Premières canonisations de Benoît XVI : Mgr Bilczewski

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« L’apôtre de l’Eucharistie »

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ROME, Vendredi 21 octobre 2005 (ZENIT.org) – Le saint évêque de Lvov des Latins, Mgr Joseph Bilczewski, a été un artisan de réconciliation entre Polonais, Ukrainiens, Russes et Autrichiens ; on l’appelait « l’apôtre de l’Eucharistie ».

Le synode des évêques se conclura dimanche prochain, 23 octobre, en la Journée mondiale des Missions, lors de la célébration eucharistique au cours de laquelle le pape Benoît XVI canonisera 5 bienheureux : Joseph Bilczewski, Gaétan Catanoso (cf. ci-dessous), Sigismond Gorazdowski (cf. Zenit, 20 octobre), Albert Hurtado Cruchaga (cf. Zenit, 20 octobre) et Félix de Nicosie (cf. Zenit, 18 octobre).

Mgr Edward Nowak, secrétaire de la congrégation romaine pour les Causes des saints, a confié à propos de Mgr Bilczewski, au micro de Radio Vatican, que son profil spirituel « peut se résumer à ces trois traits : prière, travail, abnégation ».

« De sa personne, continuait-il, émanait une certaine fascination, une grande force spirituelle, avec laquelle il désarmait jusqu’à ses adversaires. Il a été un pasteur « priant », il priait tant ! Il avait une considération particulière pour le sacrement de l’Eucharistie, au point qu’il a été appelé « l’apôtre de l’Eucharistie ». »

Une référence pour catholiques, orthodoxes, juifs
« La première guerre mondiale a été une période particulièrement dure pour son diocèse, racontait Mgr Nowak. La ville de Lvov a été tout d’abord occupée par les Russes. Il ne s’est pas laissé intimider par eux. Malgré sa santé chancelante, il a cherché à aider la population de la ville et des alentours. Il s’est surtout efforcé de défendre l’Eglise. Il a aidé et défendu les prêtres catholiques de rite latin comme de rite grec. En définitive, il est devenu le seul point de référence valide de toute la population de la ville, catholique, orthodoxe, et juive. Lorsque, dans les années 1915-1918, les Autrichiens sont revenus, il s’est opposé avec un grand courage aux persécutions de nombreux habitants, accusés de collaboration avec les Russes. Il a réussi à sauver de nombreuses personnes de la mort ou de la prison. Lors de la guerre entre la Pologne et l’Ukraine, en 1918-1919, il s’est employé à faire cesser les luttes fratricides entre les deux populations. Après les guerres, son engagement pour la reconstruction – morale et matérielle – fut exceptionnel, pour les populations. L’évocation des guerres et des nombreuses tragédies de ces années permettent d’imaginer les difficultés du temps et son effort pour y apporter remède ».

Son affection pour les prêtres
Mgr Nowak souligne que l’évêque démontrait pour les prêtres « une affection paternelle particulière », même s’il était « exigeant » avec eux, car il avait un « grand cœur ». « Sa bonté pour les prêtres était quasi légendaire, a raconté un témoin, Michele Rekas : Je marchais avec l’évêque, se rappelle-t-il. Au long du chemin, il s’informa tour à tour de mes problèmes matériels, et spirituels. Il me demanda par exemple : « Tu as des chaussures ? Tu fais la méditation ? Tu te confesses ? Tu as des provisions pour l’hiver, des vêtements chauds ? Tu possèdes un manteau ? Tu fais ton examen de conscience ? etc… » Une fois arrivés à la maison, il me salua. Et sans que je m’y attende, il tira une somme d’argent pour me la donner ». Voici un autre petit épisode qui témoigne de sa solidarité avec les autres : un jour, il refusa du beurre parce qu’il n’était pas possible de s’en procurer pour le personnel ».

Fraternité
Mgr Nowak indique que Mgr Bilczewski constitue aujourd’hui « un grand exemple pour les pasteurs ». « Les circonstances de son ministère ont été très difficiles. Aujourd’hui, beaucoup de pasteurs de l’Eglise de différentes parties du monde doivent affronter des situations analogues. Avant tout, des situations multi-ethniques et multi-religieuses. Nous pensons à l’Amérique latine, à l’Asie, à l’Afrique. Il nous enseigne que le témoignage chrétien est à la première place, il faut un grand souci pastoral des fidèles et un respect particulier et une ouverture envers ceux qui ne sont pas catholiques mais qui sont pareillement des frères et des sœurs, avec lesquels on vit chaque jour. En bref son message est : le témoignage chrétien et la fraternité humaine ».

Un universitaire
Joseph Bilczewski est né à Wilamowice, alors dans le diocèse de Cracovie. Il fréquenta le lycée de Wadowice, avant de se préparer au sacerdoce. Et il fut ordonné prêtre à Cracovie en 1880. Mais sa première mission fut d’étudier, à Vienne d’abord, puis à Rome et à Paris. En 1890, il était reçu à l’université Jagellon de Cracovie. Un an plus tard, il enseignait la théologie dogmatique à l’université “Jean Casimir” de Lvov, aujourd’hui en Ukraine: il devait devenir doyen puis recteur de l’université.

Aimé de ses étudiants, il était estimé de ses collègues et ses concitoyens qui appréciaient son intelligence et ses qualités de cœur. C’est ainsi qu’ils firent demander à l’empereur d’Autriche, François-Joseph, de présenter Mgr Joseph Bilczewski au pape, en tant que candidat au siège vacant de Lvov. Léon XIII accueillit volontiers cette requête et le nomma archevêque latin de la métropole.

Il assuma cette charge pendant vingt-trois ans, au milieu des ravages de la première guerre mondiale et de la guerre de 1920. Epuisé, il s’endormit en Dieu le 20 mars 1923, après avoir demandé à reposer au cimetière de Janów, le cimetière des pauvres.

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ZENIT Staff

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