Programme du pape François, mercredi, 24 juillet, 3e jour

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Consécration de la JMJ et du pontificat à Notre Dame d’Aparecida

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Après une journée de repos à la résidence de Sumaré, ce mardi 23 juillet, le pape François passera la journée de mercredi, 24 juillet, au sanctuaire marial d’Aparecida, sanctuaire national Brésilien qui est aussi le plus grand sanctuaire du monde, pour y consacrer la JMJ et son pontificat à la Vierge brésilienne, mais pas seulement.

Le pape Benoît XVI lui-même s’est rendu à Aparecida en mai 2007 pour ouvrir l’assemblée des évêques d’Amérique latine et des Caraïbes. Le Document d’Aparecida a été le principal fruit de cette assemblée, et le principal rédacteur en a été le cardinal Jorge Mario Bergoglio.

Les pèlerinages de Jean-Paul II et Benoît XVI

A l’origine de la ville, d’environ 40 000 habitants, le sanctuaire, qui a aussi été à l’origine du diocèse (200 000 habitants, 85% de catholiques), d’une radio, Radio Aparecida (http://www.radioaparecida.com.br), la plus grande radio catholique du continent américain, et une chaîne de télévision, TV Aparecida (http://www.tvaparecida.com.br). L’évêque, le cardinal Raymundo Damasceno Assis a été nommé par Jean-Paul II en 2004. Il a accueilli Benoît XVI en 2007. Il a été « créé » cardinal en 2010. Il est aujourd’hui président de la Conférence des évêques brésilien.

L’histoire de la ville se confond donc avec celle du sanctuaire de la sainte patronne du Brésil. Son économie s’appuie essentiellement sur le secteur tertiaire : tourisme religieux et industrie hôtelière (avec 12.300 lits !), et commerce, constituent les principales activités de la ville.

Mais à l’origine du sanctuaire, une pêche miraculeuse. Il sanctuaire doit son origine non pas à une « apparition » de la Vierge Marie comme son nom pourrait le laisser entendre, mais à un épisode de pêche miraculeuse dans le fleuve Paraiba, le 12 octobre 1717. Trois pêcheurs avaient été envoyés pêcher par le gouverneur, Don Pedro de Almeida. Après quelques tentatives de pêche infructueuses, Domingo Martins, Felipe Pedroso, et Joao Alves trouvèrent dans leurs filets une statue de la Vierge, mais sans la tête. Les trois pêcheurs jetèrent à nouveau leurs filets et trouvèrent la tête de la statue, et les jetant une troisième fois, ils retirèrent leur filets pleins à craquer.

La statue mesure 40 cm et pèse environ 4 kg. La tradition interprète le fait qu’elle est « noire » comme une manifestation de la proximité de la Vierge Marie avec les pauvres, les opprimés, et le fait que la statue a été trouvée en deux morceau comem un symbole de la vie brisée des esclaves. 

Le premier miracle a en effet touché un esclave noir, Zaccaria. Il vivait dans une plantation de café et comme il ne pouvait plus supporter la cruauté de ses maîtres, il s’était enfui. Il fut retrouvé dans un bois, traîné sur la route, mais, arrivé devant la chapelle de la Vierge d’Aparecida qu’il avait invoquée, les chaînes de ses pieds et de ses mains tombèrent. Devant le miracle, ses tortionnaires le laissèrent s’en aller. 

Pendant 15 ans, la statue resta dans la maison de Felipe Pedroso, où les voisins se réunissaient pour prier le chapelet. Les grâces reçues furent telles que la dévotion se diffusa dans toutes les régions du Brésil. 

En 1734, on y édifia une chapelle pour accueillir les pèlerins. L’ancienne basilique fut construite en 1834. Et depuis 1894, la pastorale du sanctuaire est confiée aux Rédemptoristes. En 1904, la statue de la Vierge Aparecida fut couronnée et quatre ans plus tard, l’église reçut le titre de « basilique mineure ». En 1929, le pape Pie XI donna à la Vierge d’Aparecida le titre de « Reine et patronne du Brésil ».

En 1955, les Rédemptoristes lancèrent la construction du nouveau sanctuaire la « basilique nouvelle » qui constitue aujourd’hui le plus grand sanctuaire marial du monde. Il a été béni par le pape Jean-Paul II lors de son premier voyage au Brésil, le 4 juillet 1980. En 1984, la conférence des évêques catholiques du Brésil (CNBB) a déclaré le sanctuaire « sanctuaire national ». On estime qu’il est fréquenté chaque année par plus de 7 millions de visiteurs.

