souhaitable d’établir des structures de communion pour des projets pastoraux communs : un seul séminaire inter-rituel dans chaque pays, une pastorale commune dans la région pour les jeunes, la catéchèse, la famille, et tant d’autres domaines commun. Les Papes et le Saint-Siège appellent les Ordres, les Congrégations, et les Mouvements d’origine occidentale à adopter la langue, le rite et la liturgie du pays où elles exercent leur mission, et à s’insérer pleinement dans sa pastorale d’ensemble (…). Ils doivent soigneusement éviter de faire groupe à part ».

« Les circonstances difficiles du moment présent sont un stimulant à une majeure cohésion entre les communautés chrétiennes, dépassant tout confessionnalisme, pour donner des réponses positives et constructives aux grands défis actuels. Le confessionnalisme et l’attachement exagéré à l’ethnie risquent de transformer nos Églises en des ghettos et de les enfermer sur elles-mêmes. Une Église ethnique ou nationaliste fait obstacle à l’œuvre de l’Esprit et est contraire à la mission universelle de l’Église ».

« Nous avons besoin que toutes les Églises de notre région s’unissent dans la réflexion et l’action relatives à nos problèmes communs, comme les droits humains, et les autres sujets cruciaux. Les Communautés catholiques doivent collaborer ensemble. Une réunion périodique des Évêques de la région est à encourager. Le Conseil des Patriarches catholiques d’Orient pourra étudier ce sujet à sa prochaine Assemblée, et définir la date, le lieu, et la participation financière des membres. (…) On souhaiterait qu’elle soit en rapport avec le Saint-Père et le Saint-Siège ».

« La communion doit se réaliser visiblement et pratiquement d’abord au sein de chaque Église ».

« Au niveau du clergé, la communion ecclésiale est à encourager. Des associations d’amitié et de spiritualité commune existent, et devraient être soutenues et renforcées ».

« La communion demande aussi de rencontres fréquentes entre les Patriarches, les Évêques, les prêtres et les laïcs. »

Diaspora

« Les relations inter-ecclésiales doivent être encouragées, pas seulement entre les Églises sui iuris du Moyen-Orient, mais aussi avec les Églises Orientales et avec l’Église latine de la diaspora, en étroite union avec le Saint-Père, le Saint-Siège, et les Représentants Pontificaux. Notre communion avec les Églises d’Occident a des racines historiques profondes. L’Europe doit sa foi aux Églises d’Orient (cf. Ac 16, 9-10). La vie monastique en Occident a été inspirée par le monachisme du Moyen-Orient. Aujourd’hui, l’Occident accueille et accompagne les communautés d’émigrants du Moyen-Orient, qu’elles soient d’ancienne ou de date récente.

« Pour une meilleure communion, il faudra assurer au clergé latin en Occident une connaissance de base de la théologie sacramentaire et ecclésiologique des Églises Orientales. Et faire connaître aux fidèles latins la réalité et l’histoire des Églises Orientales ».

Election du pape

« Quelqu’un a souhaité aussi que les Patriarches, de part leur identité de ‘Pères et Chefs’ d’Églises sui iuris, qui font partie de la catholicité de l’Église catholique, soient ipso facto membres du Collège électeur du Souverain Pontife ».

Le rôle des laïcs

« Il faut valoriser le rôle des laïcs, hommes et femmes, et de leur participation dans la vie et la mission de l’Église. Que ce Synode devienne pour eux et pour toute l’Église un vrai printemps spirituel, pastoral et social. Il nous
faut renforcer l’engagement des laïcs dans la pastorale commune de l’Église. La femme, consacrée et laïque, devrait y trouver sa place et sa mission appropriées ».

Banque de prêtres

« Un Père Synodal a suggéré la création d’une ‘banque de prêtres’, ou d’une association de ‘prêtres sans frontières’ pour répondre aux besoins des Églises qui en manquent, dans un esprit de communion. La même chose pourrait se faire aussi au niveau des laïcs, sur la base du sacerdoce commun du chrétien ».

Banque de religieux et de laïcs

« Au niveau des religieux, religieuses, personnes consacrées, et mouvements ecclésiaux, nous avons le devoir de les accueillir, les encourager, les alimenter spirituellement, et de les intégrer toujours davantage dans la vie et la mission de l’Église. Il ne faut pas craindre les nouvelles réalités ecclésiales ni les écarter. Ils sont le don précieux et indispensable de l’action de l’Esprit Saint dans l’Église et le monde d’aujourd’hui ».

Vie contemplative

« Nous avons à redécouvrir la valeur et les trésors de la vie monastique et contemplative, partie de nos terres. Les communautés de vie contemplative doivent être encouragées là où elles existent. Par la prière, nous pouvons préparer le terrain à l’action de l’Esprit pour susciter la vie contemplative là où elle n’existe pas ».

