Projet chrétien de réinsertion des détenus avec leur famille

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Une initiative du Renouveau dans l’Esprit Saint

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ROME, Jeudi 21 mai 2009 (ZENIT.org) – Au sein du Renouveau dans l’Esprit (RNS, Rinnovamento nello Spirito) est née une initiative sociale aux caractéristiques uniques au monde : un projet de réinsertion adressé au monde carcéral, avec en son centre le détenu, non pas seul, mais avec toute sa famille.

Nous sommes au cœur de la Sicile, aux portes de Caltagirone, une des zones italiennes au taux le plus élevé de délinquance des mineurs. Le siège est un domaine nobiliaire de 40 hectares donné au diocèse de Piazza Armerina par la famille de don Luigi Sturzo, fondateur du Parti populaire italien en 1919.

Dans ce lieu, des détenus proches de la libération sont accueillis, avec leur famille, pour participer à un programme de réinsertion qui prévoit non seulement leur libération d’un point de vue social mais aussi l’ouverture à la liberté spirituelle. « On confond la liberté avec la libération » explique le président du RNS, Salvatore Martinez, à l’origine de l’initiative.

« Il faut entrer dans la structure du péché pour libérer le mal qui se trouve en son cœur, plaçant le détenu en contact avec le bien. Et la famille, cellule vitale de la société, est le lieu où l’on enseigne le bien, c’est là que les attentes de vie des détenus peuvent être reconstruites, à travers une rééducation à l’affection, aux sentiments, à la mémoire et à l’intériorité ».

L’expérience sicilienne devrait être « exportée » dans le reste de l’Italie (en Campanie, dans le Latium, en Vénétie et en Lombardie) grâce à l’intérêt démontré par le ministre italien de la justice, Angelino Alfano, qui a donné immédiatement son accord à la constitution d’une Agence nationale de réinsertion et de travail (ANRT), sur la base d’une convention-cadre entre le ministère et la fondation à la tête du projet : l’Institut de promotion humaine dédié à « Mgr Francesco Di Vincenzo », une réalité née dans le cadre du RNS.

« Il s’agit d’un fait important, a commenté le ministre, qui va bien au-delà des nombreux discours sur la rééducation des détenus. Il faut garantir que la peine ne soit pas opposée au sens d’humanité et donner aux détenus la possibilité d’un rachat moral ».

« Si une autre voie ne s’ouvre pas à eux, ils continueront à parcourir la seule voie qu’ils connaissent : celle du crime, ajoute-t-il. C’est la raison pour laquelle nous considérons que ce modèle peut être étendu, et nous cherchons des lieux et des interlocuteurs pour le développer ultérieurement ».

Le projet, qui naît en lien avec la plus grande organisation mondiale qui s’occupe des droits des prisonniers, Prison fellowship International, est mis en place avec la caritas italienne et les grands mouvements sociaux italiens de l’ACLI et de COLDIRETTI.

En plus de la famille, le projet prévoit trois autres « invariants sociaux » : l’Eglise, la culture et le travail.

« Quand nous disons ‘Eglise’, nous entendons également ‘foi’, précise Salvatore Martinez, citant l’exemple dans le programme de la présence d’un indien, non-croyant, à qui la fondation Di Vincenzo a permis d’arriver dans une brève période de temps de retrouver sa femme et ses enfants. « Comme nous l’a enseigné Mère Teresa, on redécouvre la valeur de l’Evangile de Jésus à l’amour qui nous est donné ».

Pour ce qui concerne le travail, dans le « Pôle d’excellence » dédié aux frères Sturzo, sont présentes deux grandes composantes : la terre, qui maintenant produit de l’huile, du safran, des amandes et des plantes médicinales ; et l’artisanat, fait par les détenus sous la direction des plus grands maîtres de céramique de Caltagirone.

Un premier grand résultat de cette formation professionnelle a été exporté à Vienne, ou l’on trouve dans le centre, entre la cathédrale, le palais impérial et l’église des frères mineurs, une crèche mécanique entièrement réalisée par les détenus du domaine Sturzo.

« L’itinéraire que la convention entre le ministère et la fondation entend suivre est aussi celui de la petite entreprise familiale » a dit le magistrat Gaspard Sturzo, petit neveu du fondateur du PPI et conseiller du projet, soulignant que 35 000 places sont inoccupées dans la petite entreprise et l’artisanat.

« C’est ce chemin qu’il faut parcourir, a-t-il dit, une route parfaitement compatible avec le message chrétien, écrit par Toniolo, répété par Sturzo, et qu’aujourd’hui avec l’aide de toutes les personnes de bonne volonté nous cherchons à mettre en pratique ».

Alessandro Nucci

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ZENIT Staff

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