Premier Chemin de Croix des bords de Seine "impressionnistes"

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La paroisse de Rueil sur les pas du Christ souffrant

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CITE DU VATICAN, Vendredi 9 avril 2004 (ZENIT.org) – Toutes les paroisses catholiques de Rueil Malmaison – dans les Hauts de Seine, en région parisienne – s’étaient données rendez-vous à 12 h 15 en ce Vendredi Saint, derrière l’école « Chaude Monet », sur les bords de la Seine, rendus célèbres par la présence des peintres impressionnistes, pour mettre leurs pas dans les pas du Christ souffrant.

De la condamnation à mort du Christ à sa mort en Croix, les stations du Chemin de Croix avaient été rassemblées en cinq étapes pour rejoindre l’église Sainte-Thérèse : « Au cœur de nos détresses, aux cris de nos douleurs, c’est toi qui souffres sur nos croix et nous passons sans te voir », chante la foule.

La Croix et un visage de la Vierge précèdent la foule qui serpente au bord du fleuve, entre l’eau et le quartier ultra moderne de « Rueil 2000 » qui domine la rive : cinq mille habitants, quinze mille emplois. L’heure a été choisie pour permettre aux travailleurs du secteur de se joindre à cette méditation marchée du Chemin de Croix. Quelque quatre mille tracts ont été distribués à la sortie du métro express, le « RER », mardi dernier, entre 7 h 30 et 9 h 30 pour les inviter. Les paroissiens ont aussi distribué des tracts sur le marché.

La police municipale en Vélo tout terrain protége la procession de quelque quatre cents personnes (les quatre cents feuilles de chant ne suffiront bientôt plus). Les « Raleigh » muets semblent ne pas vouloir troubler le silence de la méditation. Le vent balance doucement les forsythia en fleur et les légers mimosas ensoleillés le temps de la marche, comme un sourire du ciel.

Les enfants, venus avec leurs parents ou leurs écoles, Notre-Dame ou « Daniélou », se mêlent aux adultes. Toutes les générations du Peuple de Dieu qui est à Rueil prie : « Seigneur Jésus, tu savais qu’elle serait là, ta mère, le long du parcours. Depuis ta naissance, elle n’a jamais manqué d’être là. Ta mère te suit courageusement. Tu croises son regard plein d’amour et de compassion, et elle te redonne courage pour aller jusqu’au bout de ta mission ». Les poussettes et les mamans côtoient les jeunes couples et les anciens, et leur petit chien, et sur la Seine, les oiseaux se font entendre: toute la création se serre autour de la douleur du Serviteur souffrant.

Le P. Jean-Paul Cazes, doyen, avait lancé l’idée, en réunion de doyenné, d’un chemin de croix « dehors » le Vendredi saint. Agnès Chavasse-Frétaz l’a saisie et ne l’a pas lâchée. Laïque en charge pastorale du diocèse de Nanterre, et sur la paroisse Sainte-Thérèse, cette maman de six enfants a été la cheville ouvrière de l’événement, avec cinq autres mères de famille.

« Je suis de la génération des Journées mondiales de la Jeunesse. Je suis restée dans cette mouvance des JMJ qui est de « sortir » pour faire signe « dehors ». Le Chemin de Croix, c’est une des rares occasions que les chrétiens ont de faire signe de leur foi en dehors des églises, pour ceux qui n’y viennent pas », confie-t-elle à Zenit.

Le curé de Sainte-Thérèse, le P. Jacques Mével a été leur conseiller spirituel attentif tout au long de leur démarche de préparation : deux mois. La mairie a tout rendu « facile », souligne pour sa part Jeanne-Marie Massot. Une attitude d’ouverture devant les religions, « et pas uniquement pour l’Eglise catholique », précise-t-elle.

« Le Vendredi saint, ajoute-t-elle, le Seigneur rejoint chacun au plus profond, dans l’intimité de sa souffrance. Nous faisons l’effort de sortir, de lâcher nos occupations, pour suivre sa Croix. Mais c’est lui qui nous rejoint, là où nous sommes les plus démunis, dans notre pauvreté, dans notre souffrance, dans nos inquiétudes, chacun, quelle que soit notre condition ».

Le site Internet du doyenné (catho92.cef.fr) a relayé l’information. Les paroisses voisines de Chatou, de l’autre côté de la Seine, ou de Notre-Dame de Pentecôte, à la Défense, du côté de Paris, ont été invitées à se joindre à cette initiative qui manifeste, souligne Agnès Chavasse-Frétaz, « la présence de Dieu dans la Ville ».

Nos interlocutrices insistent sur le fait que l’initiative a été possible car relayée par tout un « réseau » de croyants, par le « bouche à oreille » entre mouvements, communautés, paroisses.

Aujourd’hui « l’Eglise en marche avec Jésus-Christ » a médité le Chemin de Croix des bords de Seine », comme le tract des paroisses catholiques de Rueil Malmaison y invitait, plan à l’appui.

Une foule nombreuse s’est encore recueillie à l’arrivée dans l’église Sainte-Thérèse, prolongeant en silence la méditation de la dernière station. Les prêtres restent à la disposition des fidèles pour le sacrement de réconciliation : une flamme rouge signale leur présence dans l’église silencieuse, habitée par les seuls chuchotements de la réconciliation.

« Seigneur, apprends-nous à aimer jusqu’au bout en vivant le pardon et la réconciliation. Aide-nous à ne pas répondre à la haine par la haine, à la violence par la violence », suppliait la foule, en contemplant la mort du Christ en croix pour le salut du monde.

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ZENIT Staff

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