Québec : les évêques publient une réflexion sur la corruption

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Causes et propositions de remèdes

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Le conseil Église et Société de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec publie le document « Dans l’attente du rapport de la Commission Charbonneau – une réflexion sur la corruption ».

Un communiqué du 19 février 2015 explique le contexte de la publication de ce travail de 16 pages, « au moment où la commission Charbonneau se prépare à présenter ses recommandations et où les chrétiens entrent dans la période du Carême ».

Créée en 2011, la Commission Charbonneau est chargée d’enquêter sur la corruption au Québec, notamment dans l’industrie de la construction et le financement occulte de partis politiques.

Les évêques estiment qu’il est aujourd’hui « pertinent de réfléchir ensemble sur la façon dont la corruption vient détruire l’idéal d’une société juste et sur les moyens de lutter contre cet obstacle ».

Ce texte, adressé à tous les hommes et femmes de bonne volonté, est accompagné d’un questionnaire d’approfondissement « afin de mieux saisir que la corruption est un cancer qui ronge le corps social, de découvrir quelles en sont les causes et d’identifier quelques pistes pour lutter contre le fléau ».

« Quels que soient les règlements et les lois qui pourront être édictés, la corruption restera toujours une menace pour le tissu social et une tentation pour chacun d’entre nous. C’est pourquoi l’indignation que nous ressentons vis-à-vis certaines pratiques corruptrices doit stimuler notre sens des responsabilités et éclairer nos propres comportements », écrivent les évêques dans le document.

Parmi les causes de la corruption, ils diagnostiquent « la faiblesse des institutions ; l’absence de politique gouvernementale visant à prévenir la corruption ; une culture administrative et corporatiste ».

Mais ils dénoncent aussi « les attitudes intérieures qui alimentent la corruption : un esprit de consommation » qui « entraîne dans une spirale de compétition où l’on veut posséder toujours davantage, sans égard pour les moins nantis » et « un individualisme exacerbé ».

Ils donnent quelques pistes pour lutter contre la corruption : pour agir sur les causes extérieures, il faut « des lois et des règlements » ainsi que « des organismes de surveillance et de contrôle ».

« Plus en profondeur », ils prônent « une véritable entreprise de formation des consciences » : il s’agit de « cultiver les attitudes intérieures qui rendent les personnes capables de discernement et développent chez elles la solidarité, le respect de la justice, la modération et le courage de leurs convictions ».

Dans la lutte contre l’individualisme en particulier, ils préconisent « ce qui est au cœur du message chrétien et de toute morale authentiquement humaniste: la vertu de justice qui ouvre le cœur au respect des droits de l’autre, l’amour du prochain qui invite au don de soi et de ses biens. Si la justice est fondamentale, l’amour du prochain l’enveloppe et la dynamise ».

Le document en français est disponible sur le site Internet de l’Assemblée des évêques ou sur commande au Secrétariat des évêques catholiques du Québec, ajoute la note qui précise que la version anglaise du texte sera publiée sous peu.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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