CITE DU VATICAN, Dimanche 29 juin 2003 (ZENIT.org) – La « Bonne nouvelle » a été et continue d’être une « source de vie en Europe », affirmait Jean-Paul II dans son homélie – en italien – lors de la célébration des premières vêpres de saint Pierre et saint Paul, samedi soir en la basilique Saint-Pierre : « les racines chrétiennes sont pour l’Europe la principale garantie de son avenir », disait-il.
Au terme de la célébration, Jean-Paul II a remis symboliquement le texte de sa lettre apostolique à quatre cardinaux, dont le cardinal Paul Poupard, président du conseil pontifical de la Culture, trois évêques, un prêtre, et deux religieuses.
« La « Bonne nouvelle », disait le pape, a été et continue d’être une source de vie pour l’Europe. S’il est vrai que le Christianisme n’est pas réductible à une culture particulière, mais dialogue avec chacune pour les conduire toutes à exprimer le meilleur d’elles-mêmes dans tous les domaines du savoir et de l’agir humain, les racines chrétiennes sont pour l’Europe la principale garantie de son avenir. Un arbre sans racines pourrait-il vivre et se développer ? Europe, n’oublie pas ton histoire ! »
Le pape avait commencé par commenter la première antienne des vêpres : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Heureux es-tu Simon : le Père te l’a révélé ! » « Par cette antienne, expliquait le pape, s’ouvre la psalmodie des premières vêpres de la solennité des saints apôtres Pierre et Paul. Ces paroles nous reportent au dialogue entre Jésus et Simon Pierre, près de Césarée de Philippe. Elles résonnent constamment dans cette basilique : elles sont comme imprimées dans les pierres, les mosaïques et surtout, en ce lieu central appelé la « confession ». »
« “Tu es le Christ!” répète ce soir le Successeur de Pierre, avec ses frères les évêques, les prêtres et le peuple chrétien d’Europe et de tout angle de la terre. Il proclame cette vérité fondamentale de la foi chrétienne avec vigueur et joie intime. Seul le Christ est le Rédempteur de l’homme, seul le Christ est notre espérance ».
« “Jésus Christ, vivant dans son Eglise, source d’espérance pour l’Europe”. Tel était le thème de la seconde assemblée spéciale pour l’Europe du synode des évêques, qui s’est déroulé au Vatican du 1er au 23 octobre 1999 ».
« C’est avec joie que ce soir je signe et je remets la Lettre apostolique apostolica Ecclesia in Europa, qui recueille de façon élaborée ce qui a émergé de cette significative assise synodale, continuait le pape. La brève lecture biblique que nous avons écoutée – le début de la lettre aux Romains – insère ce geste dans la perspective la plus authentique et la plus ample de la mission évangélisatrice de l’Eglise, modelée sur celle des Apôtres. En particulier, les trois caractéristiques avec lesquelles saint Paul se présente devant la communauté chrétienne de Rome peuvent s’appliquer dans un sens caché à toute l’Eglise, qui est, justement, servante de Jésus- Christ, apostolique par vocation et choisie pour annoncer l’Evangile de Dieu (cf. Rm 1,1) ».
« “Jésus Christ, vivant dans son Eglise”. Que le Christ soit vivant dans son Eglise cela se voit à l’histoire bimillénaire du christianisme. De la rive orientale de la méditerranée, le message évangélique a rayonné à travers l’empire romain, pour se greffer ensuite sur les multiples branches ethniques et culturelles présentes sur le continent européen. A celles-ci, l’Eglise – appelée, justement, catholique – a communiqué l’unique et universel message du Christ ».
« “Jésus Christ, source d’espérance pour l’Europe”, commentait encore le pape. La pureté de la sève évangélique a hélas fait l’expérience, au cours des siècles, de la pollution due aux limites et aux péchés de certains membres de l’Eglise. C’ets pourquoi j’ai ressenti le besoin, durant le Grand Jubilé de l’An 2000 de me faire l’interprète de la demande de pardon spécialement pour certaines divisions douloureuses qui se sont justement produites en Europe, et qui ont blessé le Corps mystique du Christ », commentait encore le pape.
« Au XXe siècle, soulignait en même temps Jean-Paul II , l’Esprit Saint a suscité un nouveau printemps, rendu fécond par le témoignage de nombreux saints et martyrs. Un renouveau spirituel profond a surgi grâce au Concile œcuménique Vatican II ».
« “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant”. La profession de foi de Pierre, continuait le pape, n’a jamais disparu de l’Eglise, malgré les difficultés et les épreuves qui ont marqué le chemin bimillénaire du peuple chrétien. La Lettre apostolique que le remets symboliquement ce soir, aux évêques, aux prêtres, et aux diacres, aux hommes et aux femmes consacrés et aux fidèles laïcs d’Europe, est une invitation à renouveler cette adhésion sans réserve au Christ, et à son Evangile. Toi seul, Jésus-Christ, vivant dans ton Eglise, est source d’espérance ! Nous te proclamons présent dans le continent européen, de l’Atlantique à l’Oural. Ensemble, nous nous engageons à témoigner de toi, en suivant l’exemple – et avec leur aide – des apôtres Pierre et Paul, et des saints patrons de l’Europe, Benoît, Cyrille et Méthode, Brigitte de Suède, Catherine de Sienne, et Edith Stein. Que du ciel Marie nous soutienne, elle qui est la reine des Apôtres et la Mère du Christ, notre espérance. Amen ».