A Aparecida, le pape Benoît XVI a été lui-même  accueilli au séminaire du « Bom Jesus », qui remonte à 1894, et se trouve à 2 km du sanctuaire. Une aile a été confiée en 1919 aux petites sœurs de l’Immaculée Conception : c’est là que s’arrêta, en 1923 et en 1934, la première sainte du Brésil, Madre Paulina, canonisée par Jean-Paul II.

Le pape Wojtyla lui même a logé dans ce séminaire le 4 juillet 1980. Il est maintenant également le siège de la curie diocésaine.  Benoît XVI a béni le séminaire, complètement restauré pour sa visite, et il a inauguré une plaque commémorant sa venue. C’est dire que le pape François met ses pas dans ceux de ses prédécesseurs.

Messe à Aparecida

Le pape François partira en hélicoptère de l’héliport de Sumaré à 8 h 15 (13 h 15 à Rome) pour arriver à Aparecida à 9 h 30 (14 h 30): le sanctuaire se trouve entre Sao Paulo et Rio, a environ 260 km de Rio. Il devra ensuite parcourir un kilomètre en voiture entre l’héliport et le sanctuaire.

A 10 h (15 h) le pape sera accueilli au sanctuaire par le recteur, puis il se rendra à la Salle des Douze apôtre où la statue de la Vierge est vénérée. Le pape prononcera une prière à la Vierge d’Aparecida (qui deviendra la nouvelle prière officielle). Après s’être recueilli, le pape se rendra dans la sacristie pour se préparer à la messe. 

La messe aura lieu à 10 h 30 (15 h 30)  dans la basilique, avec les évêques de la province: les évêques de la JMJ sont à Rio pour donner les grandes catéchèses aux jeunes. Le cardinal Assis accueillera le pape au début de la célébration à laquelle participera le gouverneur de l’Etat de Sao Paulo, M. Geraldo Alckmin.

Au terme de la messe, le pape invoquera la bénédiction de la Vierge sur la JMJ et sur le Brésil et consacrera à N. D. d’Aparecida tout son pontificat. Il bénira la foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes depuis le balcon – qui porte le nom de Benoît XVI – avant de revenir à la sacristie. Des écrans géant leur auront permis de suivre la célébration.

Du Bom Jésus à François d’Assise

Le pape se rendra ensuite pour le déjeuner, à 3 km du sanctuaire, au séminaire du Bom Jesus où Benoît XVI était venu, justement lorsqu’il a ouvert l’assemblée du CELAM. Il y bénira l’image de « Frei Galvao » canonisé par Benoît XVI à Sao Paulo cette même année et destinée au sanctuaire de Guaratingueta. Il y déjeunera entouré des évêques de la province et des 10 séminaristes.

Dans l’après midi, à 15 h 45 (20 h 45), le pape se rendra en voiture panoramique jusqu’à l’héliport pour revenir à l’aéroport Santos Dumont de Rio (200 km). Il devrait arriver à 17 h 25 (22 h 25)

Le combat contre la drogue

Le pape se rendra à l’hôpital Sao Francisco de Assis na Providencia de Deus, à 16 km de l’aéroport où il doit arriver à 18 h 30 (23 h 30). Le pape y sera accueilli par l’archevêque de Rio, par le secrétaire d’Etat pour la Santé, et par Frei Francisco Belotti, directeur de cette structure de 500 lits, spécialisée dans l’accompagnement, dans la spiritualité franciscaine, des personnes dépendantes de la drogue ou de l’alcool et il offre une assistance médicale gratuite aux plus pauvres. Le pape va d’abord se recueillir à la chapelle, offre un ensemble pour la liturgie – calice, patène, ciboire, burette -.

Le pape poncera une allocution après avoir entendu des témoignages, avant de prier le Notre Père et de donner sa bénédiction. Il bénira aussi une plaque commémorative pour le nouveau pavillon pour les jeunes drogués, financé par la Conférence épiscopale italienne.

A 19 h 30 (0 h
30 à Rome), le pape repartira pour Sumaré où il doit arriver à 20 h pour le dîner en privé. Prochain rendez-vous public du pape: à 9 h 45 (14 h 45), jeudi 25 juillet pour la remise des clefs de la ville et la bénédiction des drapeaux olympiques.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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