« Les Ordres existant dans nos pays rendraient un service précieux à nos Églises en prenant l’initiative d’établir des communautés dans d’autres lieux ou pays. La vie religieuse et monastique est comme l’âme de l’Église ».

Œcuménisme

« Du fait des conflits au cours de son histoire, l’Église connut de multiples divisions. Des études historiques et théologiques approfondies sont nécessaires pour mieux comprendre ces évènements tragiques et promouvoir ainsi le dialogue œcuménique ».

« Les Églises catholiques et orthodoxes ont beaucoup en commun, au point que les Papes Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI parlent de « communion à peu près complète ». Ceci est à mettre en relief plus que les différences. De même il faudra mettre en relief et diffuser les réalisations positives dans le domaine de l’œcuménisme. En même temps, nous avons besoin de faire un examen de conscience sincère sur ce que nous avons omis de faire ».

« Un effort sincère est nécessaire pour surmonter les préjugés, mieux se comprendre, et viser la plénitude de communion dans la foi, les sacrements et le service hiérarchique ».

« Ce Synode devrait favoriser la communion et l’unité avec les Églises Sœurs Orthodoxes et les Communautés Ecclésiales ».

« Au niveau officiel, le Saint-Siège a assumé des initiatives envers toutes les Églises d’Orient, en collaboration avec les Églises orientales catholiques. Il est nécessaire et très utile de les faire connaître aux chrétiens de toutes les Églises de nos pays. Les media doivent y aider ».

« Il est urgent que l’œcuménisme soit un objectif primordial dans les Assemblées et les Conférences épiscopales. On a proposé la création d’une Commission œcuménique dans le Conseil des Patriarches catholiques d’Orient ».

« On pourrait penser à lancer et à soutenir des media chrétiennes œcuméniques. Un Congrès œcuménique dans chaque pays, pour étudier ensemble les résultats, les appels et les recommandations du Synode, serait très utile ».

« Il est souhaitable d’établir des commissions locales de dialogue œcuménique. L’étude de l’histoire des Églises orientales catholiques, tout comme celle de l’Église de tradition latine, permettrait de clarifier le contexte, la mentalité, et les perspectives liées à leur naissance ».

« Il faut tout faire pour consolider le Conseil des Églises du Moyen-Orient, et l’aider à accomplir sa mission. La ‘purification de la mémoire’ est un pas important dans la recherche de la pleine unité ».

« Il est impérieux de collaborer ensemble pour une pastorale et des actions communes. Ainsi la coopération dans les études bibliques, théologiques, patristiques et culturelles, favorisera l’esprit de dialogue ».

« Une action commune pourrait avoir lieu pour la formation d’experts en médias dans les langues locales ».

« Il serait bon d’encourager l’œcuménisme de vie, en cherchant ensemble à mieux vivre notre foi ».

« Que les Églises Orientales soient plus impliquées dans les dialogues œcuméniques entre le Saint-Siège et les autres Églises, et qu’elles y apportent leurs contributions particulières ».

Un manuel

« On souhaite l’élaboration d’un manuel-guide pour l’action œcuménique, adapté à la région ou au pays. Le dialogue théologique et le dialogue de la diakonia, devront se fonder sur le dialogue spirituel, la prière, et se traduire sans cesse dans le dialogue de vie ».

Dates de Noël et de Pâques

« À plusieurs reprises, a été exprimé le souhait d’unifier les dates de Noël et de Pâques entre catholiques et orthodoxes. Il s’agit d’une nécessité pastorale, vu le contexte pluraliste de la région, et le nombre très important des mariages mixtes entre chrétiens de dénominations ecclésiales différentes ».

Notre père

« On souhaite aussi l’unification du texte arabe des prières principales, à commencer par le ‘Notre Père’. L’appel d’un Frère Délégué à instaurer une ‘fête des martyrs’ à célébrer par tous les chrétiens, a été bien accueilli ».

Exercice de la primauté de Pierre

« Dans la prière, la réflexion, l’étude, et la docilité à l’action du Saint-Esprit, nous devons chercher de répondre à la demande du Vénérable Pape Jean-Paul II, dans son Encyclique Ut unum sint (25.05.1995), de proposer une forme nouvelle d’exercice de la primauté, qui ne porte pas atteinte à la mission de l’Évêque de Rome, et qui soit inspirée par les formes ecclésiales du premier millénaire. Si le Saint Père le souhaite, il pourrait charger une commission pluridisciplinaire pour l’étude de ce délicat sujet ».

La famille, l’enfance, les jeunes

« Les pastorales de la famille, de l’enfance et des jeunes n’ont pas été suffisamment abordées dans les documents de préparation du Synode ».

