Prisons: Affirmer l’inaliénable dignité de toute personne

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Symposium sur les droits humains des détenus à Rome

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CITE DU VATICAN, Mardi 1er mars 2005 (ZENIT.org) – L’inaliénable dignité de toute personne humaine doit être respectée y compris lorsqu’il s’agit des prisonniers, réaffirme le symposium sur les droits humains des détenus qui s’est ouvert ce matin à Rome, sous la houlette du Conseil pontifical Justice et Paix et la Commission Internationale de la Pastorale pénitentiaire catholique (ICCPPC).

Un communiqué de ce dicastère résume en effet les débats en citant le président de ce dicastère, le cardinal Renato Raffaele Martino qui a ouvert les travaux: « La réclusion ne sépare jamais de l’amour de Dieu et donc, de la dignité de la personne humaine qui découle de cet amour, et s’enracine dans cet amour ».

« L’homme emprisonné, a dit le cardinal Martino, a le droit d’être de toute façon traité comme une personne. Loin d’être abstraite, une telle considération doit animer la politique et le droit, les institutions sociales de prévention et les règlements des prisons, l’intervention des organismes de la société civile dans les prisons ».

Le cardinal Martino a ainsi dénoncé le fait qu’hélas se vérifient dans le monde « des conditions de détention et des modalités de détentions « pré-juridiques » dans le sens où ils n’ont pas encore reçu la protection la plus élémentaire des droits de la personne ».

Dans de nombreux pays, continuait le cardinal Martino, le traitement des détenus ne répond parfois pas même au minimum requis d’humanité, et de civilisation juridique qui sont consolidés ailleurs. D’où l’urgence, selon le président de Justice et Paix, d’une réflexion approfondie sur de nombreuses problématiques humaines, juridiques, politiques et sociales des personnes en prison: un objectif de ce séminaire.

« Les prisonniers, disait le cardinal en conclusion, sont dans la prison, mais non de la prison, et l’espérance chrétienne invite tous à regarder au-delà de la prison elle-même ».

Pour sa part, le président de l’ICCPPC, Christian Kuhn, a mis en relief le fait que les aumôniers des prisons se montrent ingénus au point d’ignorer l’énorme danger que le crime, spécialement organisé, le trafic de drogue, et le terrorisme représentent pour la société. Mais il a aussi mis en évidence le fait que rarement les chefs du crime organisé sont en prison, alors que la majorité des détenus est représentée par les pauvres et les marginaux.

M. Kuhn a aussi affirmé que les conclusions du séminaire actuel seront apportées par lui-même au XIe congrès des Nations Unies sur la prévention du crime et la justice pénale, qui se tiendra en Thaïlande, à Bangkok, du 18 au 25 avril.

Les travaux de la matinée se sont achevés d’une part par la lecture d’une relation du directeur du département « Treaty Affairs » du bureau de l’ONU de la Drogue et le crime, Ugo Vetere, sur le défi mondial du respect des droits humains des détenus, et d’autre part par une table ronde sur la situation carcérale dans le monde.

Le cardinal Martino a également lu aux participants un télégramme du cardinal secrétaire d’Etat Angelo Sodano, au nom du pape, où l’on affirme que le pape « souhaite vivement que les journées de réflexion contribuent à affirmer le respect qui est du à la permanente dignité humaine de l’individu qui a violé la loi, afin qu’il continue à se sentir comme faisant partie de la société et comme engagé à s’y ré-insérer ».

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ZENIT Staff

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