Quand Jean-Paul II parle de la sainteté d'un roi

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L’Evangile vécu par Charles d’Autriche

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Le martyrologe romain fait mémoire, ce 1er avril, du bienheureux Charles d’Autriche, empereur et roi (+1922), béatifié par Jean-Paul II en octobre 2004, quelques mois avant sa mort.

A la veille de l’anniversaire justement de la « naissance au Ciel » de Jean-Paul II, le 2 avril 2005, et quelques semaines avant sa canonisation, il n’est pas inintéressant de rappeler ce qu’il disait de la sainteté du bienheureux empereur.

Charles d’Autriche, a été un « ami de la paix », et il offre un modèle pour les responsables politiques européens, affirmait Jean-Paul II, lors de la messe de béatification, place Saint-Pierre.

Après la mort de Charles, la «Ligue de prière de l’Empereur Charles pour la paix des peuples» est en effet devenue, en 1963, une communauté de prière reconnue par l’Eglise.

Le pape soulignait, en allemand, combien le devoir des Chrétiens  consiste à « chercher en tout la volonté de Dieu, la connaître et la mettre en œuvre », et combien c’est ainsi que Charles d’Autriche a vécu sa vie d’homme d’Etat et de chrétien : « Il était un ami de la paix ». Au milieu des bouleversements de la première guerre mondiale,  « il a cherché de saisir les initiatives de paix de mon prédécesseur Benoît XV », soulignait Jean-Paul II. Il considérait le gouvernement comme un « service de son peuple »,  cherchait à correspondre à la « vocation du chrétien à la sainteté aussi dans le domaine de la politique ».  Qu’il serve d’exemple, souhaitait le pape, « à ceux qui ont aujourd’hui en Europe une responsabilité politique ».

Des chefs de gouvernement, des ministres et des parlementaires de nombreux pays participaient à cette célébration.

Les quatre enfants de l’empereur encore vivants y ont participé également : l’aîné, Otto, 91 ans, chef de la maison impériale, vivant en Allemagne, et présent place Saint-Pierre, a été salué par le pape à l’angélus, c’est un ancien député européen ; Stephan, venue deHongrie ; Karl Ludwig, de Belgique ; et Félix, du Mexique.

En tout, ce sont plus de 700 descendants de la grande famille des Habsbourg et de la famille de l’impératrice Zita de Bourbon-Parme, épouse du nouveau bienheureux, et quelque 350 familles apparentées qui ont fait le pèlerinage de Rome pour le triduum de la béatification.

Mais qui était Charles de Habsbourg?

Très tôt, grandit chez Charles un grand amour pour l’Eucharistie et pour le Coeur de Jésus. Toutes les décisions importantes, il les prend en priant.

En 1911, il épouse la Princesse Zita de Bourbon-Parme. Ce sont dix années d’une vie conjugale heureuse, couronnées par la naissance de 8 enfants. Sur son lit de mort, Charles dira encore à Zita: «Je t’aime d’un amour infini».

Le 28 juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône, est victime d’un attentat. Charles devient héritier du trône de l’Empire austro-hongrois.

En pleine Première guerre mondiale, avec la mort de l’empereur François-Joseph, le 21 novembre 1916, Charles devient empereur d’Autriche. Le 30 décembre, il est couronné roi apostolique de Hongrie.

C’est ainsi qu’il suivra le Christ: dans l’amour pour les peuples qui lui sont confiés, dans sa bienveillance à leur égard, dans le don de sa vie pour eux.

Pour lui,  le devoir le plus sacré d’un Roi c’est l’engagement pour la paix. Il est le seul à soutenir les efforts de Benoît XV en faveur de la paix.

En ce qui concerne la politique intérieure, il travaille à l’élaboration d’une vaste législation sociale inspirée de l’enseignement social catholique.

Son attitude permet, à la fin du conflit, la transition vers un nouvel ordre sans guerre civile. Il est cependant banni de sa patrie.

Pour répondre au désir du pape, qui craint l’établissement du pouvoir communiste en Europe centrale, il tente de rétablir son autorité en Hongrie. Mais deux tentatives échouent car il veut éviter le déclenchement d’une guerre civile.

Charles est envoyé en exil sur l’Ile de Madère. Mais, considérant sa charge comme un mandat de Dieu, il n’abdique pas.

Réduit à la misère, il vit avec sa famille dans un logement très humide. Il tombe gravement malade, acceptant la maladie comme un sacrifice pour la paix et l’unité de ses peuples.

Charles endure ses souffrances sans se plaindre, il pardonne à tous ceux qui lui ont fait du mal. Il meurt le 1er avril 1922, le regard tourné vers le Saint Sacrement. Sur son lit de mort, il a répété la devise de toute sa vie: «Je m’engage toujours, en toutes choses, à connaître le plus clairement possible la volonté de Dieu et à la respecter, et cela de la manière la plus parfaite».

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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