Les sectes

« Le problème des sectes est un défi grave qui affecte nos Églises ».

Media et communication

« Il faudra veiller à prévenir les impacts négatifs des media : la manipulation des masses, la floraison des sectes, de la violence et de la pornographie, l’anticléricalisme international »

« Former une Commission pour la revitalisation et la coordination des moyens de communication dans le Moyen-Orient. »

« Nos Églises ont besoin de personnes spécialisées dans ces domaines. Peut-être pourrions-nous aider les plus doués à s’y former, et les engager ensuite dans ce travail. Mais il faudra nécessairement y former des prêtres et des religieux, dès le séminaire. Les media et la communication sont un moyen puissant pour consolider la communion ».

« On a souhaité que Telepace et KTO et d’autres media catholiques mettent des sous-titres arabes à leurs émissions, et qu’elles consacrent des périodes pour l’émission de programmes en arabe. Elles consolident aussi les relations interreligieuses. Il est indispensable d’établir des plans et des moyens pour assurer la communication des résultats de ce Synode, et la mise en pratique de ses lignes directives et de ses recommandations ».

Liturgie

« Il a été peu parlé du renouvellement de la liturgie, pourtant désiré par beaucoup. Il faudra savoir unir « l’ancien au nouveau » »

« Il est important et urgent de se mettre d’accord sur un texte arabe unifié pour la prière dominicale à utiliser dans
la liturgie, les rencontres, la prière privée et publique ».

Judaïsme

La Déclaration ‘Nostra aetate’ du Concile Vatican II

« Des initiatives de dialogue ont lieu, au niveau du Saint-Siège et des Églises locales. Le conflit israélo-palestinien a ses répercussions sur les rapports entre Chrétiens et Juifs. À plusieurs reprises, le Saint-Siège a clairement exprimé sa position, appelant à ce que les deux peuples puissent vivre en paix, chacun dans sa patrie, avec des frontières sûres, internationalement reconnues. La sécurité durable repose sur la confiance, et s’alimente aux sources de la justice et de la probité. Nous avons le devoir de rappeler à tous que la convivialité pacifique est le fruit de la reconnaissance réelle et pratique des propres droits et devoirs. La prière pour la paix est d’une importance capitale ».

« Nos Églises refusent l’antisémitisme et l’antijudaïsme. Les difficultés des rapports entre les peuples arabes et le peuple juif sont plutôt dues à la situation politique conflictuelle. Nous distinguons entre la réalité religieuse et la réalité politique. Les chrétiens ont la mission d’être des artisans de réconciliation et de paix, basées sur la justice pour les deux parties ».

« Des initiatives pastorales locales de dialogue avec le judaïsme ont lieu, par exemple la prière en commun principalement à partir des Psaumes, et la lecture et la méditation de textes bibliques. Ceci crée de bonnes dispositions, pour invoquer ensemble la paix, la réconciliation, le pardon mutuel, et les bons rapports. D’autres initiatives réalisent un dialogue des fidèles des enfants des trois religions d’Abraham ».

« Le Vicariat pour les chrétiens de langue hébraïque doit aider la société hébraïque à mieux connaître et comprendre l’Église et son enseignement. Elle est aussi disposée à la collaboration pour le service pastoral des fidèles catholiques de langue hébraïque et celui des émigrés. Ceci favorisera une présence pacifique des chrétiens en Terre Sainte ».

« D’autres possibilités de collaboration se présentent dans la réalité actuelle. Le dialogue est nécessaire aussi au niveau académique. D’où le besoin de contact et de collaboration entre les instituts de formation. Les écoles catholiques ont un rôle essentiel dans la formation au respect mutuel et à la paix ».

Islamisation

« À partir des années 1970, nous constatons dans la région la montée de l’Islam politique, qui comprend différents courants religieux. Il affecte la situation des chrétiens, surtout dans le monde arabe. Il veut imposer un mode de vie islamique à tous les citoyens, quelques fois par la violence. Il constitue donc une menace pour tous, et nous devons ensemble affronter ces courants extrémistes ».

Islam

La Déclaration ‘Nostra aetate’ du Concile Vatican II

« Le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux entretient des rencontres de dialogue d’importance capitale. On recommande la création de commissions locales de dialogue interreligieux. Il est nécessaire de donner la première place au dialogue de vie, qui offre l’exemple d’un témoignage silencieux éloquent, et qui est parfois l’unique moyen de proclamer le Royaume de Dieu. Seuls les chrétiens qui offrent un témoignage de foi authentique, sont qualifiés pour un dialogue interreligieux crédible. Nous avons besoin d’éduquer nos fidèles au dialogue. Les chrétiens orientaux peuvent aider ceux de l’Occident à entrer plus profondément dans une rencontre constructive avec l’Islam ».

« De nombreuses initiatives illustrent la possibilité de rencontre et de travail fondé sur les valeurs communes (paix, solidarité, non violence). Plusieurs exemples d’initiatives prometteuses ou réussies ont été mentionnés, en matière de dialogue et de travail commun entre chrétiens et musulmans, ainsi en Syrie, au Liban, en Terre Sainte, en Égypte et ailleurs. Les activités communes sont à encourager, dans les domaines culturel, sportif, social et éducatif ».

« De là, l’importance primordiale de nos institutions éducatives, qui sont ouvertes à tous, réalisant une éducation à l’amitié, à la justice et à la paix. Les Mouvements ecclésiaux apportent aussi une contribution très valable dans ce domaine ».

« Peut-être faut-il trouver un nouveau langage théologique pour exprimer ce mystère et le leur rendre plus accessible. Notre témoignage de vie y aidera puissamment. De là l’importance primordiale du dialogue de vie, ou dialogue de voisinage ‘hiwar aljiwar’. »

« S. François d’Assise, dans sa rencontre avec le roi Al-Kamel en Égypte en 1219, nous donne un exemple de dialogue par la non-violence et le dialogue de la vie. Les Églises Orientales sont les plus qualifiées à promouvoir le dialogue interreligieux avec l’Islam.

C’est un devoir qui leur incombe de par la nature de leur histoire, de leur présence et de leur mission ».

« La sainteté de vie est réciproquement appréciée de part et d’autre. La vraie relation avec Dieu n’a pas besoin de religiosité bruyante, mais d’authentique sainteté ».

« Il faut éviter toute action provocatrice, offensive, humiliante, et toute attitude anti-islamique ».

« Il faut franchement dire la vérité, les problèmes et les difficultés, d’une manière respectueuse et charitable. Si le dialogue est incontournable et doit continuer, peut-être doit-il entamer une phase nouvelle de franchise, d’honnêteté et d’ouverture. »

«  Nous avons à traiter sereinement et objectivement les sujets qui concernent l’identité de l’homme, la justice, les valeurs de la vie sociale digne, et la réciprocité. Ce terme de réciprocité a besoin d’être clarifié, selon quelques interventions. »

« On souhaiterait que le principe coranique « pas de contrainte dans la religion » soit réellement mis en pratique. »

« Nous devons travailler tous ensemble pour transformer les mentalités de l’esprit et de l’attitude du confessionnalisme, à l’esprit de vie et d’action pour le bien commun. C’est un travail de longue haleine ».

« Nous avons à sortir de la logique de défense des droits des chrétiens, pour nous engager pour le bien de tous. Les jeunes auront à cœur d’entreprendre des actions communes dans ces perspectives. Coopérer ensemble, avec les personnes de bonne volonté, à affronter les problèmes urgents du moment : la liberté, l’égalité, la démocratie, les droits de l’homme, l’émigration et l’immigration, les conséquences de la globalisation, de la crise économique, la violence et l’extrémisme, la vie ».

Les livres scolaires

« Il est nécessaire de purifier les livres scolaires de tout préjugé sur l’autre et de toute offense ou défiguration. On cherchera plutôt à comprendre le point de vue de l’autre, tout en respectant les croyances et les pratiques différentes. On mettra en valeur les espaces communs, notamment au niveau spirituel et moral ».

« La Sainte Vierge Marie est un point de rencontre de grande importance. La récente déclaration de l’Annonciation comme fête nationale au Liban est un exemple encourageant ».

« Musulmans et chrétiens, nous avons à parcourir ensemble le chemin commun. Malgré les différentes conceptions de l’homme, de ses droits, et de la liberté, nous pouvons trouver ensemble les bases claires et précises d’une action commune pour le bien de nos sociétés et de nos pays. »

« Le dialogue sera fructueux avec les personnes engagées à la défense des droits humains, de l’éthique fondée sur les principes de la nature humaine, de la famille, de la vie, et de l’État civique ».

« Encourageons ce courant de personnes modérées et sincères. Nous avons réciproquement à veiller les uns au bien des autres. Construisons ensemble une ‘cité de communion’. »

« Dan
s les carrefours il serait souhaitable d’approfondir les domaines qui n’ont été que très peu abordés jusqu’ici : méthodes de catéchèse – renouveau de la liturgie – la modernité – contribution spécifique irremplaçable du chrétien – avenir des chrétiens du Moyen-Orient. »

« Nous devons travailler tous ensemble pour préparer une nouvelle aube au Moyen-Orient. Nous sommes soutenus par la prière, la compréhension et l’amour de tous nos frères et sœurs à travers le monde. Nous ne sommes pas seuls. Ce Synode nous l’a fait sentir très visiblement ». 

Recueilli et organisé par Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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