Printemps arabe : « Un changement n'est pas toujours pour le mieux »

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Le patriarche d’Antioche pour l’Église syriaque-catholique en visite en France

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ROME, Vendredi 20 mai 2011 (ZENIT.org) – En évoquantle « Printemps arabe », notamment en Syrie, S.B. Ignace Youssef III Younan, patriarche d’Antioche pour l’Église syriaque-catholique, a estimé qu’un changement n’était pas toujours pour le mieux.

A Paris pour la messe annuelle de l’Oeuvre d’Orient, le 15 mai dernier, S.B. Younan a accordé une interview au site de l’Eglise catholique en France, invitant notamment à « aller regarder au fond des choses pour comprendre qu’une partie de la population veut prendre le pouvoir des mains d’une autre qui accapare soi-disant l’autorité ».

En Syrie, explique-t-il, « on parle d’une majorité religieuse dont l’adhésion va à l’islam sunnite et qui veut reprendre le pouvoir dans un pays convaincu que l’autorité a été usurpée par une minorité. Or cette minorité a été – durant des siècles – bannie et même abusée, car elle n’est pas de la même famille religieuse ».

« Il s’agit donc de remplacer un pouvoir par un autre. Mais cet autre pouvoir n’est pas un parti. Ces gens demandent leurs droits civils au nom d’une majorité religieuse », poursuit le patriarche qui explique qu’« un changement n’est pas toujours pour le mieux ».

Evoquant la situation des chrétiens en Syrie, il rappelle qu’il s’agit du « segment de la population le plus vulnérable ». « Pour les fanatiques, les chrétiens sont une réminiscence du pouvoir colonisateur. Pourtant ils sont là depuis des milliers d’années », affirme-t-il.

« Malheureusement, parce que l’Islam est une ‘nation’, ils pensent que les chrétiens font partie des nations à l’héritage chrétien en Occident. Le risque est que les chrétiens soient chargés de tous les maux des pays arabes et du Moyen-Orient ». 

Le patriarche invite enfin les chrétiens de France à ne pas hésiter à« dire la vérité avec respect ». Citant ensuite l’assassinat du ministre chrétien du gouvernement pakistanais,Shahbaz Bhatti, il a invité à prendre « des mesures concrètes et fortes ». « L’Europe compte aussi des extrémistes qui pourraient influencer ceux qui sont neutres. C’est là le danger pour l’Europe », a-t-il ajouté.

« Nous, au Moyen-Orient, avons bu la coupe de la persécution », a-t-il conclu. « Nous craignons fort pour l’avenir de l’Occident et des autres pays fondés sur l’éthique, la civilisation et la culture judéo-chrétienne de la liberté ».

Pour lire l’intégralité de l’interview : www.eglise.catholique.fr

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ZENIT Staff

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