Ps 116: Une invitation à louer Dieu pour son amour

CITE DU VATICAN, Mercredi 12 février 2003 (ZENIT.org) – “Une invitation à louer Dieu pour son amour”: voici le texte de l’allocution de Jean-Paul II lors de l’audience générale du 5 février 2003, dans la traduction de l’italien de L’Osservatore Romano en français du 11 février.

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Lecture: Ps 116, 1-2

1. En poursuivant notre méditation sur les textes de la Liturgie des Laudes, nous reprenons notre réflexion sur un Psaume déjà proposé auparavant, le plus bref de toutes les compositions du Psautier. Il s’agit du Psaume 116 que nous venons d’entendre, une sorte de petit hymne, semblable à une prière jaculatoire qui se développe en une louange universelle au Seigneur. Ce qui est proclamé est exprimé à travers deux paroles fondamentales: amour et fidélité (cf. v. 2).
A travers ces termes, le Psalmiste illustre de façon synthétique l’alliance entre Dieu et Israël, en soulignant le rapport profond, loyal et confiant qui existe entre le Seigneur et son peuple. Nous entendons ici l’écho des paroles que Dieu lui-même avait prononcées au Sinaï en se présentant devant Moïse: « Yahvé, Yahvé, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité » (Ex 34, 6).
2. Malgré sa brièveté et sa concision, le Psaume 116 saisit le coeur de la prière, qui consiste dans la rencontre et dans le dialogue vivant et personnel avec Dieu. Dans cet événement, le mystère de la Divinité se révèle comme fidélité et amour.
Le Psalmiste ajoute un aspect particulier de la prière: l’expérience d’oraison doit rayonner dans le monde, en se transformant en témoignage auprès de ceux qui ne partagent pas notre foi. En effet, en ouverture, l’horizon s’élargit à « tous les peuples » et à « tous les pays » (cf. Ps 116, 1), afin que face à la beauté et à la joie de la foi, ils soient eux aussi conquis par le désir de connaître, de rencontrer et de louer Dieu.
3. Dans un monde technologique, assombri par une éclipse du sens du sacré, dans une société qui se complaît dans le fait de se suffire à elle-même, le témoignage de l’orant est comme un rayon de lumière dans l’obscurité.
Dans un premier temps, cela peut n’éveiller que la curiosité, mais, ensuite, la personne réflexive peut être poussée à s’interroger sur le sens de la prière et, enfin, cela peut susciter un désir croissant d’en faire l’expérience. C’est pourquoi la prière n’est jamais un événement solitaire, mais elle tend à se diffuser jusqu’à faire participer le monde entier.
4. Nous accompagnons à présent le Psaume 116 par les paroles d’un grand Père de l’Eglise d’Orient, saint Ephrém le Syrien, qui vécut au IV siècle. Dans un de ses Hymnes sur la Foi, le quatorzième, il exprime le désir de ne jamais faire cesser la louange à Dieu, en invitant également « tous ceux qui comprennent la vérité » divine. Voilà son témoignage:
« Comment ma harpe peut-elle, Seigneur, cesser ta louange? / Comment pourrais-je enseigner l’infidélité à ma langue? / Ton amour a accueilli mon embarras, / mais ma volonté est encore ingrate » (Strophe 9).
« Il est juste que l’homme reconnaisse ta divinité, / il est juste que les êtres célestes louent ton humanité; / les êtres célestes s’émerveillaient de voir à quel point tu t’es anéanti, / et ceux de la terre de voir à quel point tu as été exalté » (Str. 10: La Harpe de l’Esprit, Rome, 1999, pp. 26-28).
5. Dans un autre hymne (Hymne de Nisibe 50) saint Ephrém confirme son engagement de louange incessante, et en exprime la raison dans l’amour et dans la compassion divine à notre égard, précisément comme le suggère notre Psaume.
« En toi, Seigneur, puisse ma bouche faire sortir la louange du silence. / Que nos bouches ne soient pas pauvres de louange, / que nos lèvres ne soient pas pauvres en confessant; / puisse ta louange vibrer en nous! » (Str. 2).
« Car c’est dans notre Seigneur que la racine de notre foi est greffée; / bien qu’il soit loin, il est toutefois proche dans la fusion de l’amour. / Que les racines de notre amour soient liées à lui, / que la pleine mesure de sa compassion soit répandue sur nous » (Str. 6: ibid., pp. 77.80).

© L’Osservatore Romano

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ZENIT Staff

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