Quand la vérité est une rencontre

Print Friendly, PDF & Email

Homélie du matin

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

« La vérité n’entre pas dans une encyclopédie », elle est « une rencontre avec Jésus », et elle « se reçoit dans la rencontre », déclare le pape dans son homélie de ce 8 mai 2013.

Le pape François a célébré la messe, ce matin, à la Maison Sainte-Marthe, en présence d’employés des services généraux du Gouvernorat, de la Chancellerie du Tribunal de l’Etat du Vatican et de fleuristes du Vatican. Radio Vatican en publie des extraits.

Bâtir des ponts, non des murs

Le pape a décrit l’attitude de l’évangélisateur : comme saint Paul face aux Athéniens, il doit « construire des ponts » et non pas « élever des murs ». Saint Paul, a fait observer le pape, « s’approche le plus possible du cœur » de son auditoire, et « recherche le dialogue ».

Pour cette raison, a ajouté le pape, l’apôtre fut vraiment un « pontife, un bâtisseur de ponts » et non pas un « bâtisseur de murs ». A cet exemple, « le chrétien qui veut porter l’Evangile doit passer par cette route ».

Le pape a estimé que cette attitude était plus facile à vivre aujourd’hui. « C’est une bonne période dans la vie de l’Eglise », a-t-il estimé, contrairement à la première moitié du XXe siècle, où l’on entendait dans les familles catholiques : « Non, nous ne pouvons pas aller chez eux, car ils ne sont pas mariés à l’Eglise … ou socialistes… ou athées ».

« C’était comme une exclusion, comme une défense de la foi, mais avec des murs », s’est souvenu le pape : « aujourd’hui – grâce à Dieu – on ne dit plus cela… ». Le temps est donc propice pour « parler avec tous », comme Jésus l’a fait, avec « les pécheurs, les publicains, les docteurs de la loi ».

La vérité n’est pas une encyclopédie

« Bâtir des ponts » c’est aussi veiller au message proposé, a poursuivi le pape : « un chrétien doit annoncer Jésus-Christ de façon à ce que Jésus-Christ soit accepté, reçu, et non pas refusé ».

En d’autres termes, « évangéliser », n’est pas « être prosélyte », car l’Eglise « ne grandit pas par le prosélytisme », mais « grandit par attraction, par le témoignage, par la prédication », a-t-il expliqué en citant Benoît XVI.

Saint Paul, a constaté le pape, « ne fait pas de prosélytisme »: « il ne dit pas aux Athéniens : « Voici l’encyclopédie de la vérité. Etudiez ceci et vous aurez la vérité ». Non ! La vérité n’entre pas dans une encyclopédie ».

« La vérité est une rencontre; c’est une rencontre avec la plus haute vérité, Jésus, la grande vérité. Personne n’est maître de la vérité. La vérité se reçoit dans la rencontre », a-t-il souligné.

Etre sûr de Jésus Christ

Pour éviter les deux écueils – être prosélyte et construire des murs – il faut « ne pas douter du Seigneur ». En effet, a expliqué le pape, « les chrétiens qui ont peur de faire des ponts et préfèrent construire des murs sont des chrétiens qui ne sont pas sûrs de leur foi, pas certains de Jésus Christ ».

Au contraire, le chrétien qui a confiance dans le Christ « sait que l’annonce de Jésus Christ n’est pas facile, mais qu’elle ne dépend pas de lui » : il doit « faire tout son possible », mais « l’annonce de Jésus Christ, l’annonce de la vérité, dépend de l’Esprit-Saint », annoncé par Jésus « Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière ».

Paul encore une fois est un modèle d’attitude juste, a ajouté le pape : s’il est « bien conscient que l’évangélisation n’est pas faire du prosélytisme », c’est parce qu’il est « sûr de Jésus Christ et n’a pas besoin de se justifier et de chercher des raisons pour se justifier ».

Le pape a donc invité à demander à saint Paul « ce courage apostolique, cette ferveur spirituelle, cette certitude [en Dieu] », car « quand l’Eglise perd ce courage apostolique, elle devient une Eglise immobile, une Eglise rangée, belle,… mais sans fécondité, car elle a perdu le courage d’aller aux périphéries, où tant de personnes sont victimes de l’idolâtrie, de la mondanité, d’une pensée faible… de tant de choses ».

Et même si l’on fait des erreurs en avançant sur ce chemin, a-t-il conclu, « on se relève… Ceux qui ne marchent pas de peur de se tromper, commettent une faute plus grave ».

Share this Entry

Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel