Prier comme Moïse, avec "liberté" et "courage"

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Homélie du jeudi 3 avril

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« Dans toute prière, l’Esprit-Saint est présent », explique le pape François qui encourage à prier « comme Moïse », c’est-à-dire avec « liberté d’esprit » et « courage ».

Le pape François a commenté, jeudi 3 avril, dans son homléie du matin, lors de la messe à la Maison Sainte-Marthe du Vatican, le dialogue de Moïse avec Dieu sur le Mont Sinaï, après l’épisode du veau d’or.

« Dans toute prière, a-t-il rappelé, l’Esprit-Saint est présent », « on ne peut pas prier sans l’Esprit-Saint. C’est lui qui prie en nous, c’est lui qui change notre cœur, c’est lui qui nous apprend à dire à Dieu ‘Père’. Demandons à l’Esprit-Saint, qu’il nous apprenne lui-même à prier, oui, comme Moïse a prié, à négocier avec Dieu, avec liberté d’esprit, avec courage. Et que l’Esprit-Saint, qui est toujours présent dans notre prière, nous conduise sur cette route ».

Moïse prie avec force le Seigneur pour qu’il y réfléchisse encore : « Cette prière, explique le pape François, est une véritable lutte avec Dieu. Une lutte du chef du peuple pour sauver son peuple, qui est le peuple de Dieu. Moïse parle librement devant le Seigneur et il nous enseigne comment prier, sans peur, librement, et même avec insistance. Moïse insiste. Il est courageux. La prière doit être aussi « une négociation avec Dieu », « argumentée ».

Finalement, Moïse convainc Dieu et la lecture du jour dit que « le Seigneur renonça au mal qu’il avait voulu faire à son peuple ». « Mais, s’interroge le pape, qui a changé ? Qui ? Le Seigneur a changé ? Je ne crois pas ».

« Celui qui a changé, explique-t-il, c’est Moïse, parce que Moïse croyait que le Seigneur allait faire cela, il croyait que le Seigneur allait détruire le peuple et il cherche, dans sa mémoire, combien le Seigneur avait été bon avec son peuple, comment il l’avait arraché à l’esclavage en Egypte et fait sortir avec une promesse. Et avec ces arguments, il cherche à convaincre Dieu, mais dans ce processus, il retrouve la mémoire de son peuple, et il trouve la miséricorde de Dieu. Ce Moïse, qui avait peur, peur que Dieu fasse cette chose, à la fin, il descend de la montagne avec quelque chose de grand dans le cœur : notre Dieu est miséricordieux. Il sait pardonner. Il revient sur ses décisions. C’est un Père ».

Tout cela, fait observer le pape, Moïse le savait, « mais il le savait plus ou moins obscurément et il le retrouve dans la prière. C’est ce que fait la prière en nous : elle nous change le cœur ».

« La prière nous change le cœur, a ajouté le pape. Elle nous fait mieux comprendre comment est notre Dieu. Mais c’est pour cela qu’il est important de parler avec le Seigneur, non pas avec des paroles vides – Jésus dit : ‘comme font les païens’. Non, non : parler avec la réalité : ‘Mais regarde, Seigneur, j’ai ce problème, dans ma famille, avec mon enfant, avec celui-ci, cet autre… Que peut-on faire ? Mais regarde, tu ne peux pas me laisser comme ça !’. C’est cela, la prière ! Mais cette prière prend beaucoup de temps ? Oui, elle prend du temps ».

C’est le temps dont nous avons besoin pour mieux connaître Dieu, comme on le fait avec un ami, parce que Moïse, dit la Bible, priait avec le Seigneur comme un ami parle à un autre ami.

« La Bible dit que Moïse parlait au Seigneur face à face, comme à un ami. C’est ainsi que doit être la prière : libre, insistante, argumentée. Et même en grondant un peu le Seigneur : ‘Mais tu m’as promis cela, et cela, tu ne l’as pas fait…’. Comme cela, comme on parle avec un ami. Ouvrir son cœur à cette prière. Moïse est descendu de la montagne fortifié : ‘J’ai mieux connu le Seigneur’ et, avec cette force que lui a donnée la prière, il reprend son travail et conduit le peuple vers la Terre promise. Parce que la prière fortifie : elle fortifie. Que le Seigneur nous donne à tous la grâce, parce que prier est une grâce », a commenté le pape.

Traduction d’Hélène Ginabat

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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