ROME, Mardi 29 septembre 2009 (ZENIT.org) – « On ne saurait promouvoir l’humanisation du monde sans vouloir se comporter de façon plus humaine. Le pape nous invite à un très grand changement qui suppose de petites modifications », a déclaré le cardinal Juan Luis Cipriani, dans son intervention à la rencontre latino-américaine de pastorale sociale-caritas de l’Amérique latine et des Caraïbes, le 14 septembre dernier.
Durant sa présentation de l’encyclique Caritas in veritate de Benoît XVI, l’archevêque de Lima (Pérou) a qualifié de « très importants » le rôle des laïcs dans la vie politique et sociale et la nécessité pour l’Eglise d’améliorer la qualité de l’éducation, une tâche qui, selon le cardinal, représente « un très grand défi ».
« L’Eglise a toujours fourni une grande contribution à l’éducation, a-t-il relevé. Aujourd’hui, honnêtement, dans ce projet humaniste intégral, nous sommes très faibles dans nos propositions d’éducation. Nous nous contentons de messages très faibles dans la préparation à la confirmation et au sacrement du mariage. Beaucoup d’enthousiasme et d’échanges, mais c’est du contenu qu’il faut donner aux personnes. Ce à quoi nous invite le pape de façon très forte et directe », a-t-il ajouté.
Une formation doctrinale plus consistante
Le cardinal Cipriani a aussi rappelé que celui qui exclu Dieu de sa vie ne peut que prendre un mauvais chemin. Aussi a-t-il demandé aux délégués présents à la rencontre de promouvoir une formation doctrinale beaucoup plus consistante, qui convoque, transforme et aide les personnes en difficulté à être des chrétiens exemplaires.
« Que ta façon de penser et d’être montre le Christ! Que l’on voit le Christ Vivant dans cette pluralité de cultures! Nous avons des contenus solides et profonds (l’abrégé du catéchisme de l’Eglise catholique et celui de la doctrine sociale de l’Eglise), mais ils ne sauraient se réduire à un être un simple message. Ils ne seront accueillis et ne produiront un changement en sainteté, sérénité et paix que si l’intéressé a une ‘expérience personnelle en Jésus Christ’ », a-t-il affirmé.
L’archevêque de Lima a évoqué le discours de Benoît XVI à Aparecida (Brésil) en mai 2007, le qualifiant de « chef-d’œuvre » et affirmant qu’il pouvait être d’un grand soutien dans l’œuvre pastorale de l’Amérique latine. Il a également exhorté à relire le document d’Aparecida, très actuel et courageux en ce temps que vit l’Eglise en Amérique.
La valeur du don gratuit
L’archevêque de Lima a par ailleurs rappelé que nous vivons dans un monde matérialiste, opposé aux valeurs spirituelles gratuites que Dieu a données, exhortant donc à promouvoir la dimension spirituelle qui est là où l’être humain se transcende.
« La loi des valeurs spirituelles s’oppose à celle des valeurs matérielles. Hélas tant de fois nous traitons les valeurs spirituelles et matérielles de la même façon, faisant alors naître l’égoïsme, l’abus et l’injustice ». « Nous sommes faits pour recevoir et pour nous donner, et plus nous donnons plus nous nous réalisons en tant que personne ».
Un des messages les plus inspirateurs et les plus courageux de l’encyclique Caritas in veritate, a-t-il ajouté, est le désir du Saint-Père de voir appliquer les principes de démocratie économique en promouvant des initiatives d’assistance sociale, de gratuité et de communion où ne prévalent pas nécessairement les bénéfices mais le don réciproque.
